Jersey Boys (2014) : le test complet du Blu-ray

Quatre garçons du New Jersey, issus d’un milieu modeste, montent le groupe « The Four Seasons » qui deviendra mythique dans les années 60. Leurs épreuves et leurs triomphes sont ponctués par les tubes emblématiques de toute une génération qui sont repris aujourd’hui par les fans de la comédie musicale…

À l’origine, Clint Eastwood devait réaliser un nouveau remake d’Une Étoile est née avec Beyoncé dans le rôle principal. Gloups oui. Heureusement, la chanteuse hurleuse de R&B est tombée enceinte et le projet est tombé à l’eau. Désireux toutefois de mettre en scène une comédie musicale, mais se retrouvant en panne de sujet, le grand Clint profite de ce temps libre pour passer devant la caméra de son ami (et assistant) Robert Lorentz dans Une nouvelle chance, quand on lui propose Jersey Boys. Il s’agit de l’adaptation cinématographique du show musical éponyme créé par Marshall Brickman en 2005, centré sur le groupe pop-rock mythique des années 1960-1970, Frankie Valli & The Four Seasons, ayant rencontré un énorme succès sur les planches de Broadway puis sur celles du monde entier.

Eastwood signe un biopic classique, loin de certaines envolées lyriques de Bird, mais élégamment mis en scène, brillamment reconstitué et rythmé, qui transpire d’amour pour la musique. Certes, on pourra reprocher un certain académisme qui peine à sortir Jersey Boys hors des sentiers battus, mais les amoureux des Etats-Unis de ces années-là y trouveront largement leur compte, d’autant plus que les comédiens, inconnus au bataillon pour la plupart, s’avèrent très à l’aise devant la caméra. Cela n’a rien d’étonnant puisque John Lloyd Young, qui incarne Frankie Valli, reprend le rôle qu’il a créé sur scène et qui lui a valu un Tony Award. Récompense bien méritée, surtout qu’il pousse lui-même la chansonnette.

Si Jersey Boys, oeuvre de commande, ne révolutionne en rien le genre - amitié, premiers succès, triomphes, rivalités, dissolution, rédemption et maquillages vieillissants outranciers en guise de final - et a parfois recours à quelques procédés artificiels comme l’usage toujours irritant des personnages qui s’adressent directement au public pour multiplier les points de vue, on passe quand même un bon moment, l’ambiance nostalgique est légère et plaisante, l’ensemble ne manque sûrement pas de charme, Christopher Walken est superbe dans le rôle du mafieux-protecteur et les chansons cultes Sherry, Can’t Take My Eyes Off You , Big Girls Don’t Cry, Oh, What A Night! (reprise et adaptée en français par Claude François sous le titre Cette année-là) vous feront facilement taper du pied.

Ce combo présente à la fois le DVD et le Blu-ray du film. La jaquette, glissée dans un boîtier Amaray, reprend le visuel de l’affiche du film, légèrement recadré pour l’occasion. En revanche, apposer les critiques françaises sur une bonne partie du recto n’est pas très élégant…Le menu principal est fixe et musical.

Le making of (23’) intitulé Des planches de Broadway au grand écran remplit aisément son contrat en croisant les propos de Clint Eastwood, très en forme et souriant sur le plateau, des producteurs, du scénariste et des comédiens. De nombreuses images de tournage viennent illustrer ces interviews promotionnelles mais sympatoches.

S’ensuivent deux autres modules, Too good to be true (5’) et Oh, what a night, inoubliable (5’) centrés sur deux des tubes des Four Seasons. Le deuxième vaut le déplacement pour voir comment la dernière séquence dansée du film a été préparée, répétée et mise en scène.

Si l’on ne tient pas compte de quelques plans plus doux et de quelques visages un peu blafards, nous sommes ici en présence d’une édition HD éblouissante. Le piqué est sans cesse acéré (notamment sur les séquences en extérieur), la colorimétrie est vive et chatoyante, la gestion des contrastes solide y compris sur les scènes sombres, les détails abondent aux quatre coins du cadre large, la clarté est omniprésente et la profondeur de champ fort appréciable. Ajoutez à cela un joli grain cinéma et vous obtenez un Blu-ray (AVC, 1080p) remarquable qui démontre que même les films « mineurs » de Clint Eastwood, peuvent être logées à la même enseigne que les blockbusters grâce au rayon bleu.

L’éditeur livre une version originale DTS-HD Master Audio 5.1 souvent saisissante. L’ampleur musicale est immersive, toutes les enceintes sont mises à contribution et le caisson de basses y participe activement. La pureté acoustique de cet écrin acoustique est indéniable, les dialogues sont délivrés avec force sur la centrale tandis que les frontales exsudent leurs effets avec ardeur. Evidemment, ce sont les séquences musicales qui sont les mieux loties. On ne pas en dire autant de la piste française, qui doit se contenter d’une pauvre petite Dolby Digital 5.1. Autant dire que la déception est de mise.

Crédits images : © Four Seasons Partnership, GK Films, Malpaso Productions, RatPac-Dune Entertainment, Warner Bros.