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Interview : Michaël Youn

Par Stéphane Leblanc | Publié le
Interview : Michaël Youn

A l’occasion de sa tournée promotionnelle pour la sortie en DVD et UMD de son spectacle, DVDfr a pu approcher « la bomba » et lui poser (calmement) quelques questions. Nuit visiblement courte et voix cassée, nous n’avons rien à craindre pour approcher la bête qui s’avère en fait assez « tranquille » en dehors de la scène…



Youn, Michaël - Pluskapoil - DVD

DVDFR - Question prendre le melon : DVD, DVD collector, UMD et coffret délirant avec un mini-Youn… t’as peur qu’on te rate ?

Michaël Youn - Non, mais vu le développement du marché du DVD aujourd’hui, faut avoir des offres un petit peu plus spécialisées et appropriées aux téléspectateurs. Donc le collector c’est bien, car ça permet aux fans d’avoir tous les bonus possibles et imaginables, la version UMD avec la PSP c’est génial, j’ai vu la qualité des images c’est incroyable, puis la version ultimate ce sera en décembre comme cadeau noel avec la petit figurine, ça c’est vraiment pour les fans, archi-fans.

Question perles aux cochons : la haute-définition pour un spectacle d’humour, c’est indispensable ?

C’est ce que j’ai mis dans le communiqué de presse : l’image est plus belle, donc les blagues sont plus fines (rires). Sérieusement, pour moi c’est très important. Il faut essayer d’inclure au maximum le mec qui est dans son salon pour essayer de lui faire croire qu’il est dans la salle avec le public. Donc ça passe par une qualité de son et une qualité d’image. On a les machines aujourd’hui qui nous permettent de le faire. Moi si j’avais pu, je l’aurais capté en pellicule, mais pour les coûts de production c’est pas possible. Déjà, là c’est cher…
C’est pour ça qu’il y a aussi beaucoup de bonus dans ce DVD, on a un outil formidable, on essaie de l’optimiser au maximum.

Youn, Michaël - Pluskapoil (Édition Collector) - DVD

Question home-cinéma : ta DVDthèque et ton installation home-cinéma, ça ressemble à quoi ?

Des DVD j’en ai un bon paquet. C’est peut-être un des seuls caprices que j’ai. Je suis pas un garçon très capricieux, je ne suis pas très dépensier, mais c’est vrai que les DVD, je dois en avoir peut-être bien 1000-1500. Et bon autrement, c’est du 5.1, écran plasma classique, juste une dalle de 115 cm (rires).

Question à poil : en écrivant un spectacle, comment vient l’idée de se mettre à poil devant plusieurs centaines de personnes ?

Euh… plusieurs milliers… L’idée n’est pas venue en écrivant le spectacle. C’est à dire que quand j’ai commencé à faire le spectacle, il n’y avait pas de partie à poil puisque le spectacle s’appelle « Pluskapoil ». Je m’étais dis : bon je me suis foutu à poil aux « 7 d’Or » et compagnie, maintenant je vais pouvoir passer à autre chose… ben non…(rires)

La demande du public est trop forte ?

Je me suis dit qu’il ne fallait pas non plus que j’en fasse un complexe. C’est moi qui me suis collé cette étiquette là, faut que j’aille jusqu’au bout de ce truc. C’est vrai que c’est super rigolo de se retrouver sur scène à se prendre pour un beau gosse avec un strip etc… surtout la façon avec laquelle je le fait. C’était un peu à la demande générale, et puis je me suis dit que c’est un particularité que j’ai, il ne faut pas que je la renie. Mais c’est vrai que j’aimerai bien passer à autre chose…

Youn, Michaël - Pluskapoil (Ultimate Edition) - DVD

Question 7 à 77 ans : y’a-t-il un limite d’âge pour ton spectacle ?

