Stoker (2013) : le test complet du Blu-ray

Réalisé par Park Chan-wook
Avec Mia Wasikowska, Nicole Kidman et Matthew Goode

Édité par 20th Century Fox

Voir la fiche technique

Avatar Par
Le 12/09/2013
Critique

Après la mort de son père dans un étrange accident de voiture, India, une adolescente, voit un oncle dont elle ignorait l’existence, venir s’installer avec elle et sa mère. Rapidement, la jeune fille se met à soupçonner l’homme d’avoir d’autres motivations que celle de les aider. La méfiance s’installe, mais l’attirance aussi…

Quel film se dissimule sous ce titre étrange, référence directe à l’écrivain Bram Stoker, auteur de Dracula ? Il s’agit du nom de famille des protagonistes du premier film tourné en langue anglaise par le cinéaste Park Chan-wook. Cette histoire d’emprise d’un homme étrange sur sa nièce et sa belle-soeur veuve, créée sous la plume du comédien Wentworth Miller (Prison Break) compte sur un allié de poids avec le réalisateur sud-coréen de Old Boy, qui transcende ce récit initiatique et le passage à l’âge adulte d’une jeune femme grâce à une mise en scène sublime, constamment inspirée, originale, unique, qui ravit les sens.

Ce premier et étonnant scénario a donc atterri dans les mains de Park Chan-wook, habituellement auteur de ses scripts, qui trouve ici l’occasion de démontrer une fois de plus sa virtuosité, sa solide direction d’acteurs et son art du récit.

Il est évident que Stoker joue avec certaines références et s’inspire du cinéma de Brian de Palma, David Lynch et plus probablement d’Alfred Hitchcock et de son film L’Ombre d’un doute, mâtiné de Psychose en ce qui concerne cette place prépondérante prise par la maison oppressante enfermant les personnages comme une véritable prison, un nid épineux duquel India ne s’est pas encore envolée. Un nid où s’affrontent le chasseur et sa proie.

Outre sa mise en scène virtuose et stylisée (certains diront tape-à-l’oeil), son décor principal savamment exploité, sa photo d’une folle élégance, la musique aérienne de Clint Mansell et la vélocité du montage, Stoker vaut également pour son incroyable trio de comédiens, Nicole Kidman, Matthew Goode et surtout pour la géniale Mia Wasikowska, métamorphosée, ambiguë, superbe.

La comédienne parvient à créer une empathie ambivalente, énigmatique avec son personnage pourtant difficile d’accès, avec lequel il est complexe de trouver un point d’ancrage. Pourtant, Mia Wasikowska parvient à restituer le mal-être d’India, jeune fille marginale sur le point de devenir femme, qui vient de perdre son père, se retrouve sans repères et déconnectée du monde, jusqu’à sa rencontre inattendue avec son oncle (Matthew Goode, magnétique), être énigmatique, peut-être dangereux voire maléfique qui va la vampiriser à coup de sourires carnassiers et de regards reptiliens.

Entre rêves et fantasmes, perturbée, India essaye de comprendre quel sera son rôle dans la vie. Sa mère (Nicole Kidman), veuve, mère dépressive, névrosée et rongée par le manque affectif, joue la marâtre quelque peu perverse de ce conte de fées onirique et même érotique, toujours teinté d’humour noir.

Stoker est un film littéralement envoûtant et d’une beauté à couper le souffle.

Présentation - 5,0 / 5

La jaquette reprend le visuel de l’affiche du film et se voit glisser dans un boîtier classique de couleur bleue. Le menu principal est magnifique, animé et musical, très stylisé.

Bonus - 4,0 / 5

Une section bien chargée !

On commence par trois scènes plus alternatives que réellement coupées (10’) puisqu’on y retrouve la première conversation dans les escaliers entre India et son oncle, l’arrivée plus longue de Tante Gun et une dernière que l’on taira car nous ne voudrions pas dévoiler un événement clé du film. Sachez que cette dernière est présentée avec des effets spéciaux temporaires, qui ont ensuite été abandonnés.

