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Brèves post-mortem

Par Giuseppe Salza | Publié le
Brèves post-mortem

Un tour du monde sur les premières réactions, les nouvelles et les bruits de couloir suite à l’annonce officielle du déces du HD DVD

Capitulation

« Si nous devions poursuivre dans cette activité (le HD DVD) avec une position largement minoritaire, nous aurions uniquement causé de la gêne à nos clients et partenaires », a affirmé le PDG de Toshiba Atsutoshi Nishida lors de la conférence de presse. « Nous avons aussi réalisé que, d’un point de vue compétitif, il n’y avait aucun moyen de gagner ».

« Pas de chance »

La seule chose qui a manqué à Toshiba… une bonne étoile ? C’est ce que semble affirmer Olivier van Wynendaele, chef du HD DVD PRG Europe, à TechRadar : « Non, nous ne changerions rien. Les circonstances nous ont amenés à prendre cette décision, mais cela ne veut pas dire pour autant que nous avons commis des erreurs ».

« Ne croyez pas aveuglement à la machine promotionnelle du Blu-ray Disc ! »

En début de semaine dernière, Olivier van Wynendaele affirmait dans la newsletter hebdomadaire du HD DVD, que rien n’était joué : « Oui, le HD DVD est toujours debout, et la guerre des formats est loin d’être terminée. Le HD DVD continue à bénéficier d’un fort support des marchés européens, d’une progression des ventes de nos platines et de l’intérêt constant de l’industrie et du consommateur. Le HD DVD continuera à produire et promouvoir le format tant qu’il y aura une demande du marché ».

Combien de platines ?

Toshiba avait bâti sa campagne sur le succès assuré de ses lecteurs HD DVD grâce à des prix défiant toute concurrence. Le PDG de Toshiba dévoile enfin combien ils en avaient vendus :
700 000 platines HD DVD (dont 100 000 en Europe et 10 000 au Japon). Ainsi que 300 000 lecteurs externes pour la XBox 360 et 20 000 enregistreurs (pour le marché nippon). Au final, la grande armée rouge comptait 1,03 millions de pièces. Plus un certain nombre de PC équipés de HD DVD-Rom.

Et combien de platines en France ?

Dans les chiffres collectées par le Simavelec, 28 000 platines de salon HD DVD et Blu-ray Disc ont été vendues en France en 2007, plus 1 000 autres en 2006. Contre près de 600 000 PS3 vendues en France en 2007.

Bombe atomique « Universelle »

Il aura fallu le choc sismique causé par Toshiba pour voir l’impensable arriver : le soutien moyennement heureux (mais soutien tout de même) de Universal à la cause bleue. Dixit le PDG de Universal Home Entertainment, Craig Kornblau : « Bien que Universal apprécie le partenariat étroit que nous avions avec Toshiba, le temps est venu pour nous de focaliser nos efforts dans la distribution des nouveaux films et des titres de notre catalogue, au format Blu-ray Disc ».

Le HD DVD est-il mort trop tôt ?

Selon les bruits de couloir, après le maigre succès des ventes en janvier malgré les nouveaux tarifs, Toshiba aurait décidé d’arrêter le HD DVD en douce courant mai. Apparemment les grands revendeurs américains ne l’entendaient pas de cette oreille, et les annonces médiatiques de Wal-Mart et Best Buy ont contraint Toshiba à fermer boutique plus tôt que prévu.

Trop tôt pour les éditeurs « rouges », en tout cas. Selon des bruits non confirmés, il faudrait un délai de 3 mois à Universal avant de pouvoir sortir ses premiers Blu-ray Disc. Paramount pourrait aller un peu plus vite : pour commencer, elle peut sortir du tiroir les exemplaires qu’elle avait mis au placard lorsqu’elle avait choisi de devenir pro-HD DVD. Par ailleurs, Paramount avait déjà terminé l’authoring du Blu-ray Disc de Transformers. Elle ne devrait pas avoir de difficulté à obtenir un ticket prioritaire chez un réplicateur… si elle le souhaite…

Et les HD DVD déjà sur le marché ?

