So long Jerry !
Jerry Lewis a discrètement tiré sa révérence le 20 août, à l’âge vénérable de 91 ans. Retour sur sa carrière et sa filmo…
Jerry Lewis et Robert De Niro dans La valse des pantins (The King of Comedy, 1982)
Jerry Lewis a discrètement tiré sa révérence le 20 août 2017, à l’âge vénérable de 91 ans.
Sa carrière d’acteur et d’humoriste a commencé par des numéros comiques en tandem avec Dean Martin, révélés au grand public par le lancement, en 1946, de leur programme télévisé The Martin and Lewis Show sur NBC, puis par leur apparition récurrente dans The Colgate Comedy Hour en 1950.
Ils enchaînent, entre 1950 et 1956, par une participation en tête d’affiche dans quinze films Paramount réalisés par George Marshall, Hal Walker, Frank Tashlin et, en majorité, par Norman Taurog.
Se distinguent, dans une production de qualité inégale, C'est pas une vie, Jerry ! (Living It Up, 1954) et Un pitre au pensionnat (You're Never Too Young, 1955), réalisés par Norman Taurog, puis Artistes et modèles (1955) et Un vrai cinglé de cinéma (Hollywood or Bust, 1956), réalisés par Frank Tashlin.
Dean Martin et Jerry Lewis
À partir de 1957, Jerry Lewis, souvent cantonné dans l’emploi de faire-valoir de Dean Martin, décide de faire cavalier seul devant la caméra en jouant dans cinq longs métrages sous la direction de ses cinéastes attitrés avant de devenir, avec Le Dingue du palace (The Bellboy), le réalisateur de ses films.
Suivront douze longs métrages, parmi lesquels Le Zinzin d’Hollywood (The Errand Boy, 1961), Jerry souffre douleur (The Patsy, 1964), Les Tontons farceurs (The Family Jewels, 1965) dans lequel il n’interprète pas moins de huit personnages !
Mais sa meilleure réalisation est Docteur Jerry et Mister Love (The Nutty Professor, 1963), une parodie du célèbre roman de Robert Louis Stevenson, The Strange Case of Dr Jekyll and Mr Hyde. À une extraordinaire performance d’acteur dans la composition des deux facettes opposées du même personnage, le complexé professeur Julius Kelp et l’arrogant Buddy Love, Jerry Lewis a su ajouter à l’œuvre une foule de gags qui font souvent mouche. On pense, notamment, à l’hyper sensibilité au moindre bruit dont souffre le professeur au lendemain d’une sévère cuite de Buddy Love.
Un des grands interprètes du cinéma burlesque américain aux temps du parlant, Jerry Lewis a séduit l’Europe (ce dont témoigne l’attribution par Mostra de Venise d’un Lion d’or en 1999 pour l’ensemble de sa carrière), en particulier la France, où son talent fut notamment reconnu par les revues Positif et Les Cahiers du cinéma.
Mais le cinéma des USA le boudera longtemps, bien que deux cinéastes lui aient fait l’honneur d’inscrire son nom en tête d’affiche d’un de leurs films, Emir Kusturica pour Arizona Dream (1993) et Martin Scorsese pour La Valse des pantins (The King of Comedy, 1982).
Non content de faire rire, Jerry Lewis se sera aussi soucié des autres, tout au long de sa vie, en contribuant à la création et à l’animation du Téléthon et en assumant, jusqu’en 2011, la présidence de la Muscular Dystrophy Association. Il a, également donné l’impulsion nécessaire à l’importation en France du Téléthon.
Si les films de (ou avec) Jerry Lewis sont assez présents dans notre catalogue vidéo, il reste quelques vides à remplir. Celles et ceux qui voudraient en savoir plus sur cet homme original pourront visionner le documentaire La Véritable histoire de Jerry Lewis (Method to the Madness of Jerry Lewis), réalisé en 2011 par Gregg Barson.
Le sketch de la machine à écrire :