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Le ciel de la haute définition se teinte de Blu

Par Giuseppe Salza | Publié le
Le ciel de la haute définition se teinte de Blu

Le choix de Warner pour le Blu-ray Disc devrait mettre fin à la guerre de formats la plus sanglante (et aussi la plus incomprise par les consommateurs) depuis l’époque de la VHS contre le Betamax. Le HD DVD verra-t-il la fin de l’année ou s’écroulera-t-il comme un château de cartes ?

La nouvelle était dans l’air depuis des mois. Avec la décision de Warner et consoeurs (notamment New Line) de supporter exclusivement le Blu-ray Disc, 2008 démarre avec le pire scénario catastrophe pour le HD DVD. Mais 2008 est aussi l’année où Studios et fabricants décident enfin de faire le ménage, pour offrir un seul format haute définition au consommateur - et éviter un flop retentissant qui aurait coûté des milliards de dollars. Il était temps !

Le Blu-ray Disc avait mené la course en tête pendant tout 2007, et ni la fuite mercenaire de Paramount/Dreamworks, ni les sorties de Transformers et Shrek le troisième n’ont pu inverser la tendance. Certes, en vertu de la politique de prix cassées de Toshiba, le HD DVD a vendu davantage de platines de salon que leurs contreparties BD. Mais l’effet PS3 a bel et bien fini par creuser un écart que le HD DVD n’a jamais su combler.

Sur le front des titres, les chiffres nous apprennent que le Blu-ray Disc a vendu environ deux fois plus de disques (par rapport au HD DVD) aux USA, trois fois plus en Europe, cinq fois plus en Australie et même neuf fois plus au Japon !

Le consommateur perdu

Cependant, ce conflit digne d’un film hollywoodien et dense de coups de théâtre, de trahisons, et de déclarations au vitriol crachées sur le Web, a fini par faire une victime : le consommateur.

Malgré les achats en masse du dernier trimestre de l’année, la guerre des formats a été marquée par l’indifférence, l’impatience et l’hostilité grandissante du public : pourquoi choisir entre deux formats alors qu’il ne devrait y en avoir qu’un ? Et si je me trompe et que je claque des milliers d’euros pour rien ? Pourquoi passer à la haute définition alors que le DVD est acceptable ? Combien parmi vous se sont posés les mêmes questions au cours des derniers mois ?

Avec la chute inévitable des recettes du DVD, mais aussi l’hypothétique tentative de Microsoft de détourner l’attention vers le modèle commercial (encore inexistant) de la VOD, les Studios se sont rendus à l’évidence : sans une résolution rapide de la guerre des formats, l’empire bâti avec les recettes du DVD risquait de s’effriter.

Quelle solution ?

Les clans du Blu-ray Disc et du HD DVD se sont vite rendu compte que la clé de l’énigme était dans les mains de la reine vénérable des Studios hollywoodiens et la toute dernière à publier dans les deux camps : Warner Bros. Avec la maison de Humphrey Bogart et Bugs Bunny dans le clan du Blu-ray Disc, la part de marché de ce dernier passerait à 70% (voire davantage, en incluant New Line et une certaine trilogie de l’Anneau). Mais avec Warner dans le clan du HD DVD, on obtenait un 50-50 mathématique, une prolongation inévitable de la guerre des formats, et une incompréhension encore plus marquée de la part du consommateur.

La rentrée 2007 a été marquée par la cour de la Belle, avec les plus beaux bijoux de la couronne. Dans les jours suivant l’affaire Paramount, une première offre de Toshiba a été déclinée par Warner. Pire encore, le gourou du HD DVD du Studio a quitté son job pour partir ailleurs. Pas grâve pour Toshiba, qui a décidé de charcuter les prix de ses platines - en arrivant même à exploser la barre des 100 $ pendant une courte promotion durant le premier week-end de novembre. Mais la Blu-ray Disc Association n’est pas restée les mains croisées : d’abord en dégainant une nouvelle version premier prix de la PS3, ensuite avec une dégringolade des tarifs des platines de salon et une vague continue d’opérations promotionnelles sur les disques. L’omniprésence des blockbusters en Blu-ray Disc au moment de la rentrée a fait le reste.

Dans les toutes dernières semaines, le clan du HD DVD s’est rendu compte que l’exclusivité de Warner n’aurait pas suffi. Selon les bruits de couloir, Toshiba aurait essayé de convertir la 20th Century Fox. En vain. Les chiffres préliminaires de décembre, qui a vu les ventes des platines Blu-ray Disc (hors PS3) depasser celles du HD DVD en Amérique du Nord, ont sonné le glas.

Boulevard de la mort pour le HD DVD ?

Que va-t-il se passer maintenant, avec Warner et New Line solidement installés dans le camp du Blu-ray Disc dès le 1er Juin 2008 ? Le HD DVD essaiera-t-il de lancer une dernière charge désespérée ou s’écroulera-t-il comme un château de cartes ?

La reponse viendra dans les prochaines semaines, voire même au CES de Las Vegas, qui s’apprête à ouvrir ses portes. La prochaine demoiselle en ligne de mire est Universal. Paramount/Dreamworks est contractuellement liée au HD DVD jusqu’au printemps 2009, mais seules les parties impliquées savent si les accords en place prévoient des clauses de sortie en cas de coup dur.

L’annonce de Warner devrait se révéler une blessure fatale pour le HD DVD. Mais en ce qui concerne 98% des consommateurs, la résolution de la guerre des formats devrait enfin apporter la clarté qu’ils attendaient depuis deux ans. Le passage à la haute définition nécessite un investissement lourd car il faut un diffuseur approprié (dans l’idéal Full HD - 1080 lignes - et 24p). Cette étape décisive vers la victoire du Blu-ray Disc confortera cet achat important. La grande aventure de la haute définition commence réellement aujourd’hui et nous ne manquerons pas de vous tenir informés des prochaines évolutions.

Reportage , .
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