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Adieu à Andrzej Wajda, un homme de fer

Par Philippe Gautreau | Publié le | Mis à jour
Adieu à Andrzej Wajda, un homme de fer

Figure de proue du renouveau du cinéma polonais, le réalisateur s’est éteint à l’âge de 90 ans. Hommage et oeuvres principales en DVD et Blu-ray…

Andrzej Wajda

Une grande figure du cinéma vient de disparaître : Andrzej Wajda est mort le 9 octobre 2016.

Il était né en 1926. Son père, un capitaine de l’armée polonaise, fut l’une des 3.435 victimes du massacre de Katyń, commis par les Soviétiques au printemps 1940 et mis sur le compte des Allemands. Andrzej Wajda rendra hommage à son père, 67 ans plus tard, avec son film Katyn.

À 16 ans, il s’engage dans l’Armia Krajowa, un mouvement de résistance contre l'occupation nazie. En 1946, il s’inscrit à l’Académie des Beaux-Arts de Krakow, avant de rejoindre, de 1950 à 1954, l’école de cinéma de Łódź, fondée en 1948 (où enseigna Wojciech Has), là où fut construite, en 1899, la première salle de cinéma de Pologne.

Ses trois premiers longs métrages, Génération ou Une fille a parlé (Pokolenie, 1955), Kanal (1957) et Cendres et diamant (Popiól i diament, 1958) forment une trilogie sur la résistance à l’occupation de la Pologne par les troupes de Hitler. Ces 3 films rares sont sortis en DVD en 2007 chez Malavida.

Au cours de sa carrière, Wajda réalisera plus d’une cinquantaine de films, parmi lesquels La Terre Promise, une adaptation du roman de Wladyslaw Stanislaw Reymont, une description du capitalisme dans la Pologne du XIXe siècle dans laquelle Andrzej Wajda glisse une critique du régime communiste.

Cette critique deviendra plus frontale lorsqu’il dévoilera, derrière la propagande officielle, le sort réel des ouvriers avec L’Homme de marbre (Czlowiek z marmuru, 1977, inédit en DVD), puis L’Homme de fer (Czlowiek z zelaza, 1981), sur la lutte des ouvriers qui conduira à la création, en 1980, du syndicat Solidarność. Alors que ses nombreux amis furent emprisonnés à l’arrivée au pouvoir du général Wojciech Jaruzelski, c’est la Palme d’or décernée à L’Homme de fer qui lui épargnera la prison. Andrzej Wajda maintiendra à Lech Wałęsa un indéfectible soutien en lui consacrant son dernier film, L’Homme du peuple (Wałęsa, Czlowiek z nadziei) un documentaire réalisé en 2013.

Andrzej Wajda s’était engagé, à partir de 1989, dans la vie politique de son pays. Il fut élu sénateur, puis adhéra au Conseil de la culture, fonda le Centre japonais des arts et de la culture à Krakow, avant de devenir président de l’Institut polonais du cinéma. À Berlin, en 2006, lui fut remis, en hommage à toute sa carrière cinématographique, un Ours d’Or honoraire s’ajoutant à la cinquantaine de prix qui lui ont été décernés.

Andrzej Wajda a toujours été proche de la France, notamment en y réalisant Danton (1982), avec Gérard Depardieu dans le rôle-titre, et en adaptant Les Possédés de Dostoïevski avec Isabelle Huppert et Lambert Wilson. Ces deux films sont également disponibles en Blu-ray chez Gaumont.

 

Commentaires
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Ded
Le 11 octobre 2016 à 13:34

Avant tout, j'ai une pensée pour la famille touchée par ce deuil... Ensuite, j'éviterai les banalités d'usage en n'épuisant pas ici le catalogue des superlatifs dans le but de rendre un hommage à cet immense réalisateur et qui risquerait de s'avérer aussi maladroit que oiseux. Simplement, je carresse le fol espoir qu'un éditeur ait la bonne idée de nous gratifier de quelques galettes bleues de ses oeuvres... Par exemple "L'homme de marbre" et "L'homme de fer", au moins...

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