CATASTROPHES NATURELLES : "Le jour d'après" au cinéma
Un spécial catastrophes naturelles aujourd’hui avec un DVD et un film cinéma à l’honneur. Côté cinéma, c’est le nouveau « blockbuster » signé Roland Emmerich qui nous annonce un jour d’après catastrophiquement excitant…
« Le Jour d’après » est l’un des événements cinématographiques les plus attendus de ce
premier semestre 2004. A cela, plusieurs excellentes raisons :
D’abord parce qu’il sonne le grand retour du film grand spectacle sur nos écrans.
C’est vrai ! Depuis quand n’avez vous pas vu un bon gros raz-de marée, une bonne
grosse météorite ou bien un monstre hideux et grassouillet venir mettre sens dessus
dessous notre bonne vielle terre ?
Ensuite parce qu’il a été écrit et réalisé par Roland Emmerich en personne. Alors oui
je sais, l’homme est controversé mais il mérite un immense respect pour l’audace, la
démesure et les choix artistiques dont il a su faire preuve et qui ont engendré
certaines des plus tonitruantes épopées hollywoodiennes. Citons parmi elles
Stargate, Godzilla, Independence Day
et le très mésestimé The Patriot - Le Chemin de la liberté.
Enfin parce que le film brille par son originalité, son incroyable casting qui
réunit le couple Dennis Quaid / Jake Gylenhaal et son budget faramineux qui
dépasse (promotion incluse) les 100 millions de dollars.
De quoi s’agit-il ?
D’un climatologue, Jack Hall, qui prédit l’arrivée d’un nouvel âge de glace, mais n’a
jamais pensé que cela se produirait… de son vivant. Un changement climatique
imprévu et violent déclenche pourtant une réaction en chaîne qui ravage bientôt la
planète : inondations, grêle, tornades et températures d’une magnitude inédite sont
au programme. Jack a peu de temps pour convaincre le Président des Etats-Unis
d’évacuer le pays et sauver ainsi des millions de personnes en danger. Pris de cours,
Jack entreprend une périlleuse course contre la montre dans un New York où la
température est inférieure à -20° C. L’enjeu : sauver l’une de ces personnes, Sam…
son fils.
La sortie est programmée en France pour le 26 mai 2004.
Voici la retranscription pour vous du « question/réponse » de Madrid pour la tournée de
promotion européenne le 18 février 2004 de Roland Emmerich (réalisateur) et de Mark
Gordon (producteur) :
Pouvez-vous nous dire comment cet immense projet a débuté ?
ROLAND EMMERICH : Il y a à peu près de cela 3 ans, j’ai lu un livre intitulé « The
Coming of Global Super Storm » qui ressemble comme deux gouttes d’eau au scénario du
« Jour d’après ». A cette époque, je pensais déjà que le livre donnerait naissance à un
film de cette envergure mais ce qu’il me fallait faire était d’entreprendre des
recherches afin de savoir si cela se passerait réellement de la manière dont le livre
le décrivait. Puis j’ai fait appel à un co-scénariste puis à Monsieur Gordon.
MARK GORDON : merci Roland !
R.E. : Nous avons entrepris tout un tas de recherches et soudainement, nous avons
pris conscience qu’un tel scénario pouvait réellement se produire. Vous savez, le plus
étonnant est que cela commence avec des phénomènes météorologiques extrêmes. Et tandis
que nous tournions le film, nous assistions un peu partout dans le monde à ce genre de
manifestations ; raz de marée, pics de température…
Ca fait froid dans le dos ! A vous entendre, la fin du monde est proche ?
M.G. : Je crois que ce que Roland essaie de nous dire, c’est que si nous ne nous
étions pas dépêchés pour sortir le film, nous aurions réalisé un documentaire ou plus
exactement un docudrame.
Vous allez arrêter de nous faire peur !!! Allez dîtes-le, dîtes-le que ça n’est
heureusement pas le cas !
