À la Maison Blanche !
Retour en arrière sur la clairvoyance incroyable de la série TV, qui s’était inspirée d’un jeune Barack Obama pour inventer une élection Présidentielle qui ressemblera en tous points à celle de la vraie vie
Barack Obama réussira-t-il son pari de devenir le premier président noir des
États-Unis ? Il y a une autre façon de le savoir, sans passer la nuit devant
CNN et les « exit polls » : il suffit de regarder les derniers épisodes de la saison
7 de À la Maison Blanche.
En ces derniers jours de campagne, le « New York Times » et la presse
anglo-saxonne ont raconté cette histoire incroyable où la fiction devance la
réalité : les deux dernières saisons de la série ont deviné en 2004 et 2005 - et
avec une précision hallucinante - tous les thèmes et rebondissements de la vraie
campagne présidentiale de 2008 !
En quête d’idées pour inventer un nouveau candidat à l’investiture Démocrate, un
scénariste de À la Maison Blanche a
appelé le consultant politique David Axelrod. Celui-ci lui a répondu qu’il y
avait bien un jeune homme qui venait d’être élu sénateur de l’Illinois : Barack
Obama.
Le parcours et les idées d’Obama ne ressemblaient en rien aux jeunes politiciens
de Washington : c’était un noir métissé issu d’origines multi-culturelles, qui
avait connu le milieu défavorisé du South Side de Chicago (à prédominance
afro-américaine), et qui tenait pourtant un discours d’union, qui abolissait les
barrières et les préjugés entre les couleurs de peau. Séduit par les idées et
l’ambition de Barack Obama de se lancer dans la course à l’investiture Démocrate,
David Axelrod deviendra son chef stratège électoral. Il est aujourd’hui le
maître penseur du ticket Démocrate.
Les scénaristes de À la Maison Blanche parcourent les notes de Axelrod et
inventent dans la saison 6 Matthew Santos, un candidat d’origine Latino (joué
dans la série par Jimmy Smits), et directement calqué sur la figure d’Obama.
Mais les ressemblances ne s’arrêtent pas là. Les discours de Santos préfigurent
les futures thèmes de la campagne d’Obama. Dans la série, Santos dit : « Je suis
venu vous dire que l’espoir est réel ! ». Dans la vraie vie, Obama parle du
changement à bâtir ensemble, et la foule lui répond d’une seule voix : « Yes, we
can! ».
À la Maison Blanche voit juste aussi dans le ticket Républicain. Ils
inventent Arnold Vinick (joué par Alan Alda), un vieux sénateur aux cheveux
blancs connu pour ses discours droit au but. En gros, le futur John McCain. La
série imagine que les Républicains sont inquiets des positions trop centristes
de Vinick, et décident de lui ajouter un candidat au poste de vice-Président qui
plaira à la droite conservatrice et religieuse. La série se trompe sur un seul
détail : ils n’imaginent pas que dans la vraie vie ce personnage sera une femme,
Sarah Palin…
Les fans de la série tiennent désormais le compte des petits détails où À la
Maison Blanche a vu juste. Par exemple, le fait que Barack Obama et Matthew
Santos sont tous les deux fans du chanteur Bob Dylan. Ou alors le fait que dans
l’année des élections, les Phillies seront dans les World Series de baseball, à
la fois dans la série et dans la vraie vie…
Il reste à voir si les derniers épisodes de À la Maison Blanche - Saison 7
devanceront une énième fois la réalité. La réponse se trouve au coeur de cette
nuit…
