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H.R. Giger repart dans les étoiles

Par Giuseppe Salza | Publié le
H.R. Giger repart dans les étoiles

Le cinéma est en deuil : le peintre surréaliste suisse, papa d’Alien et des créatures bio-mécaniques, est décédé en Suisse à 74 ans…

Une vilaine chute dans les escaliers, et il a rejoint ses créatures dans l’au-delà. Hans Ruedi Giger, figure majeure du surréalisme et accessoirement papa d’Alien, est décédé aujourd’hui en Suisse à l’âge de 74 ans.

Avec sa mort disparaît l’un des artistes les plus influents du cinéma, du rock et de l’art plastique du dernier demi-siècle. Dans les années 70 et 80, des générations entières ont cassé leurs tires-lires pour s’acheter Necronomicom, Giger’s Alien ou l’un de ses livres portfolios. Grand maître de l’aérographe, Giger a inventé le concept « bio-mécanique », avec des créatures sexuelles et androgynes qui fusionnent la chair et le métal. Dans la sculture, il n’a d’ailleurs pas hésité à se servir d’os pour ses étranges créations. Il n’y a pas aujourd’hui un seul créateur d’effets spéciaux, ou concepteur de jeux vidéos, qui ne se soit pas inspiré de H.R. Giger.

Giger était l’un de ces garçons talentueux et inquiétants qui ont marqué les années 70 avec leur nom. Il a participé au plus grand film qui n’a jamais vu le jour : la version avortée de Dune de Frank Herbert, qui devait marquer la collaboration entre Alejandro Jodorowsky, Giger, Moebius, Chris Foss, Douglas Trumbull, Pink Floyd et Magma, avec un cast d’acteurs composé de Salvador Dalí, David Carradine, Orson Welles, Mick Jagger et Amanda Lear. De cette tour de Babèle, il ne reste que le documentaire Jodorowsky’s Dune de Frank Pavich (2013), présenté à la Quinzaine des Réalisateurs de Cannes et toujours en attente d’une édition vidéo.

Giger frappe fort avec son prochaine projet cinématographique. Dan O’Bannon et quelques autres transfuges de Dune se réunissent à Londres pour créer le film de science-fiction le plus effrayant de l’histoire du cinéma. Ridley Scott feuillette le Necronomicon et tombe amoureux du tableau Necronom IV. Giger est engagé mais il fera bien plus que dessiner la créature : il assiste Carlo Rambaldi et produit une quantité impressionnante de croquis et tableaux qui influencent l’univers morbide d’Alien de du planétoïde LV-426. En 1980 il gagne un Oscar pour sa contribution au film. 

Ses contributions aux autres films de la saga d’Alien sont, au mieux, périphériques. Il ne participe pas à Aliens, le retour de James Cameron, où les xénomorphes ont des mouvements plus félins pour devenir des créatures guerrières. Il ne collabore pas non plus avec Jean-Pierre Jeunet pour Alien - La résurrection (1997). Il travaille en revanche sur Alien 3 de David Fincher (1992), mais n’est pas cité dans les crédits. Ridley Scott se souvient de son vieil ami et l’ajoute aux credits de (2012) pour l’utilisation du « space jockey », bien que la contribution effective de l’artiste suisse au film reste à déterminer.

On compte deux autres participations connues de H.R. Giger au cinéma hollywoodien : la première est La Mutante de Roger Donaldson (1995), où il dessine l’extraterrestre fatale Sil et le train fantôme. Mais son travail est peu visible à l’écran dans le montage définitif et est un peu submergé par la beauté de Natasha Henstridge. L’autre est Poltergeist II de Brian Gibson (1985) : le peintre suisse s’occupe du vers du mezcal et notamment de la créature du prédicateur, dont son interprète était décédé pendant le tournage. 

Giger travaille aussi au film japonais Tokyo: The Last Megalopolis et dessine l’affiche de Future-Kill, jamais sortis en vidéo.

En musique, il dessine les couvertures de plusieurs albums, dont Debbie Harry, Danzig et Emerson, Lake & Palmer. Il fabrique aussi la sculpture d’Isis pour le Mylenium Tour de Mylène Farmer. La ville suisse de Gruyères héberge le seul musée consacré à H.R. Giger.

  

 

 

Commentaires
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JANGHY
Le 14 mai 2014 à 15:02

R.I.PMr Giger, il avait fait aussi la pochette de Steeve Stevens pour "Atomic Playboys" que je recommande ( http://en.wikipedia.org/wiki/Atomic_Playboys )

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MaxByMax
Le 15 mai 2014 à 19:01

Un génie, un grand. Pour vous imprégner de son art, son musée en suisses (Gruyère) vous montrera l'artiste qu'il était. Malheureusement et nous ne l'entrendrons plus : nous savions quand il entrait dans le musée car la musique de fond changait d'un seul coup. Le son montait et du hard-rock allemand puissant envahissait le musée.

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