Y’a des familles qui sont venues avec des gosses de 6 ou 7 ans qui repartaient assez vite… On peut dire quand même que c’est jusqu’au boutiste, c’est trash. Faut faire gaffe, mais je laisse ça à la discrétion des parents. Je dirais que la seule limite d’âge, c’est 50-55 ans…(rires)

Question Pluskapoilettes : Est-ce que tu peux nous ranconter le jour où tu as demandé à tes danseuses de porter une fausse quequette sur scène et de jouer du violon avec…

Sérieux, c’est une bonne question. C’est comme quand je leur ai dit : « j’aimerai bien qu’au début vous saluiez et puis moi je vous soulève la jupe et je vous sent »… c’est super délicat ! (il mime la gars timide) « Euh… j’ai une idée… est-ce que tu crois que… euh… ça vous embêterais de … euh… vous croyez que ça serait possible éventuellement… je vous assure c’est marrant… »
Je devais leur vendre, mais d’un autre côté quand elles voient tout ce que je fais, elles ont envie de participer aussi et de faire des trucs rigolos. Je ne voulais pas que ce soit juste des danseuses. Mais c’est vrai que c’est assez gênant. Donc j’y mettais plus que des pincettes.
Mais y’a des trucs qu’elles n’ont pas accepté : au début je voulais faire un strip tease avec une armure, fallait le temps de l’installer. Donc je me suis dit, le meilleur truc pour que je puisse installer cette armure, c’est que les danseuses fasse un strip-tease en lumière noire, elle avaient juste un string noir donc ça ne se voyait pas… les gens en avaient rien à foutre… Tu sais des filles à poil… non les gens ce qu’ils voulaient c’est (il se met à scander) « Michaël Youn à poil ! Michaël Youn à poil ! »… tout le reste ils en ont rien à foutre.

Question anatomie : un os dans le sexe, c’est une métaphore ou juste une façon détournée de montrer ta quequette ?

Non, non, j’en ai un. Je suis constitué comme ça, j’y peux rien. Toi t’as des corps caverneux, mois j’ai 3 os. Je suis le seul être humain avec un os pénien.

Youn, Michaël - Pluskapoil (UMD) - UMD

Question racines : la première fois que j’en entendu la chanson « Comme des connards », je me suis dit que Gotainer était de retour. Y’a-t-il du Gotainer en toi ?

Tu sais qu’on me le dit super souvent ? Et en plus je lui ressemble, on me mettrais des lunettes, je lui ressemblerais. Euh… je sais pas… En même temps, c’est plutôt agréable comme comparaison, il est marrant Gotainer. Maintenant, on n’entend plus beaucoup parler de lui donc je ne sais pas comment je dois vraiment le prendre (rires). Oui, j’aime bien mais en même temps non. En même temps Gotainer il était surtout chanteur, moi je suis comédien, je suis pas chanteur comme tu peux l’entendre (il a la voix cassée d’un lendemain de fête…).

Question chansons : comment abordes-tu tes envies ou tes idées de chansons ? C’est du pur gag ou est-ce qu’il y a autre chose là-dessous ?

On essaye vraiment avec mes potes de faire des chansons, a part la blague de Stach-Stach, qui tournent, qui donnent envie de danser. C’est pour ça qu’elle ont aussi bien marché aussi, c’est parce que ce sont des chansons que les gens écoutaient dans leurs voitures ou en boîte et sur lesquelles ils faisaient la fête. Maintenant, le type de chansons que j’aimerai faire, c’est vraiment de la Pop à la Robbie Williams idéalement…

Ah oui, tu fais aussi penser à Robbie Williams pour le côté provoc’…

Ah ben ça je préfère tu vois ! Parce qu’en plus y’a beaucoup d’humour dans ces chansons, maintenant il est un peu parti dans d’autres trucs mais à ses débuts il y avait beaucoup d’humour dans ces chansons.
Maintenant, j’ai un peu mis ce côté là entre parenthèses, parce que je ne veux pas systématiser non plus. Déjà, j’ai fait trois films, trois chansons. Je l’ai fait en plus sans me rendre compte que c’était systématique. Donc là, j’ai un film qui sort en février et il n’y aura pas de chanson. Mais si j’ai le temps, après l’écriture de mon film, l’écriture de mon prochain spectacle et une nouvelle émission de télévision peut-être que j’écrirai un album…… je blague, tout ça n’est pas en chantier !

Question fans : comment gères-tu la notoriété ?

Tant qu’on ne me dit pas « Patrick ! »… (rires)
Ecoute, y’a beaucoup d’avantages et quelques inconvénients…

Michaël Youn

Pendant le spectacle, tu attaques au passage la presse people. Mais après tout, est-ce que ce ne sont pas aussi les fans qui l’alimentent en l’achetant ?

