Ronin et les « service releases » de la Zone 2
Mgm/UA a réagi rapidement aux problèmes de Ronin. Le label (distribué par Warner Home Vidéo) vient d’annoncer aux revendeurs qu’une version corrigée du disque sera livrée dans la deuxième moitié de la semaine
. Ce nouvel pressage (qui n’apporte aucun élément supplémentaire) a
pour but de corriger les bogues qui troublent la lecture du film sur certaines
machines. Nous invitons les personnes disposant d’une copie « à problème » de
Ronin à se renseigner auprès de leur revendeur pour procéder à un
échange standard. Ces pépins ne concernent en aucun cas les possesseurs d’un
lecteur d’une marque où le DVD ne pose aucun problème (Sony pas exemple).
Comme disent les américains, « if it ain’t broke, don’t fix it ! ».
Ronin est loin d’être le seul disque à recourir à un nouveau pressage
pour éliminer des problèmes de lecture. Avant lui, on a eu par exemple des
soi-disantes « service releases » de Le Cinquième Elément (impossibilité
de lecture sur DVD-Rom), Vol au-dessus d’un nid de coucou (mauvais masquage sur
le pressage original), Godzilla (problèmes sur les lecteurs Philips),
ou Six jours sept nuits (le pressage original était multizone). Selon
certaines sources, GCTHV s’apprêterait à sortir aussi une autre version de
Hudson Hawk, gentleman et cambrioleur, où la piste audio québécoise sera remplacée par une VF de
France métropolitaine. Ces nouvelles versions sont distribuées très
discrètement aux réseaux de vente, et elles ne disposent à priori d’aucun
signe extérieur qui permette de les distinguer des anciens pressages. Il faut
toutefois souligner que, la pluspart du temps, ces « fix » corrigent uniquement
des bogues applicables à un nombre très limité de machines.
En attentant une nouvelle version, certains éditeurs proposent même des
contournements aux consommateurs. Confronté à des graves problèmes de lecture
de The Mask sur certains modèles Pioneer, l’éditeur PFC explique que dans
les cas concernés, il faut configurer le lecteur en mode large (« wide »),
avant d’introduire le DVD du film. Selon nos premiers renseignements, cette
solution fonctionne correctement.
Les problèmes d’incompatibilité du software avec certains matériels sont
familiers dans l’informatique, mais certainement pas dans l’homevidéo, où les
produits sont censés être « stables ». A qui la faute, donc ? Aux éditeurs et
aux laboratoires d’authoring/pressage, ou aux fabricants de lecteurs ?
Hélas, il n’y a pas un responsable unique dans chaque cas, ce qui équivaut à
dire que les « fautes » sont souvent partagées entre les différentes forces
en présence. Du coté du hardware, un DVD ne se limite pas à dialoguer avec le
Bios du lecteur stocké dans le lecteur. Plusieurs autres éléments rentrent en
jeu : l’accès direct au répertoire racine du disque, le traitement du flux
MPEG-2, la gestion du changement de couche (certains lecteurs sont plus
« rapides » que d’autres, mais pas sur les mêmes disques), sans oublier la
mécanique elle-même. Toute déviation minimale du processus inscrit sur le
disque peut entraîner des conséquences graves.
De façon analogue, le principal reproche adressé aux éditeurs consiste à dire
qu’un contrôle de qualité plus soigné aurait permis de déceler à temps les
éventuels problèmes. Ce qui est sans doute vrai. Mais les éditeurs se
défendent en arguant que le nombre des lecteurs DVD en circulation rends
quasiment impossible un contrôle exhaustif sur chaque modèle. Les fabricants
ne se limitent en effet pas à produire des versions différentes des Bios pour
les différents modèles de leur gamme : le même modèle peut avoir aisément une
demi-douzaine de Bios différents, selon l’ancienneté de la machine. Difficile
dans ce cas de garantir une compatibilité à toute épreuve.
Bref, s’il y avait un coupable à désigner, ce serait sans doute la
spécification 1.0 du DVD-Video, pour son manque de flexibilité. C’est
d’ailleurs ce qu’affirment de nombreux développeurs dans le domaine. Mais
tous ajoutent que ces défauts de jeunesse pourront être surmontés. Comme cela
est souvent le cas dans le secteur des jeux vidéo, les expériences acquises
permettront de ne pas refaire deux fois la même erreur.
Maintenant, si seulement les éditeurs pouvaient adopter une politique de
transparence vis à vis des DVD à problèmes… Les sites Web servent aussi
à ça !