4K UHD : 4 questions à Laurent Villaume (Blu-ray Partners)
A l’occasion de l’alliance entre Media Industry (ex QOL et KDG) et l’allemand Sonopress, nous avons pris la température du nouveau format…
(de gauche à droite : Laurent Villaume, François Juzdzewski, Sven Deutschmann, Enrique Bognar)
La société Media Industry (née de la fusion entre les spécialistes du pressage QOL et KDG) a annoncé hier une alliance stratégique avec l'allemand Sonopress. Cette concentration renforce les capacités du support physique pour faire face au déclin des ventes. Sonopress devient aussi le premier centre de réplication européen à posséder une ligne de production du 4K Ultra HD Blu-ray, qui est opérationnelle depuis janvier 2016. Nous avons profité pour faire un point sur le 4K UHD avec Laurent Villaume, président de l'association Blu-ray Partners, et anciennement directeur de QOL. Interview :
- Croyez-vous au 4K UHD ?
Nous croyons beaucoup à l'avenir de ce format pour 2 raisons. Aujourd'hui en Europe il y a un manque de sources en 4K, et les chiffres des ventes des téléviseurs 4K sont très bonnes : en France 650 000 écrans 4K ont été vendus en 2015, ce qui porte la base installée à 700K pièces, et les prévisions de vente en 2016 sont de 1 millions de TV 4K en plus. Le design est plus fin et les tailles augmentent, ce qui sied parfaitement aux nécessités de la 4K.
L'autre raison est la qualité : le flux pourra monter jusqu'à 100 Mbit/s. C'est un avantage net sur le dématérialisé, où des acteurs comme Netflix annoncent des flux 4K à 15 Mbit/s. Ce n'est pas la même chose. Le 4K Ultra HD Blu-ray est le premier format qui retranscrit parfaitement dans les salons la vision des cinéastes, avec une qualité technique comparable à celle des labos de post-production.
- Pourtant ce nouveau format va plus vite que l'industrie du cinéma, car certains films ne sont pas encore fabriqués en 4K de bout en bout…
Oui, évidemment tous les films ne sont pas encore en 4K. Ou certains le sont mais les FX n'ont pas été tournés en 4K. Mais les cinéastes, les Studios et les éditeurs sont très sensibles à la volonté de maîtriser la chaîne du 4K. Ca va venir. Et c'est la première fois où il y a une volonté commune de l'industrie du cinéma et de la TV, des fabricants des écrans et des géants de l'électronique d'avancer ensemble vers le 4K. C'est une chose qui a manqué au Blu-ray, au lendemain de la guerre avec le HD DVD.
- Les disques actuels 4K UHD sont légers ou dépourvus en bonus. Ceci est-il dû aux limites d'espace du support BD-66 (double couche) ? Quand le BD-100 (triple couche) sera t-il prêt ?
Nous ne connaissons pas encore assez bien la capacité du support pour offrir des suppléments sans affecter la qualité vidéo de l'encodage principal. Les éditeurs ont ainsi décidé de donner la priorité à l'image et au son, ce qui n'est pas une mauvaise chose, compte tenu que les bonus sont de toute façon présents sur le disque Blu-ray joint avec l'UHD. Aujourd'hui nous maîtrisons à 100% la chaîne du BD-66. Le BD-100 sortira un jour, les machines sont en phase de test. Le procédé du triple couche n'est pas insurmontable, le concept technique est le même que l'assemblage de la deuxième couche et utilise les mêmes matières.
- Les éditeurs français vont-ils se lancer dans le 4K UHD ?
Dans quelques semaines il y aura une conférence de présentation du BD 4K, et d'autres éditeurs en plus de Fox, Sony et Warner annonceront leur support du format.