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DOSSIER DECLIC - Un an déjà (1ère partie)

Par Giuseppe Salza | Publié le
DOSSIER DECLIC - Un an déjà (1ère partie)

Interview à Benjamin Uzan, PDG de Manga Distribution, qui s’exprime sur les 12 mois d’activité DVD de Déclic Images, sa structure techniques et les perspectives du marché de l’anime. La suite demain



Une entreprise familiale, certes, mais avec le poids de 2 millions de cassettes vidéos vendues en 2000, plus quelques centaines de milliers de DVD écoulés au cours de cette année. L’un des incontournables du milieu de la japanimation se trouve au soleil lev… ehm, de Marseille.


C’est à Brignoles où on trouve le QG de Manga Distribution, qui détient sa propre maison d’édition vidéo - Déclic Images. L’enseigne sort ses propres DVD, et s’occupe de la conception des titres édités par AB Vidéo et quelques IDP. Pour finir, Manga distribue les DVD et VHS de tous les intervenants de l’anime en France (exception faite pour AK Video), dont certains en exclusivité.

A l’occasion de la sortie d’une vingtaine de titres (lire cet article), nous faisons le point avec Benjamin Uzan, PDG de Manga Distribution.

   


- Après 12 mois dans le DVD, quel est le poids de votre activité ?

Les ventes de DVD représentent 12% de notre chiffre d’affaires, le reste provient des cassettes vidéo. Ces données peuvent paraître étonnantes, mais dans notre créneau le VHS reste encore d’actualité, surtout vis-à-vis du grand public. Si l’on tenait compte uniquement des purs fans de made in Japan, le CA est de l’ordre de 60-70%. Mais le noyau dur de notre public est composé d’enfants, et de gens qui sont encore sur le VHS. Néanmoins, nous pensons que dans 1 ans, le DVD fera le 30-35% de notre CA, dans 2 ans DVD et VHS seront à égalité, et on se dirigera ensuite vers l’extinction de la cassette vidéo.

En plus, nous sommes référencés depuis un mois dans les réseaux FNAC et Virgin. C’est l’aboutissement d’une négociation durée des mois, et qui va accroître fortement la visibilité des DVD Déclic.

- Est-ce que ces 12 premiers mois dans le DVD correspondent aux objectifs que vous vous étiez fixés ?

Oui, on a même dépassé nos prévisions. Le problème est que le succès du DVD arrive un peu vite par rapport à notre base VHS.

- Et ceci est un problème ?

Le problème est que nous sommes un éditeur très jeune, et à la différence de nos confrères, nous n’avons pu réellement profiter du boom de la cassette vidéo. Au début, je pensais qu’on rentrait dans le marché du DVD trop tôt. Comme je disais avant, la base de notre public est constituée d’enfants, et dans leur chambre ils ont généralement un magnétoscope, pas un lecteur de DVD. Mais cela dit, même si nous avons été obligés de nous y mettre tout de suite, nous sommes satisfaits du DVD, et nous avons investi à fond.

 


- Quels titres ont-ils bien marché ?

Je dirais que le plus grand succès de Déclic en date, est la saga de Space Adventure Cobra - nous en sommes à 7000 exemplaires vendus par épisode, et ça continue. Robotech a aussi bien marché, malgré une qualité d’image pas exceptionnelle.

Les scores de nos séries en VOST sont aussi honorables, on vend moyennement plus de 4000 copies par volume. Les Lost Universe sont à 4500 copies par volume, et les El-Hazard à plus de 3000.

- Avec 3000 exemplaires vendus, vous arrivez à rentabiliser un DVD ?

Oh, certainement ! Nous maîtrisons nos coûts car tous nos DVD réalisés en interne, et nous fabriquons aussi ceux d’AB Video et une partie des IDP. Nous avons constitué une équipe de spécialistes et nous avons tous les outils pour l’encodage, l’authoring et la mise à point du DLT. Les temps de production ont beaucoup baissé : la mise à point des séries en DVD avec des contraintes normales - comme Silent Möbius ou Tylor - nous occupe 4 ou 5 jours de labo. Sur les produits particulièrement soignés, nous sommes à 10-15 jours de travail.

Ken le survivant - Vol. 1 - DVD


- Quels titres ont requis cet extra soin ?

Par exemple, la série de Ken le survivant pour AB, car nous avons fabriqué des menus en 3D et plusieurs autres choses. Les menus de Robotech ont aussi nécessité pas mal de travail. Et dans le 2002, les éditions collector de Cobra, Robotech et des Chevaliers du Zodiaque nécessiteront beaucoup de travail.

Nous voulons faire des DVD exceptionnels, mais qui auront un prix plus conséquent. Il y aura donc deux marchés : les produits standard à 129 francs, et des produits haut de gamme, avec jaquettes dessinées par l’auteur de la série, tirages numérotés et plusieurs bonus à la clé, qui se situeront entre les 200 et 250 francs.

Disons qu’avec les outils et les compétences à notre disposition, nous sommes maintenant capables de sortir 15 DVD par mois de qualité standard, voire davantage..

   


- Le problème n’est pas tellement d’en faire 15, mais à la capacité d’absorption du marché, non ?

En effet.. Entre nous et AB Video, on pourrait sortir 200 ou 300 DVD l’an prochain. Mais nous allons être raisonnables : Déclic va sortir 70 titres en 2002, et AB 50..

- Pourquoi vous ne vous êtes pas encore lancés dans les coffrets ? Le paradoxe est que certaines boutiques spécialisées pratiquement des prix « coffret » sur des séries intégrales. Il y a donc une demande..

C’est vrai. Physiquement, les coffrets DVD sont déjà prêts depuis un certain temps, mais nous avons préféré de ne pas les sortir pour ne pas tuer le VHS. Les premiers coffrets devraient arriver courant 2002.

 



2ème partie (28.11.2001) :
Les projets de AB Video, les cas Pathé et La bataille des planètes, les perspectives à venir..

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