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4K : premiers essais pour la Ultra Haute Définition

Par Giuseppe Salza | Publié le | Mis à jour
4K : premiers essais pour la Ultra Haute Définition

La diffusion ce soir d’un spectacle live en 4K de l’Opéra de Vienne lance la course de la UHD et du successeur du Blu-ray, avec le nouveau format HEVC…

La course pour la Ultra Haute Définition prend son envol. Ce soir, pour la première fois au monde, un spectacle sera diffusé en live à 4K par Internet : l'opéra Nabucco de Verdi avec Plácido Domingo, à l'Opéra Nationale de Vienne. Le signal sera capté avec la caméra Sony PMW-F55 CineAlta 4K en HEVC, et ensuite rediffusé sur le web via le protocole MPEG-DASH. L'infrastructure technique est assurée par Elemental. Samsung s'est associée à l'événement, avec des écrans 4K à différents endroits dans le monde qui assureront la retransmission.

Derrière ces acronymes, se cache la prochaine courbe d'évolution de l'image et le futur de la vidéo. Dans les années à venir, la FullHD laissera progressivement la place à la UHD, plus connue sous l'appellation 4K, avec une définition environ 4 fois supérieure (3840 x 2160 pixels). Les premiers écrans UHD sont en vente depuis l'année dernière, à des prix très élévés, mais qui commencent à chuter.

Le moteur de la UHD sera presque certainement le HEVC (High Efficiency Video Coding), une nouvelle norme d'encodage vidéo anciennement appelée H.265, et qui prendra la révèle de l'actuel AVC/H264. Ce dernier supporte aussi la 4K, mais le HEVC offre des algorithmes de compression next-gen, est très indiqué pour des flux multiples, garantit un gain de volume d'environ 30% et peut supporter tous les formats vidéo jusqu'à la 8K. Autant dire que ce mot deviendra familier dans les 15 années à venir.

Le HEVC a un seul handicap de taille à ce jour : la puissance de calcul. Pour decompresser un flux 4K HEVC en temps réél, il faut une puissance brute et un système de refroidissement digne des datacenters. Les industriels font des pas de géant, mais nous sommes encore à 2 ou 3 ans du début de la production de masse des chips.

Ceci n'est pas un problème en soi, car les programmes en 4K native ne courent pas les rues. Avant toute chose, le HEVC doit devenir un standard mondial et être adopté par l'ensemble des acteurs. En France, le CSA vient de donner son accord pour mettre en place une plate-forme de test UHD, en utilisant les normes HEVC et DVB-T2 (la prochaine plate-forme de diffusion de la TNT). Selon le HD Forum, les premières diffusions, permettant de stocker 3 chaînes UHD dans un multiplex, pourraient avoir lieu en 2016. Pour la généralisation du format, il faudra patienter jusqu'à 2020 et attendre en tout cas la fin du switch off de l'ancien format MPEG2 (prévu pour 2016), pour libérer de la capacité.

Le HEVC se retrouvera presque certainement au coeur du Blu-ray 4K, dont les nouvelles tombent encore au compte-gouttes. Sony et Samsung espèrent arriver à une certification du format début 2015. Sony, qui veut visiblement accélérer les débats, affirme que le Blu-ray 4K pourrait être un disque tri-couches à 100 Go et pourrait voir le jour fin 2015 — du moins dans les laboratoires et les showrooms des salons.

Netflix et Amazon sont aussi dans les wagons du train de la 4K (surtout aux USA), pour de services OTT ou de vidéo à la demande. Mais la balle se trouve aussi et surtout du côté des fournisseurs d'accès. Dans les tests actuels (menés avec un quadri-flux plus les protocoles de corrections d'erreurs, reconstitués chez le receveur), pour avoir une image 4K "de qualité", le ticket d'entrée est de 50 Mbit/s. Autrement dit, l'ADSL ne pourra jamais supporter un tel débit. Il faudra la fibre - FTTH ou FTTLA - ou d'autres moyens d'accès à très haut débit, dont les taux d'adoption des nouveaux abonnés tournent encore au ralenti.

Mais entre les rêves des showrooms et la vérité de commercialisation de masse, il y a une abysse. La UHD/HEVC implique aussi un changement complet de l'équipement vidéo à la maison. Aucun écran FullHD ou platine/console Blu-ray n'est compatible 4K, et les dépenses sont toujours lourdes en temps de crise. Le Blu-ray et les bouquets en HD/HD+ ont encore de belles années devant eux. 

 

Commentaires
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jean-marc
Le 7 mai 2014 à 21:29

bof :)

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jean-marc
Le 7 mai 2014 à 21:31

vivement le 16K sur un 56cm !!!
Qu'est ce qu'on inventerait pas pour nous faire changer encore une fois le matos (lecteur, écran, etc.)
Et un peu plus tard on aura le 4k 3d ouaiiiiis ! Faudra bien sûr changer de matos.

On nous prendrais pas un peu pour des con....sommateurs ? :D

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Commissaire Juve
Le 8 mai 2014 à 00:20

Pourquoi en 3D ? En 4D, oui ! :D

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Falastus
Le 9 mai 2014 à 20:47

jean-marc, il y a eu la simple définition. Puis arriva la haute définition. Aujourd'hui, l'ultra haute définition se dévoile. C'est l'évolution des technologies qui veut cela. Tu adopteras plus rapidement les téléviseurs utra HD que l'ultra HD elle-même. Tout ça est mécanique : quand il sera temps de changer ton téléviseur HD, il n'y aura peut-être plus en vente que des téléviseurs ultra HD.

Ceci étant dit, ce n'est pas en France que les industriels feront leur beurre avec l'ultra HD. Quand une nouvelle technologie n'apporte lui rien de concret, le Français lambda la boude. Or, l'ultra HD repose principalement sur la possibilité de voir des films dans une définition supérieure à celle de la HD. Le Français lambda se moque de la qualité de l'image et des technologies qui gravitent autour d'elle. Voilà la raison pour laquelle l'ultra HD tardera à se démocratiser, en France. Et je pense que cette démocratisation sera plus lente que celle de la HD...

... Car la HD n'est finalement toujours pas rentré dans les mœurs. OK, le Français lambda en profite via la TNT HD, mais il n'a pas acheté un téléviseur HD pour cela. Il en a acheté un pour se séparer de son téléviseur à tube cathodique. Remettez-lui de la TNT SD, il s'en moquera comme de l'an 40.

Et puis, l'ultra HD, oui, mais à partir de quelle diagonale cela pourra être intéressant ? Je ne suis pas au courant que les Français affectionnent particulièrement les grandes et très grandes diagonales.

Enfin, il y a la question de ce fameux blu-ray 4K. Selon Sony, il pourrait voir le jour fin 2015. Mais bon... chez nous, a-t-il une chance de se faire au moins connaître ? Le blu-ray classique, le Français lambda s'en tamponne complètement. Le marché de la vidéo physique et dématérialisée est en berne. Je ne le vois pas reprendre des couleurs avant fin 2015 et même après. Il va continuer à s'enfoncer, car il n'y a aucun signe positif qui pourrait me faire penser le contraire. En France, ce blu-ray 4K fera partie d'un marché de niche que seuls les ultra passionnés achèteront. Mais qu'en pense la dream team DvDFR à ce sujet ? C'est votre domaine, non ?

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