Thierry Lhermitte joue quitte ou triple : "Les 1001 nuits" en DVD
Hasard du calendrier, Thierry Lhermitte est au cinéma avec 2 nouveaux films et en DVD avec Les 1001 nuits de Philippe de Broca…
Il y joue le roi de Bagdad qui voudrait couper la tête de Shéhérazade, le tout
premier rôle de Catherine Zeta-Jones au cinéma. On retrouve également
un Gérard Jugnot en génie de la lampe qui préfère rester tranquillement chez
lui (à Londres !) à boire un thé plutôt que d’exaucer des voeux à qui le réveille…
Ce film fut également pour l’ensemble des comédiens une sacrée expérience car
au service d’un scénario complètement fou, Philippe de Broca a intégré à son
film des effets spéciaux incroyables pour l’époque comme nous l’explique
Christian Guillon (responsable des effets spéciaux du film) un peu plus loin.
Le DVD, lui, aura droit à une édition soignée préparée par D’Vision. L’éditeur qui
avait déjà plus que soigné la réédition de The King of New York a ici mis
en boîte une copie restaurée en haute définition soutenue par une bande sonore
remixée en 5.1.
Des scènes coupées, une bande-annonce, des bio-filmographies, une interview
de Philippe de Broca et Christian Guillon et un making of d’époque sur les
effets spéciaux complètent le programme.
Christian Guillon qui est dans le cinéma depuis plus de 20 ans s’est vite
spécialisé dans les effets spéciaux optiques (début des années 80) puis numérique
(fin des années 80). Vous retrouverez une interview dans le DVD, ainsi que le
making of qu’il avait réalisé à l’époque, non pas en vue du DVD qui n’était même
pas à l’état de projet, mais pour promouvoir les effets spéciaux en France, pays
qui a longtemps (et encore aujourd’hui) traîné la patte.
Il nous fait partager quelques souvenirs avant la sortie du DVD.
DVDFR : Mr Guillon, pouvez-vous nous parler de ce making of
« d’époque »…
Christian Guillon : j’avais pris l’initiative de faire un making of qui
était composé d’images du tournage et d’images des effets spéciaux réalisés en
studio. Ce making of est très didactique et en plusieurs parties dont les effets
mécaniques, les effets optiques et les effets numériques. Ce qui est intéressant,
c’est que les effets numériques (les images 3D) ont du être intégrés par des
procédés optiques (ndr : on photograhie sur pellicule les deux éléments) car on
n’avait pas de scanner à l’époque.
DVDFR : c’était la préhistoire pour vous ?
C.G. : oui, je me souviens d’avoir montré ce making of (1990) à des étudiants il y a 2/3 ans :
j’en avais mis bout à bout 2 ou 3 minutes suivies d’un petit bout du making of
des « Rivières Pourpres » qu’on a fait en 2000 et je leur avait demandé combien de
temps d’après eux séparait les deux making of et ils m’ont dit 40 ans…
DVDFR : parlez-nous de la séquence incroyable de la moto invisible où
l’on voit Stéphane Freiss et Catherine Zeta-Jones avancer à vive allure à
1 mètre au-dessus du sable…
C.G. : c’est un effet purement mécanique, on a creusé une tranchée dans le
village, on a placé un rail dans la tranchée et Stéphane était assis sur une
armature dissimulée sous ses vêtements reliée par une tige à un chariot autonome
qui roulait sur le rail dans la tranchée, tranchée qui était cachée et recouverte
de sable grâce à une petite fente en cahoutchouc qui s’ouvrait et se refermait
devant lui. Le chariot était entraîné par un moteur de scooter dont les commandes
de frein et d’accélération étaient manoeuvrées par les pieds de Stéphane.
Quand Catherine Zeta-Jones vient s’asseoir derrière Stéphane, on avait une tige
téléscopique qui pouvait sortait très rapidement et Catherine avait une selle
moulée dans son pantalon, on avait été obligé de mouler le postérieur de
Catherine Zeta-Jones ce qui est tout de même exceptionnel (rires), et cette
selle venait se fixer sur la tige et les deux acteurs repartaient ainsi
sur la moto invisible.
DVDFR : au chapitre des séquences marquantes il y a aussi celle de
la reconstitution de l’intérieur londonien du génie…
C.G. : l’idée de Philippe de Broca était que le génie était projeté dans
le néant et que tout à coup autour de lui se reconstituait l’univers de Londres.
On voit alors les objets voler dans la pièce et gagner leurs places respectives.
J’avais convaincu tout le monde de faire ça en 3D, ce qui était un peu fou pour
l’époque car la 3D était encore loin de ce qu’on connait aujourd’hui… et c’était
en tous cas la première fois qu’on voyait de la 3D réaliste dans un film européen…
Vous retrouverez la suite des explications très techniques mais très accessibles
et d’autres anecdotes dans le double DVD Les 1001 nuits qui sort le
7 juillet à moins de 20 €.