M.G. : Pour être sérieux deux minutes, « Le Jour d’après » est un film à grand spectacle
dont nous sommes très fiers mais la chose qui nous rend encore plus fier est d’avoir
la sensation de tenir une histoire passionnante peuplée de personnages fascinants.
Les effets spéciaux sont bien évidemment spectaculaires mais notre film se définit
avant tout par une histoire et des personnages. Ce sont eux qui sont au premier plan !
Mais à la vue de la bande-annonce, la première chose qui saute au yeux est (sans
mauvais jeu de mot) ce déluge d’effets spéciaux étonnants de vérité. New York
ensevelie sous des tonnes de neige, c’est d’un réalisme saisissant !
M.G. : Ah mais c’est qu’il est talentueux le garçon ! Pas mal pour un premier film
car vous savez, « Le Jour d’après », c’est le premier film de Roland.
Y aurait-il comme un message là-dessous ?
R.E. : Vous savez, c’est parce que j’ai eu un bon producteur…
Ah l’amour !!!…
M.G. : En réalité, nous avons travaillé sur les effets spéciaux pendant 18 mois. Plus
d’un an, vous imaginez ?
R.E. : Non ! Pas plus d’un an ! Un an !
M.G. : Si tu veux ! Les effets spéciaux ont été particulièrement difficiles à
réaliser. Il ne s’agissait pas d’une fiction dans l’espace. Il fallait
scrupuleusement coller à la réalité. C’est pour cette raison que dès le début, Roland
a choisi la technique dite de « Photoréalisme » afin de mieux impliquer les spectateurs
vis-à-vis de ce qui se passe à l’écran. Nous avons dû travailler dur encore et encore
pour arriver à ce degré de précision.
Combien avez-vous retouché de plans ?
M.G. : Environ 400 ! Ce qui n’est pas énorme quand on pense à d’autres films comme
« I, Robot » (sortie prévue le 28 juillet en France) qui ont dû retoucher plus d’un
millier de plans. Mais ces 400 plans nous ont donné beaucoup de fil à retordre et
certains d’entre eux ont réclamé des effets que vous n’avez encore jamais vus.
Exemple ?
R.E. : Par exemple, nous avons recréé entièrement en images de synthèse la ville de
New York. Tout ce que vous voyez à l’écran est généré par ordinateur.
M.G. : 3 mois ont été nécessaires afin de prendre des milliers et de milliers de
photos de la ville. Puis, à l’aide d’un laser, nous avons scanné tous les bâtiments
afin d’obtenir un New York fidèle en tous points à l’original. Nous n’avons pas créé
New York, nous avons restitué le New York tel que nous le connaissons au building près.
Et ça, ça n’a jamais vraiment été fait auparavant. Mais si on y réflechit bien, c’est
la seule manière pour atteindre le degré de réalisme que nous voulions.
Et si vous nous parliez de votre engouement pour les films à grand spectacle et les
films catastrophes ? Vous aimez les réaliser et on dit même que vous aimez beaucoup en
regarder ! Quel est votre film catastrophe préféré ?
R.E. : Mon film catastrophe préféré est L’Aventure du Poseidon ! Ce qui me
plaît dans le film catastrophe est de voir des gens normaux face à des situations
hors du commun. En toutes autres circonstances, ils auraient agi différemment mais
face à de telles situations, ils sont contraints d’agir autrement. C’est exactement
l’idée d’Independence Day ou
d’Alien que je conçois comme les exemples même du film
catastrophe. Finalement ce sont des gens comme vous et moi qui triomphent de
situations hors du commun…
Et ça..ça vous plaît ?