Nous enchaînons ensuite avec un long making of (28’), excellent, riche en informations sur le tournage. Constitué d’entretiens avec les comédiens, le réalisateur, le chef opérateur, les costumiers, la chef-décoratrice, les producteurs, le premier assistant-réalisateur, ainsi que des images issues des prises de vue, la préparation des comédiens, ce documentaire montre le cinéaste à l’oeuvre avec ses acteurs, toujours soutenu par son interprète et par ailleurs coproducteur Wonjo Jeong, et revient sur tous les aspects techniques de Stoker (choix des couleurs, des costumes, de la maison), tout en croisant habilement le fond avec la forme. On insiste sur le fait que Park Chan-wook a eu l’entière liberté pour conserver son style original à l’occasion de sa première incursion à Hollywood. Le scénario de Wentworth Miller (absent des bonus) est également évoqué.

S’ensuivent cinq petits suppléments de 3 minutes en moyenne, consacrés également aux coulisses du film. Si le premier, celui consacré au design de l’affiche internationale, est de toute beauté, les quatre autres semblent repris du documentaire précédent avec un focus sur les personnages, la vision du réalisateur, la direction artistique et la composition de la bande originale. Certaines images et interviews font inévitablement redondance avec ce qui a déjà été vu ou entendu précédemment.

Nous trouvons également deux modules consacrés à la Première du film en Corée-du-Sud. La section intitulée Tapis rouge (16’) montre l’arrivée du gratin coréen (un Justin Bieber asiatique entre autres) puis celle attendue de Mia Wasikowska, accompagnée du réalisateur Park Chan-wook et de la chanteuse, auteure et musicienne Emily Wells. Chacun se prête longuement au jeu des autographes, répond aux questions banales avant de présenter le film aux spectateurs. Dans le second segment, Emily Wells interprète la chanson Becomes the Color (5’) en live devant l’assistance.

L’interactivité se clôt sur une magnifique galerie de photos issues du tournage, de plateau ou destinées à la promotion du film (135 planches), une autre dévoilant la customisation du London Curzon Soho Theater pour la Première du film, 5 bandes-annonces (9’) et 8 spots tv (4’).

Image - 5,0 / 5

On ne saurait faire mieux. Pour la sixième fois de sa carrière, le cinéaste Park Chan-wook collabore avec le chef opérateur Chung-hoon Chung (Old Boy, Lady Vengeance). Les partis pris esthétiques originaux, constitué principalement de plusieurs tons de vert, uniformes sans être monotones, sont magnifiquement rendus à travers ce Blu-ray d’une folle élégance, y compris la photo quelque peu ouatée sur certains plans, renforçant le côté éthéré de cette fable onirique. Le piqué est affûté, les contrastes fabuleusement riches, les détails abondent aux quatre coins du cadre large, tandis que le codec AVC consolide l’ensemble avec fermeté, y compris sur les très nombreuses scènes se déroulant dans la maison ou en basse lumière.

Un très léger grain, toujours flatteur pour les mirettes, révélant une texture argentique (le film a été tourné en 35mm), participe au plaisir de revoir Stoker dans ces magnifiques conditions.

Son - 4,5 / 5

La version française doit se contenter d’une piste DTS 5.1 et c’est bien dommage car l’environnement acoustique est tout aussi chiadé que la photographie. Heureusement, la version originale jouit d’un écrin DTS-HD Master Audio 5.1 particulièrement enivrant, immersif et riche. La balance frontale rivalise d’effets et d’énergie avec les latérales, le caisson de basses intervient souvent et à bon escient, tandis que les dialogues demeurent toujours ardents sur la centrale. La précision est telle que les pattes d’une araignée parviennent à donner le frisson par leur restitution. Toutes les séquences en extérieur s’accompagnent automatiquement d’ambiances naturelles, vent, insectes à foison, oiseaux.

La bande originale est superbe, compilant le Becomes the Color d’Emily Wells, le sensuel Summer Wine de Nancy Sinatra & Lee Hazlewood, un morceau de Philip Glass, sans oublier le thème principal composé par Clint Mansell, composante fondamentale de l’atmosphère poisseuse de Stoker.

Crédits images : © Fox Searchlight

Configuration de test
  • Téléviseur 16/9 Sony LCD Bravia KDL-32W5710
  • Sony BDP-5350
  • Ampli Pioneer VSX-520
  • Kit enceintes/caisson Mosscade (configuration 5.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080p - Diagonale image 81 cm
Note du disque
Avis

Moyenne

5,0
5
1
4
0
3
0
2
0
1
0

Je donne mon avis !

Avatar
Franck Brissard
Le 11 septembre 2013
Pas de commentaire.

Lire les avis »

Multimédia
Stoker
Bande-annonce VOST

Proposer une bande-annonce

Du même auteur
(publicité)

(publicité)