Les Stagiaires (2013) : le test complet du Blu-ray

The Internship

Version Longue 2.0

Réalisé par Shawn Levy
Avec Vince Vaughn, Owen Wilson et Rose Byrne

Édité par 20th Century Studios

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Le 08/11/2013
Critique

Billy et Nick, deux quarantenaires dont les carrières ont été pulvérisées par Internet, repartent à zéro en obtenant un stage chez Google, qui peut-être, débouchera sur un job. En compétition avec des petits génies de l’informatique tout droit sortis de l’école, ils vont devoir prouver qu’ils ne sont pas des dinosaures…

Huit ans après Serial Noceurs, immense succès au box-office américain en 2005 et comédie devenue culte pour moult spectateurs, Vince Vaughn et Owen Wilson sont enfin réunis devant la caméra de Shawn Levy (La Nuit au musée 1 & 2, Crazy Night) dans Les Stagiaires.

Réduire ce film à un simple spot publicitaire pour l’empire de la technologie Google ne serait pas correct. Certes, tout est fait pour montrer à quel point il fait bon vivre au Googleplex, le siège de Google implanté à la Silicon Valley en Californie. Les couleurs sont vives, on peut y faire la sieste, la bouffe est gratuite, l’herbe est bien taillée, les conditions de travail sont idylliques, un peu plus on se croirait au paradis, même si là-haut la marque ne doit pas être estampillée partout y compris sur la porte des toilettes. Google est l’incarnation bêta du rêve américain.

En fait dans Les Stagiaires, tout ce qu’il y a en dehors de Google demeure plaisant et clairement le plus intéressant du film. L’oeuvre de Shawn Levy montre deux quadragénaires qui se retrouvent brutalement au chômage et un peu par hasard dans l’empire de Larry Page et Sergueï Brin, suite à « un entretien pour un stage pour un emploi potentiel », sans rien connaître au monde des ordinateurs, mais avec une envie d’apporter ce qu’ils ont emmagasiné pendant toutes leurs années de VRP, le contact humain.

Si l’on regarde de plus près, Les Stagiaires est quasiment une version live de Monstres Academy quand il montre les deux lurons s’unir avec une bande de geeks et de nerds, considérés comme des freaks par leurs concurrents. Cette union singulière sera finalement leur force lors des différentes épreuves d’aptitude concoctées par les grands manitous de Google afin de faire intégrer les meilleurs éléments dans leur univers. C’est dans cette confrontation entre le monde d’avant internet, celui des dinosaures pour simplifier, et celui du Web 2.0 dans lequel ont grandi les jeunes d’aujourd’hui, que Les Stagiaires interroge sur l’évolution des relations humaines.

Alors oui, on pourra rechigner en disant que Shawn Levy insiste un peu trop sur le côté Disneyland de Google, mais cela apparaît presque comme un (long) passage obligé pour mieux se concentrer sur l’évolution des personnages dans un monde pas si « féerique » que cela, puisque les locataires du monde de Google sont montrés comme des geeks froids penchés sur leur portable, incapables de tisser un lien social. Owen Wilson et Vince Vaughn (également scénariste), 44 et 43 ans, s’amusent à jouer avec leur image d’éternels adolescents qui cette fois se trouvent rattrapés par la réalité. Ils se trouvent complètement dépassés par les événements, bien que cela n’entame jamais leur peps et leur optimisme puisqu’ils savent qu’ils peuvent apporter leur expérience en laissant le temps pour réfléchir à une jeunesse toujours pressée.

Prendre de la bouteille va bien à ceux trublions de la comédie américaine et la quarantaine n’a pas entamé leur mojo. Les dialogues, parfois confus, foncent à 200 à l’heure, les deux se déplacent comme une tornade à tel point qu’ils emportent constamment l’adhésion même sur les séquences les moins abouties et même complètement ratées. De plus, ces deux tornades n’évincent jamais leurs partenaires, la toujours divine Rose Byrne, Max Minghella en mode bâtard de service et tout un tas de jeunes comédiens assez épatants parmi lesquels Josh Brener, sorte de version MAJ de Woody Allen.