Ah mais à 300% ! Même ma femme achète la presse people… Je lui dis : « t’es conne, il suffit que les gens arrêtent de l’acheter… ». Parce que quand tu rencontres les gens de la presse à scandales, ils te disent : « mais c’est comme ça monsieur, ce sont les gens qui demandent ça ». Alors c’est vrai oui et non… C’est comme à la télévision, c’est pas parce qu’on montre de la merde que les gens sont obligés de la regarder. Il y a aussi en amont une responsabilité des journaux. Je pense par exemple que les images de Kate Moss, c’est pas possible de montrer ça ! Quelle que soit sa responsabilité là-dedans. Petit un, elle n’a pas à faire ça, parce que c’est dangereux pour sa santé, mais bref, elle fait ce qu’elle veut. Et petit deux, au moins qu’elle soit discrète. Mais on n’a pas le droit de publier ces images là. Cette presse a publié des images de moi qu’elle n’a pas le droit de publier et qui ont fait beaucoup de mal à mes proches, en salissant ma vie et en faisant beaucoup de peine. Donc oui, je suis en guerre avec eux. Et à chaque fois, on me dit : « ouais mais ca te fait de la pulicité… », mais j’en veux pas, celle là j’en veux pas. C’est vraiment le seul truc qui me fache dans toute la notoriété qui aujourd’hui me permet de réaliser tous mes projets.
Maintenant, comme tu l’as si bien dis, ce sont les fans qui achètent ça. Mais je crois qu’il doit y avoir une limite. J’ai accepté bon gré mal gré qu’on montre des photos de moi en vacances sur la plage en train de jouer avec mon chien, bon, j’ai pas donné mon autorisation pour la publication de ces images… Mais on me réponds : « vous êtes connu, c’est comme ça ». J’attaque pas dans ces cas là, parce que sinon je passerai tous mes lundis chez mon avocat. Mais quand on salit la vie ou quand on raconte des mensonges… Parce qu’ils te disent « oui, c’est ce que les gens on envie de voir, là où les gens sont en vacances »… ok, mais qu’on raconte en particulier des choses sur des pseudos relations adultérines, des histoires de tromperies, tu vois ma femme elle s’est retrouvé en couverture de la presse espagnole avec des cornes et marqué « cocue »… on n’a pas le droit de faire ça aux gens. Ou alors, si c’est ça, le jour où ils vont de nouveau me casser les couilles, il va y avoir un reglement de compte assez vindicatif. Moi je peux passer 3 mois, j’ai gagné suffisament bien ma vie pour m’arrêter de travailler pendant 3 mois, je vais passer 3 mois avec des caméras planquées partout à filmer la vie du rédacteur en chef de Voici et puis après, je sortirai un DVD sur sa vie. Parce que c’est super facile : tout le monde à un moment met le doigt dans son nez ou se gratte les fesses ou fait une bise à une nana sans que sa femme soit forcément au courant… donc si il faut être chiant, je peux être chiant aussi… Tu as vu… je peux parler longtemps là-dessus (rires)

Question Desproges : Desproges disait « on peut rire de tout mais pas avec tout le monde »…

Alors moi, ma définition, c’est qu’on peut rire de tout, avec tout le monde, du moment que c’est drôle.

Il y a des limites ?

Ben la limite de la « drôlitude » c’est quand les gens rigolent. J’estime que quelque chose est drôle quand un tiers de gens rigolent. Bon là par exemple, t’es tout seul, c’est difficile de s’en rendre compte, il faut au moins 3 personnes…(rires)
Moi, j’essaie dans la mesure du possible de ne pas faire de mal aux communautés sauf la communauté des pédophiles etc… Et puis les gens que j’attaque dans mon spectacle, j’essaie de faire ça en général avec des gens que j’aime pas. Les gens que je ne connais pas, je ne les attaque pas. Donc tout les gens que je « name-drop » comme on dit, sont des gens avec qui je ne suis pas forcément copain, avec qui ça ne me dérange pas d’être en conflit. Mais j’ai l’impression que dans la majorité des blagues que je fais, c’est jamais vraiment méchant. Je suis brocardeur, je fais le sale gosse, mais je le fais toujours avec le sourire.

Michaël Youn

Question Iznogoud : de qui aimerais-tu prendre la place ?