R.E. : Et ça…ça me plaît ! Sans compter que c’est ce qui rend la fiction encore
meilleure ! Prenez une histoire tout ce qu’il y a de plus banale. Souvent, c’est le
drame, la catastrophe qui la fait décoller et lui donne de l’ampleur. Chacun se
demande alors ce qu’il ferait en pareille situation. On se pose des questions ! On
s’identifie ! Et si la fin du monde arrivait ? Que ferions nous ? Le film grand
spectacle ou catastrophe nous éclaire sur la vie différemment. Soudainement, on prend
conscience de ce qui est important et de ce qui ne l’est pas !
Dans votre film, la catastrophe prend une terrible ampleur. On ne parle ni d’un
bateau qui coule, ni d’un tremblement de terre, ni d’une tour en feu mais bien d’un
désastre écologique à l’échelle planétaire. Dans quelle mesure diriez-vous que votre
film est scientifiquement exact ?
R.E. : Disons que les résultats de nos recherches ont guidé nos plumes. Nous avons
écrit ce que nous pensions être exact. La seule chose que nous ayons sacrifiée au
rythme et à l’action du film, c’est la chronologie des événements. Les catastrophes
météorologiques ont été concentrées en un laps de temps record.
Donc, tout ce que vous avez écrit est scientifiquement vérifiable ?
R.E. : C’est exact ! J’ajouterai même qu’à notre surprise la plus totale, nous avons
lu de nombreux articles récemment se rapprochant étrangement de ce que nous décrivons
dans le film. Je me souviens de cet article dans le magazine Fortune qui disait que le
Pentagone avait plus ou moins briefé ses cerveaux afin qu’ils établissent plusieurs
scenarii en cas de bouleversement climatique planétaire conduisant à un nouvel âge de
glace ! La description faite par les cerveaux du Pentagone du processus conduisant à
un nouvel âge de glace reprenait trait pour trait le scénario du « Jour d’après ». C’est
cool, non ?
Cool pour vous mais pas franchement cool pour notre bonne vieille planète ?
R.E. : Vous savez ! Si un nouvel âge de glace arrivait, vous ne pourriez rien faire
pour le stopper. La seule chose que vous pourriez tenter est de sauver le plus de
personnes possible. C’est l’idée du film ! Une idée qui me hantait et à laquelle je
tenais absolument. Au point que je pensais qu’aucun studio ne prendrait le risque de
tourner mon film. Dès que vous vous pointez avec ce style de scénario, la première
question qu’on vous pose est qui est le héros ? Qui va sauver la Terre ? Et la seule
réponse que j’avais à leur apporter est qu’on ne pouvait pas sauver la Terre.
Vous n’allez tout de même pas nous faire croire qu’on a refusé de vous produire ?
R.E. : En réalité, nous avons envoyé le scénario à tous les studios et tous nous ont
répondu très favorablement. Ils voulaient tous faire partie de l’aventure. Une chance
inespérée ! Finalement, nous avons pu choisir le studio avec lequel nous voulions
travailler !
Et les acteurs dans tout ça ? Ont-ils été immédiatement intéressés ? Comment les
avez-vous convaincu de participer au « Jour d’après » ?
M.G. : Nous voulions absolument travailler avec Jake Gylenhaal. Un acteur magnifique
dont l’expression de tristesse rend certaines scènes émotionnellement fortes. Nous
l’avions repéré dans des petits films indépendants et notamment dans une pièce qui se
jouait à Londres intitulée « This is Our Youth ». Roland et moi le voulions à tout prix.
Et pour Dennis Quaid ?
M.G. : Je sais qu’on à l’habitude face à la presse de dire qu’un tel était notre
premier choix et qu’un tel aussi était notre premier choix mais dans ce cas c’est
vrai. Et vous savez qu’à Hollywood, on dit toujours la vérité !!! Sérieusement… nous
voulions Dennis car il incarne le mieux le héros physiquement, émotionnellement et
intelligemment. Le personnage de Jake qu’interprète Dennis est un scientifique capable
d’entreprendre un périple physique pour sauver son fils.
Somme toute, un casting de premiers choix ?
