Un Vrai schnock (1979) : le test complet du Blu-ray

Navin est un américain moyen au quotient intellectuel limité. Chacun profite à sa guise de sa naïveté. Mais une invention va changer le cours du destin et peut-être permettre à Navin de faire fortune…

Devenu une véritable star du stand-up et du petit écran dans la célèbre émission Saturday Night Live, Steve Martin connaît son premier vrai et grand rôle comique au cinéma dans Un vrai schnock, réalisé par Carl Reiner en 1979 et coécrit par le comédien. Comédie culte dans les pays anglo-saxons, The Jerk révèle l’immense talent et l’humour décalé de son auteur.

C’est en revoyant ce film que l’on constate à quel point Steve Martin aura inspiré moult acteurs comiques d’aujourd’hui, notamment la génération des Will Ferrell, David Spade, Mike Myers et Adam Sandler. Dans Un vrai schnock, Steve Martin y va à fond, à tel point que ce personnage et même l’humour parfois surréaliste apparaissent avant-gardistes à l’aube des années 1980.

Petit frère du Lennie Small des Souris et des hommes de John Steinbeck, Navin part découvrir la vie, le sexe, le dur labeur, trouvera l’amour et même un chien qu’il baptise Connard, fera du stop et se réjouit d’être déposé à 10 mètres de son point de départ, inventera un concept pour éviter que les lunettes ne glissent du nez, explose de joie quand il découvre que son nom apparaît enfin dans l’annuaire, tout en faisant quelques rencontres déterminantes.

Même s’il n’apparaît pas comme étant le meilleur film de la collaboration Carl Reiner-Steve Martin - l’immense Les Cadavres ne portent pas de costard est difficilement accessible - Un vrai schnock demeure une comédie géniale durant laquelle on ne cesse de s’esclaffer. L’abattage comique de Steve Martin est aussi gigantesque que virtuose et la critique du matérialisme annonciatrice de l’ère Reagan est cynique à souhait.

Le test a été réalisé sur check-disc. Un menu principal animé et musical accueille de manière classique et dynamique, à la manière de tous les Blu-ray Universal. Ce Blu-ray est totalement dépourvu de bonus, même pas une bande-annonce au programme !

La restauration est évidente, mais la gestion du grain demeure aléatoire, la copie est assez vieillotte et divers petits points sont constatables. Certes, la clarté est relevée et les contrastes raffermis, mais les couleurs auraient mérité un nouvel étalonnage et les détails manquent de naturel. Le piqué est correct mais sans plus, le codec VC-1 tente de consolider l’ensemble mais ne peut éviter certains fourmillements et flous notables dès l’apparition des credits en ouverture. Le rendu des gros plans est souvent douteux et manque de mordant. L’apport HD reste franchement anecdotique.

Sélectionnez immédiatement la version originale DTS-HD Master Audio 5.1, non pas en raison de la qualité de son doublage, excellent avec l’immense Francis Lax qui prête sa voix à Steve Martin, mais parce que la qualité du mixage français laisse souvent à désirer. En effet, la piste française DTS Mono 2.0 est plutôt irritante pour les tympans et délivre des dialogues grinçants, chuintants et altérés, le tout au détriment des effets annexes. L’écoute joue souvent avec nos nerfs.

La piste anglaise s’en sort mieux mais pèche par une restitution trop modérée des dialogues, même à volume élevé. Cette élévation HD ne profite qu’à la spatialisation musicale, mais cette fois encore l’ensemble manque cruellement d’harmonie avec des voix toutes timides sur la centrale et des frontales trop ouvertes sur les plages musicales. En dehors des dégâts causés par le tireur isolé et les ambiances de fête foraine, les latérales n’interviennent pas beaucoup et le caisson de basses reste au point mort. Finalement, proposer la version anglaise dans son mono d’origine n’aurait pas été un mal.

Crédits images : © Universal