Chirac, mais le boulot est déjà pris par Sarkozy… (rires)
Sérieusement, si je pouvais avoir la carrière de Coluche… je crois que tous les comiques répondraient ça. Je me sens très habité par Coluche. J’ai passé toute mon enfant à écouter ses disques, à l’époque c’était sur des 33 tours. C’est vraiment le type d’humour que j’aimerais faire… plus subversif et plus corrosif que ce que je fais. Pour l’instant, je fais de la provocation un peu gratuite, je parle beaucoup de la sexualité. Ca ne veut pas dire que j’aimerai avoir un message forcément, mais j’aimerai pouvoir avoir le raisonnement qu’il avait sur le monde.

Question Victor : qui est-ce que tu aimerais « vider » ?

(il réfléchit longtemps) C’est dur… faut pas être méchant… bon j’ai droit à une question où je ne réponds pas ?

Question rire jaune : des sketches comme « Victor » ou « J’adore la TV » avec une imitation de Godard sont-il plus difficiles ?

C’est différent. C’est vrai que c’est plus difficile. Pas à jouer, mais plus difficile pour le public à recevoir. Il ne me connaissent pas trop comme ça. Mais c’est important que je fasse aussi ça pour montrer que je ne suis pas juste une paire de fesses qui hurle en courant. Pour montrer que j’ai une sensibilité, que j’ai une tendresse et que je peux emmener les gens dans d’autres univers. Mais c’est vrai que certains soirs, avec Victor, pour le public, c’était dur.

Est-ce que ça donne des envies de cinéma dramatique ?

Faut attendre le scénario. Tu peux pas tourner « Tchao pantin » parce qu’il faut tourner « Tchao pantin ». Quand Coluche a tourné ce film, il avait besoin d’argent. Et si Claude Berry lui a donné le rôle, c’est parce qu’à l’époque il était en dépendance par rapport à l’héroïne et qu’il était dans tous ses états. Claude Berry s’est dit qu’il pouvait utiliser ça pour le film…
Mais c’est vrai que c’est une question qui revient super souvent avec moi chez les journalistes ou en télé, ce qui prouve aussi que vous les journalistes, vous devez voir autre chose, et ça c’est un compliment, et vous dites : « pourquoi tu nous montres que ça »… Donc je crois que ça me fait chier qu’on me pose tout le temps cette question, mais en même temps je ne suis pas sûr qu’elle soit posé à chaque personne que vous interviewez. Vous n’êtes pas tout le temps dans le vrai, mais là je vais décider que vous êtes dans le vrai. Donc là, j’ai des projets autre que des comédies, mais ce n’est pas la peine d’en parler pour l’instant.

Question collègues : quand on va aussi loin avec un spectacle, on trouve les autres drôles ou plutôt ennuyeux ?

Ah non, moi je super client ! Par exemple je n’ai jamais autant ris que pendant le spectacle d’Eric & Ramzy. Je pleurais ! J’ai été obligé de sortir de la salle… à la fin, ils levaient juste un bras et j’explosais. Et puis je suis un grand grand fan de Gad Elmaleh. Quand j’ai vu son spectacle, j’ai pensé « c’est ça que je dois faire ». Y’a une émulation, ça me donne envie d’aller plus loin, de faire un spectacle encore plus riche. Tu sais, je n’ai pas l’air comme ça, mais je doute ! Je manque énormément de confiance en moi.

Question plus loin : ça va être possible d’aller plus loin pour un prochain spectacle ?

Je ne vais pas aller plus loin, je vais aller ailleurs. J’aimerai bien être plus subversif et plus corrosif. Tu vois là, les gens sortaient du spectacle en disant : « wouah, qu’est-ce qu’il envoie, on s’est vraiment marré », j’aimerai bien que les gens disent la même chose et que juste après ils disent « et c’est pas con ce qu’il dit ». J’ai encore des lacunes au niveau de l’écriture, faut que je bosse à ce niveau là, il faut que je rencontre un auteur comme par exemple Bigard a rencontré Baffi. Il faut que je trouve mon alter-ego… La partie que je préfère aujourd’hui dans mon spectacle, c’est dans la stand-up du début avec tout ce qui concerne les rapports homme/femme, même si c’est énormément excessif. Je pense que là-dedans j’ai un oeil à moi. J’ai plutôt envie d’écrire sur ce genre de choses. Maintenant, je suis tellement apolitique que ça en devient presque politique et que je peux aussi écrire là-dessus, sur les rejets de la société, sur la cruauté des hommes… je pense que j’ai des choses à dire… me demande pas quoi, je ne sais pas encore, il faut que j’y réfléchisse…(rires).

Michaël Youn, merci beaucoup.

De rien beaucoup.

Reportage
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