« Trop vite, trop vite ! », affirment les éditeurs. La rapidité du forfait de Toshiba a pris beaucoup de monde de court, notamment en France. Pour le moment, les HD DVD sortis chez nous (par exemple les StudioCanal, Universal ou Pathé) restent dans les catalogues des éditeurs et en rayon. Attendons la suite… dans quelques jours…

Wild Side jette l’éponge (façon de parler) et passe au « Blu ». Seven Sept, elle, a toujours été bleu-marine. Paramount vient d’annuler 2 HD DVD prévus en avril et mai. Warner devrait en revanche maintenir la sortie des HD DVD prévus d’ici à fin mai, même si contractuellement plus rien ne l’y oblige. Cependant, si certains d’entre eux n’ont pas encore été finalisés, ils pourraient sans mal passer à la trappe…

Lune de fiel

Selon le « New York Times », pendant la conférence de presse, le PDG de Toshiba pouvait à peine contenir sa colère en évoquant le nom de Warner Bros. Pour le fabricant nippon, Warner est le principal responsable de la défaite du HD DVD. Dur à avaler, car le Studio hollywoodien avait été l’un des tous premiers supporters du format « rouge »…

Une dépêche japonaise de « Nikkei.net » nous apprend même qu’au lendemain de l’annonce de Warner, Toshiba aurait même évoqué l’éventualité d’attaquer en justice le Studio hollywoodien, avant de changer d’avis.

Une chose est certaine : ces deux-là ne vont pas travailler ensemble sur de futurs formats vidéo de sitôt.

Les consommateurs gagnants mais de nouveau entravés

Oui le consommateur n’aura plus à faire les frais d’une guerre des formats en risquant de miser sur le mauvais cheval. Mais si l’on regarde de plus près le vainqueur, on voit également que les Studios ont fait des choix tout à fait stratégiques et surtout technologiques. On veut bien entendu parler des diverses protections et zonages du Blu-ray Disc.

Car avec ce support, nous voilà reparti dans une guerre des tranchées territoriales où les films ne seront pas libres de traverser les frontières. Le HD DVD, lui, n’avait pas (encore) de zonage. Cela à généré des situations qui frisaient le ridicule : un éditeur décidant de sortir ses titres d’abord en Blu-ray Disc zoné puis, seulement quelques mois plus tard, en HD DVD non zoné… de quoi enfoncer ce dernier un peu plus dans le rôle du vilain petit canard.

Côté protection, l’on est tenté de dire que la seule et unique raison qui a poussé Disney et Fox dans les bras du Blu-ray Disc, c’est sa double couche de protection anti-copie (AACS & BD+). Combien de temps tiendront-elles, nous le saurons plus tard, en attendant, pas de copie de sauvegarde au programme…

Bye-bye ou à bientôt ?

Dans sa conférence de presse, le PDG de Toshiba a indiqué que le fabricant nippon n’a pas de projet de passage au Blu-ray Disc. Vu l’arrêt définitif des lignes de fabrication du HD DVD, la perspective - maintes fois évoquée - de l’arrivée éventuelle d’une génération de platines hybrides par Toshiba, semble donc tomber à l’eau…

Le fabricant Onkyo vient de faire savoir par un communiqué de presse, qu’il arrête aussi le HD DVD. Samsung, qui a fabriqué une platine hybride et en développait une deuxième, semble lui aussi bien parti pour faire de même. Le seul qui tient bon est LG (deux platines hybrides aussi). Et pour cause : s’il se retrouve tout seul sur le marché, il aura l’exclusivité de ces « early adopters rouges » qui voudront prolonger la vie de leur vidéothèque HD DVD envers et contre tous…

De son côté, et les bras grands ouverts, la Blu-ray Disc Association à d’ores et déjà invité Microsoft et Toshiba à les rejoindre…

Reportage , .
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