Tout est loin d’être réussi dans Les Stagiaires : quelques longueurs se font ressentir, le film d’entreprise pour Google de la deuxième partie est souvent irritant, mais le reste est fortement conseillé comme tout le premier acte où les deux compères se retrouvent au chômage, la virée nocturne, la partie de Quidditch sur gazon (il fallait y penser), l’apparition toujours hilarante de Will Ferrell, sans compter l’énorme alchimie cette fois teintée de mélancolie des deux acteurs principaux.

Pour résumer, on est loin de la fulgurance de Serial noceurs, on ne rit pas aux éclats, mais Les Stagiaires est parfois brillant et se révèle être sans aucun doute l’une des comédies les plus finaudes de ces dernières années.

Présentation - 4,0 / 5

La jaquette, glissée dans un boîtier de couleur bleue, lui-même glissé dans un surétui cartonné, reprend le visuel de l’affiche du film. La version longue est mentionnée. Le menu principal, animé et musical, propose également le montage du film à sélectionner.

Bonus - 3,0 / 5

La version longue disponible comprend six minutes supplémentaires, les rajouts étant notamment visibles lors de la virée nocturne ainsi que dans le générique de fin avec une scène où Will Ferrell, vêtu en Boba Fett, s’incruste à une soirée déguisée.

L’éditeur joint ensuite huit minutes de scènes coupées, plutôt pas mal, prolongeant surtout le début du film et l’arrivée de Billy chez lui où l’attend un agent du fisc qui lui annonce la saisie de ses biens. S’ensuit le départ mouvementé de la copine de Billy et une apparition de la nageuse et championne olympique de natation Missy Franklin.

Le making of (18’) proposé se focalise sur le tournage d’une des meilleures scènes du film, la partie de Quidditch sur gazon. Les prises de vue fragmentées permettent de voir l’évolution de la séquence avec le réalisateur à l’oeuvre en compagnie de ses comédiens. De menus propos sans véritable intérêt parsèment ce documentaire sympathique, surtout quand on retrouve Shawn Levy six mois plus tard dans sa salle de montage en train d’assembler les morceaux.

L’interactivité du Blu-ray des Stagiaires se clôt sur la bande-annonce du film et sur un commentaire audio du réalisateur Shawn Levy, disponible uniquement sur la version cinéma et malheureusement en version originale non sous-titrée.

Image - 4,5 / 5

La promotion HD sied à merveille aux couleurs vives, saturées et chatoyantes de la photo signée Jonathan Brown (La Panthère rose, Treize à la douzaine) qui possède ici un réel éclat, surtout dans l’antre de la bête avec ses gammes vertes, rouges, bleues et jaunes, comme le logo G***** (nous avons fait assez de pub dans la critique du film). Certes, les séquences tournées en extérieur profitent de l’encodage AVC avec un relief constant, une profondeur de champ indéniable, un piqué incisif et des détails très riches sur le cadre large, mais les nombreuses scènes en intérieur sont sensiblement moins définies. L’image reste immaculée et élégante, les contrastes corrects, les textures des costumes demeurent flagrantes et palpables. Une très belle image, qui malgré le fait que Les Stagiaires ait été tourné avec la caméra numérique Arri Alexa, comprend une patine quasi-argentique qui flatte constamment les yeux.

Son - 4,0 / 5

La version originale (DTS-HD Master Audio 5.1) l’emporte sur la piste française (DTS 5.1). Cela est d’autant plus frappant sur la spatialisation de la composition de Christophe Beck. Malgré tout, l’action demeure essentiellement canalisée sur les frontales et les voix percutantes des comédiens, tandis que les ambiances naturelles et les effets annexes manquent parfois à l’appel. La version française au doublage inapproprié est à oublier illico. Pas d’esbroufe inutile, le film ne s’y prête pas, mais le confort acoustique est solide et largement assuré, à l’instar de la séquence du Quidditch sur gazon ou de la virée nocturne qui permet au caisson de basses de se réveiller un peu.

Crédits images : © 20th Century Fox

Configuration de test
  • Téléviseur 16/9 Sony LCD Bravia KDL-32W5710
  • Sony BDP-5350
  • Ampli Pioneer VSX-520
  • Kit enceintes/caisson Mosscade (configuration 5.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080p - Diagonale image 81 cm
Note du disque
Avis

Moyenne

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Philippe Gautreau
Le 13 avril 2014
Pas de commentaire.
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Giuseppe Salza
Le 2 novembre 2013
Pas de commentaire.

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