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Les clips de Mylène Farmer (2/4)

Par Stéphane Leblanc | Publié le
Les clips de Mylène Farmer (2/4)

Vous le savez peut-être maintenant, mais la rédaction de Dvdfr.com abrite une bête curieuse : un fan de Mylène Farmer !
Chantre de la liberté d’expression, Dvdfr.com se lache et accorde plusieurs pages pour la présentation et l’interprétation (très personnelle) des 28 clips composants les 2 DVD sortis récemment. Deuxième partie



Deuxième partie, de « Sans logique » à « Je t’aime mélancolie »
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Pour la population « bien pensante », Mylène Farmer était déjà morbide, sexuellement instable et perturbée… histoire de ne pas les décevoir, elle ajoute ici le satanisme à sa collection de psychose…
Cette fois, elle annonce clairement la couleur : « aussi bien satanique qu’angélique »…
Et le clip ajoute en plus un nouvel amour contrarié, quand possédée par le démon, Mylène embroche son amant pendant un simulacre de corrida. Mais c’est plus fort qu’elle, même amoureuse, « une autre » en elle se glisse. Elle avoue au moins que tout cela n’a rien de logique. Mais le mal est fait, son amant se meurt, la pluie tombe et la belle pleure des larmes de sang… sans doute son âme déchirée qui se manifeste…

Cette chanson est née pendant la tournée de 1989. Les premières dates n’ont pas eu cette chanson sur scène. On atteind ici un summum de mélancolie dans la carrière de Mylène Farmer.
La pochette du disque est une photo prise dans sa loge à la fin d’un concert. Elle est effondrée. Cette première tournée fut quelque chose de très violent pour elle. Une émotion sans précédent (émise par son public en transe) la submergeait tous les soirs. Difficile de recevoir ça sans broncher. Les larmes étaient présentes tous les soirs. Et là, après avoir reçu autant d’amour et de témoignage d’affection, tout s’arrête brutalement, tous les soirs. La question vient alors : « mais à quoi je sers ? »…
Quel est son rôle exact dans cet échange ? Doit-elle donner moins ? Doit-elle donner plus ? Comment trouver l’équilibre dans cette mer déchaînée ?
« A quoi bon vivre… » se questionne-t-elle … et le clip donne une réponse pour le moins pessimiste : le suicide. Car comment interpréter autrement sa résignation évidente. Elle a préparé sa valise, elle attend calmement le « passeur » et retrouve dans des marais monochromes les personnages avec qui elle a débuté sa carrière, une façon de revoir sa vie d’artiste en un instant. Mais peut-être que le tableau n’est pas si noir… peut-être qu’une renaissance est possible… En tout cas, à l’époque, nombreux sont les fans qui se sont demandé si la carrière de l’ange roux ne se terminait pas ici.

1989 fut pour les fans des deux premiers albums une année fabuleuse : celle de la première tournée. Les critiques furent également époustouflés par la qualité du spectacle proposé : danseurs, décors grandiose, costumes différents signés Mugler pour chaque performance… C’est également l’occasion de vendre quelques temps après un double album Live lancé par ce single érit en hommage à Edgar ‘Allan’ Poe et qui figurait déjà sur l’album « Ainsi soit je… ».
Et qui dit single dit toujours clip, et là, Laurent Boutonnat ne peut se contenter de mettre bout à bout quelques images du concert (qu’il a d’ailleurs filmé sur pellicule). Alors il filme la destruction par les flammes du décor du concert. C’est le moine qui auvrait et femrait la grille du concert qui est chargé de la sale besogne avec un lance-flammes. Mylène assiste alors à l’effondrement de ce symbole. Mais n’est-ce pas là une sorte d’exorcisme ? Une ultime solution pour oublier cette immense joie et à la fois cette immense souffrance que lui a apporté cette tournée… Elle semble en tout cas sereine et ne semble pas regretter cette folie…

Deuxième extrait du Live 89, cette reprise de « Plus grandir » sert surtout de deuxième tremplin promotionnel au CD. Le clip lui même ne comporte quasiment aucune mise en scène supplémentaire et se contente de mixer les images des différents morceaux du concert. Une grosse bande-annonce en quelque sorte, pour annoncer la sortie de la cassette vidéo…

Deux ans d’attente, et voici « L’autre… ».
Ce nouvel album est le commencement d’un profond changement dans la personnalité et les textes de Mylène Farmer. La voix a changé, la coupe de cheveux aussi et au lieu d’exposer ses névroses, elle choisi de parler de ce qui l’anime et de ce qu’elle ressent. Avec ce single, elle entraîne avec elle toute un nouveau groupe de fans qui vont se reconnaître dans cette déclaration de désenchantement. Elle se défend pourtant d’avoir voulu lancer un hymne pour la jeune génération de l’époque… trop tard ! Le succès est au rendez-vous. La tourmente aussi dans son esprit. « Plus rien ne va », « tout est chaos… », c’est également le cas de ce clip où dès son arrivée dans un camp de travail perdu au milieu de nulle part, Mylène déclenche une révolte qui permet à ses participants de s’echapper et de courir alors vers la liberté… mais où est-elle justement cette liberté ? Devant eux, tout n’est que neige et glace… Mais il vaut certainement mieux avancer dans cet inconnu au risque de se perdre et peut-être d’y rester, plutôt que de retourner en arrière et de rester prisonnier de cette vie sans aucun sens.

Fait unique dans la carrière studio de Mylène Farmer : un duo (un autre sera fait plus tard, mais sur scène). Et tant qu’à faire, autant trouver quelqu’un dont l’aura est tout aussi sombre à l’époque. Jean-Louis Murat est cet homme. Lunatique, mystérieux, ce sont ses premiers textes totalement introuvables aujourd’hui qui ont intrigué Mylène. Ils se rencontrent et il accepte (il se demandera plus tard pourquoi) non seulement de chanter sur le nouvel album, mais également d’assurer une partie de la promotion du single. Assez curieusement, en lisant le texte, on se dit que cette chanson est plutôt optimiste. Un amour enfin permis ? Il est même plutôt fougueux ! « Oh viens ne sois plus sage », « n’aie pas de regret », et toutes sortes d’invitations à tenter la chance d’un amour, même s’il reste incertain. Le clip, lui, présente une approche très romantique mais bien plus pessimiste quand on comprend que cet homme vient ici penser à son amour perdu mais qui reste toujours très vivant dans son esprit au point d’avoir l’impression l’espace d’un instant qu’il l’entend, la voit et la touche… superbe.

Reine du paradoxe, Mylène nous parle ici de son amour pour les sentiments triste et pour la mélancolie en particulier. Mais elle le fait sur un ton léger grâce à une musique entraînante qui fera de ce titre un nouveau succès. Cependant, sans suivre tout à fait le texte, le clip choisi d’être plus ouvert en offrant un combat de boxe mêlé à des chorégraphies exécutées sur le ring en petite tenue signée Gaultier. Que représente vraiment cet homme ? La mélancolie, certaines peurs, ou plus simplement un défouloir ? Ce qui est certain, c’est que Mylène sort victorieuse de ce combat. Mais paradoxalement, cela ne semble pas la satisfaire puisqu’elle s’effondre douloureusement à genoux sur le ring dans une posture de découragement… d’autres combats s’annoncent certainement et ils risquent d’être plus rudes…


Surveillez la page d’accueil dans les prochains jours pour retrouver les 7 clips suivants.

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