L'Aube Rouge (2012) : le test complet du Blu-ray

Un matin, les habitants d’une ville américaine se réveillent pour découvrir l’incroyable : des forces armées étrangères sont en train de les envahir. Les États-Unis sont attaqués, des centaines de parachutistes pleuvent du ciel, et ce n’est que le début… Très vite, les citoyens sont faits prisonniers et l’ennemi occupe le secteur.
Un groupe de jeunes parvient à s’enfuir et se cache dans les bois. Ils n’ont pas dit leur dernier mot. Il n’est pas question pour eux de se laisser voler leur liberté et leur pays…

Parfois, on ne sait vraiment pas ce qui peut se passer dans la tête de certains producteurs désireux de s’atteler à un remake. C’est le cas de cette nouvelle version de L’Aube rouge, remake du film éponyme mis en scène par John Milius en 1984, qui ne brillait guère par sa subtilité, mais qui était porté par un souffle indéniable, quelques scènes d’émotion surprenantes et un jeune casting prometteur mené par Charlie Sheen, Patrick Swayze et Jennifer Grey, bien avant qu’ils dansent sur (I’ve Had) The Time of My Life. Voulant privilégier les séquences d’action - et le patriotisme - la production s’est tournée vers Dan Bradley, coordinateur des cascades de grosses machines telles que les Jason Bourne et les Spider-Man, mais qui n’était jamais passé derrière la caméra. D’ailleurs cela se voit.

L’Aube rouge version 2013, est un pur produit d’usine mal fichu, au montage passable, au rythme jamais géré, mal campé par des acteurs totalement à côté de la plaque - mention spéciale au transparent Josh Hutcherson qui ressemble à un Kiki avec une mitraillette - et au scénario complètement obsolète.

Si le film original reflétait la paranoïa de l’ère reaganienne et le rejet du bloc Communiste (l’URSS, Cuba et le Nicaragua envahissaient les USA dans le film de John Milius), le remake donne le ton dès le générique en montrant Kim Jong-un succéder à son père. « L’atmosphère du film a en partie été inspirée par le contexte géopolitique actuel » déclare le producteur Beau Flynn. Sic ! La Corée du Nord sera donc le nouvel ennemi qui débarque chez l’Oncle Sam un beau matin. Pour info, c’est la Chine qui devait envahir les Etats-Unis, mais l’ennemi a été changé en postproduction… pour ne pas se mettre l’Empire du Milieu à dos et donc se priver de quelques yuans. Mais bon, les traits des envahisseurs ne trompent guère, les parachutes ont beau être multiplié par centaines dans le ciel grâce au numérique au moment du premier assaut, ce remake inutile (pléonasme) remplit à peine son contrat de n’importe nawak en raison de séquences d’action filmées par-dessus la jambe.

Pourtant ça explose et ça mitraille dans cette nouvelle Aube rouge ! Le réalisateur s’en donne à coeur joie dans les rues désertées de Detroit et en profite pour tout dézinguer. Si l’on retrouve les grandes lignes du film de John Milius, les jeunes gens qui composent le groupe de résistance dans cette mouture demeurent transparents et jamais attachants. Adrianne Palicki (la Lady Jaye de G.I. Joe : Conspiration) se met constamment du gloss et maquille son grain de beauté, même Chris Hemsworth, dans le rôle du leader autoproclamé (il revient d’Irak après tout) anciennement tenu par Patrick Swayze, qui se prend pour Thor sans les cheveux longs, déçoit avec son jeu qui assomme tout autant que la massue du héros de Marvel. Dommage que Chuck Norris n’intervienne pas pour régler cette histoire en un froncement de moustache comme dans Invasion U.S.A., cela nous aurait fait gagner 1h30.

L’Aube rouge version 2013 - le film a été tourné en 2009 mais a vu sa sortie retardée suite à un nouveau dépôt de bilan de la MGM - est typiquement le genre de film-lessive du vendredi soir, autrement dit qu’on enclenche dans le lecteur Blu-ray/DVD pour nettoyer le laser et qui ne laisse aucune trace après l’essorage.

Le test a été réalisé sur check-disc. L’édition vendue dans le commerce est un combo avec fourreau cartonné, qui inclut également le DVD du film. Le menu principal est animé et musical.

Nous avons une section consacrée aux coulisses du film, divisée en cinq modules promotionnels centrés sur l’histoire du film (3’), les Wolverines (3’), le camp d’entraînement (3’), le tournage (3’) et les personnages féminins (2’). Point d’originalité ici, les propos des comédiens et du réalisateur sont illustrés par des images de tournage et l’ensemble mise essentiellement sur le côté pyrotechnique du film. Mention spéciale à ceux qui veulent faire croire que les personnages sont ici plus fouillés et réalistes que dans l’oeuvre originale de John Milius, que tout le monde a vu, mais étrangement oublié.

Ensuite, nous retrouvons une partie des propos tenus lors des segments précédents à travers les interviews de Chris Hemsworth (4’), Josh Hutherson (3’) et Connor Cruise (2’). N’attendez pas de miracles, nous nous trouvons ici en plein exercice promotionnel, chacun s’époumonant à dire que ce remake vaut ou même surpasse le film original grâce à ses scènes d’action hallucinantes. Mais bon, quand un des trois déclare « on n’était pas obligés de respecter ce qui était écrit » on a envie de répondre « Tu m’étonnes John ! ».

Plus plaisant est le segment intitulé Sur le tournage (16’), qui compile de nombreuses images de tournage, intégralement focalisées sur les séquences d’action et les explosions, ainsi que sur l’entraînement des comédiens dans un camp militaire.

L’interactivité se clôt sur un lot de bandes-annonces et des liens internet.

Le label « Qualité Metropolitan » est évidemment au rendez-vous avec ce master HD de L’Aube rouge. L’image chiadée bénéficie d’un codec AVC de haut niveau, renforçant les contrastes, ainsi que les détails aux quatre coins du cadre large et les plans capturés caméra à l’épaule lors des séquences agitées. Voici typiquement le genre de film qui tire entièrement parti de cette élévation en Haute définition. Les visages des comédiens peuvent être analysés sous toutes les coutures, les ombres et les lumières s’accordent parfaitement avec des scènes ambrées en extérieur et plus froides dans le repaire des Wolverines, le tout ayant été vraisemblablement repris au niveau de l’étalonnage. En dépit de quelques fléchissements, ce Blu-ray est évidemment une franche réussite technique.

Comme pour l’image, l’éditeur a soigné le confort acoustique et livre deux mixages DTS-HD Master Audio 5.1 français et anglais, aussi probants dans les scènes d’action et de fusillades que dans les séquences plus calmes. Les pics de violence peuvent compter sur une balance impressionnante des frontales comme des latérales, avec les balles et explosions qui environnent le spectateur de partout durant les divers assauts. Les effets annexes sont omniprésents et dynamiques, à l’instar des passages incessants des hélicoptères, les voix solidement exsudées par la centrale, tandis que le caisson de basses souligne efficacement chacune des séquences au moment opportun. La spatialisation musicale est luxuriante avec un net avantage pour la version originale.

L’éditeur joint également une piste Audiodescription française ainsi que les sous-titres français destinés au public sourd et malentendant.

Crédits images : © Metropolitan