REPORTAGE - Les DVD SuperBit arrivent en France
Des DVD sous amphétamine ? Certainement. Une opération marketing ? Sans doute. Toutes les informations sur la première vague hexagonale des titres « nus », mais au débit vidéo science- fictionnesque
Haute technologie ou haut marketing ? Le film - et juste le film - pour les
adeptes du haut de gamme sans concessions ; ou alors une excuse intelligente
pour pousser les spectateurs à acheter deux fois la même chose ? Le débat sur
la collection SuperBit de Sony/Columbia ne fait que commencer, car la
France sera l’un des premiers Pays après les US, à sortir une vague initiale
de 5 DVD SuperBit le 22 janvier prochain.
Mais - jeux de mots à part - c’est quoi au juste un SuperBit ? Une
évolution technique et une provocation en même temps :
Une provocation car Columbia, le Studio le plus collectorisé de la
planète, ose sortir une collection de DVD… nus ! Même pas une bande-annonce,
ou le moindre menu animé. Juste le film, et basta.
Une évolution technique, car le Studio exploite la totalité de l’espace
utile d’un DVD-9 pour présenter un film avec un débit vidéo/audio
science-fictionnesque, environ 2,5 - 3 fois supérieur à celui d’un DVD
« conventionnel ».
En gros, un SuperBit est un DVD sous amphétamine. L’encodage vidéo bénéficie
pour l’instant du 98% du extra fix en « bitrate » : et - comme dit notre Eric
Nicolas, qui a testé les 2 premiers SuperBit Z2, aucun autre DVD de la planète
n’offre une image d’une telle qualité. En revanche, si vous aimez les bonus
comme le commun des mortels, il faudra aussi acheter l’édition standard avec
son bonus pack.
« Le SuperBit est une ramification du marché du DVD, orientée aux fans
suréquipés en home-cinema, qui demandent un rendu hors-pair de l’image et de
la vidéo », explique Nicolas de la Mothe, chef de projet DVD de Columbia
France. « Les SuperBit ne remettent nullement en question notre politique
axée sur les suppléments. Nous avons l’une des meilleures équipes de
documentalistes au monde, et nous continuerons à offrir le maximum de
suppléments aux spectateurs ».
Pourquoi les SuperBit, alors ? Pour deviner la réponse, il suffit de consulter
la liste de la 1ère vague de titres prévue pour le 22 janvier :
- Bienvenue à Gattaca
- Le Cinquième Elément
- Desperado - (lire la critique)
- Godzilla - (lire la critique)
- Johnny Mnemonic
En clair, le traitement SuperBit offre une deuxième jeunesse - et un nouveau
potentiel commercial - à des titres disponibles depuis longtemps. Le Sony
Center a ainsi dressé une liste de films qui pouvaient bénéficier d’une réelle
« amélioration ». Aux différents Pays le choix d’éditer tel ou tel autre film,
selon les spécificités de leurs marchés. En suivant le raisonnement, Sony
n’envisage pas de superbitiser des titres récents, pour ne pas créer de
confusion avec leurs versions collector.
Il y a cependant un élément nouveau : les SuperBit constituent l’entrée
officielle de Columbia dans l’univers du DTS (il ne faut pas oublier que les
La Momie ou Hannibal sont des Universal..). Une seule
piste - la VO (et en mi-débit) - est proposée à l’heure actuelle, ce qui
simplifie l’uniformisation des produits, mais pourrait constituer un frein à
leur développement en France. En fait, d’après nos tests, Columbia « vend » les
SuperBit sur les seules mérites de l’image, qui est - rappelons-le - la plus
impressionnante dans l’histoire du DVD.
L’arrivée d’autres SuperBit dépendra en large part du succès de la 1ère vague
de janvier. Des versions sous amphétamine de Dracula et Patriot
sont envisagées, mais elles sont encore sans date.
Pourquoi ne pas utiliser la formule SuperBit comme une « feature », et
l’exploiter pour produire des collector ou ultimate, avec le film sur un DVD,
et les bonus sur un deuxième ? « Ce serait une très bonne chose, mais ce
n’est pas possible pour le moment pour des problèmes incompressibles des coûts
de production », dit Nicolas de la Mothe. Un autre jour, peut-être…