M.G. : Ajoutez y Sela Ward et Ian Holm et le tableau sera complet. Roland et moi
voulions véritablement travailler avec ces acteurs.
Mais quand même ! Pourquoi avoir spécifiquement choisi Dennis Quaid pour le rôle
principal ?
R.E. : Parce que Dennis est un grand acteur mais qu’il n’est pas envahissant. Si nous
avions mis une superstar dans ce film, les gens se serait imédiatement imaginés la
fin. Tous les acteurs du « Jour d’après » sont sur un pied d’égalité. Vous ne savez pas
ce qui peut se passer et vous vous posez des questions. Avec un Mel Gibson, par
exemple, vous savez tout de suite qui va perdre et qui va gagner, qui va vivre et qui
va mourir.
M.G. : Dennis Quaid n’est pas unz superstar comme peut l’être Tom Cruise, Tom Hanks
ou Mel Gibson, mais c’est un acteur fabuleux, parfait pour incarner le personnage que
nous voulions.
R.E. : Et en plus, son cachet est moins élevé.
M.G. : 100% d’accord. C’est qu’il y aussi tous ces effets spéciaux à payer et… mais
bon, on s’est arrangé !
Il semble que le film ne soit pas un simple divertissement mais qu’il ait aussi
une portée politique importante. Pensez-vous que cela peut influencer l’accueil que
lui réserveront les américains ?
M.G. : A vrai dire, je pense qu’on peut faire une croix sur une éventuelle projection
du film à la Maison Blanche.
R.E. : Les problèmes qu’abordent le film sont éminemment politiques !
M.G. : « Le Jour d’après » est à la fois un film spectaculaire et divertissant qui a un
sens pour chacun d’entre nous. Ce dont il traite nous concerne tous. Je dois vous
dire qu’en tant qu’américain, je me sens mal à l’aise quand je vois l’attitude de
notre gouvernement face aux accords de Kyoto. L’Amérique pollue plus que quiconque.
Nous sommes le premier pays responsable de l’effet de serre. A nous seuls, nous
causons quasiment plus de dommages à l’environnement que tous les pays réunis.
Ca c’est du mea culpa !
M.G. : Je lisais l’autre jour un article dans lequel on expliquait que les américains
se sentaient de plus en plus concernés par la pollution et que certains d’entre eux
faisaient ce qu’ils pouvaient pour résoudre le problème. Bien évidemment, ceux qui se
sentent les moins concernés sont les entreprises et le gouvernement. Je pense que
notre film peut heureusement ou malheureusement faire évoluer les mentalités dans le
bon sens. Il peut toucher plus de monde que tous les documentaires, magazines et
journaux réunis, tout simplement parce qu’un grand nombre de gens ne se font une
opinion qu’après avoir vu un film, un film de fiction ! Loin de nous le désir de
faire du matraquage mais si nous pouvons faire avancer les choses.. alors tant mieux !!!
Dernière question. Pourquoi avoir choisi une sortie internationale ?
M.G. : Hé bien si le film ne marche pas, nous aurons eu au moins la satisfaction
d’une énorme collecte d’entrées sur le premier week-end ! Plus sérieusement, j’y vois
plusieurs avantages. Nous sommes impatients à l’idée de sortir le film et nous pensons
que le fait qu’il traite d’effets climatiques mondiaux touchera d’avantage les
spectateurs de différents pays. Alors pourquoi attendre ? Nous avons foi en ce film,
les gens de la Fox ont foi en ce film et nous sommes impatients de le montrer très
rapidement au plus grand nombre de spectateurs.
Il sortira donc aux Etats-Unis le 28 Mai
M.G. : C’est ça…le 28 Mai
Rappelons qu’en France, le film sort 2 jours avant, à savoir le 26 mai prochain !
Merci Messieurs.
Propos recueillis par la Twentieth Century Fox France Inc. avec l’autorisation de
Françoise Dessaigne (Publicity Director).