Un Frisson dans la nuit (1971) : le test complet du Blu-ray

Play Misty for Me

Réalisé par Clint Eastwood
Avec Clint Eastwood, Jessica Walter et Donna Mills

Édité par Universal Pictures Home Entertainment

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Le 04/06/2015
Critique

Photo Un Frisson dans la nuit

Dave Garver, est un animateur radio, à qui, chaque soir, une auditrice demande de diffuser son disque préféré : Misty. Lorsque cette auditrice organise un rendez-vous avec Dave dans un de ses lieux nocturnes favoris, ils entament une relation torride. Mais, le jour où Dave décide de mettre fin à leur relation, l’obsession d’Evelyn tourne à la violence. Rapidement, tout dans la vie de Dave devient la cible de sa folie meurtrière…

Un frisson dans la nuit, Play Misty for Me, est le premier long métrage réalisé par Clint Eastwood en 1971. Révélé au cinéma depuis 5 ans avec la trilogie de Sergio Leone, le comédien, de retour aux Etats-Unis, vient d’enchaîner trois films avec un de ses mentors, Don Siegel. Après Un shérif à New-York (1968), Sierra Torride (1970) et Les Proies (1971), Clint Eastwood passe derrière la caméra, tout en s’octroyant le premier rôle suite au désistement de Steve McQueen. C’est un coup de maître. Avec Un frisson dans la nuit, Clint Eastwood impose d’emblée une élégance et un indéniable talent de directeur d’acteurs.

Le nouveau metteur en scène mélange les genres et signe un thriller paranoïaque (Liaison fatale lui empruntera beaucoup) et inspiré, baignant dans une atmosphère jazzy, centré sur la domination sexuelle en inversant les rôles habituels du dominant et du dominé. C’est notamment pour cette raison que Steve McQueen refusa le rôle. A l’instar des Proies, le personnage joué par Clint Eastwood est mis à mal et harcelé par la folie sexuelle d’une femme, devant laquelle il ne peut rien, même s’il essaye dans un premier temps de s’en débarrasser.

Un frisson dans la nuit est un film tourné avec un budget réduit, dans de superbes décors naturels (la côte californienne), dans l’urgence (21 jours) après quelques faux départs (dont l’un dû à la mort du père de Clint Eastwood), sombre, teinté de mélancolie et merveilleusement interprété. On se souviendra longtemps du regard fou de Jessica Walter (nommée pour le Golden Globe de la meilleure actrice en 1972), de la beauté de Donna Mills, sans oublier le jeu de Clint Eastwood lui-même, remarquable dans le rôle de cet animateur radio qui va voir sa vie volée en éclats. Fort de cette expérience - un véritable succès au box-office - et après avoir retrouvé Don Siegel (qui fait une apparition dans Un frisson dans la nuit) pour L’Inspecteur Harry, Clint Eastwood repassera derrière (et devant) la caméra deux ans plus tard pour L’homme des hautes plaines, son premier western en tant que metteur en scène.

Photo Un Frisson dans la nuit

Édition - 6,25 / 10

La jaquette du Blu-ray d’Un frisson dans la nuit est glissée dans un boîtier classique de couleur bleue. Un menu principal animé et musical accueille de manière classique et dynamique, à la manière de tous les disques Universal. Les suppléments de l’édition DVD, notamment le très bon documentaire rétrospectif réalisé par Laurent Bouzereau, n’ont pas été repris pour cette édition HD. Aucun bonus à se mettre sous la dent, même pas la bande-annonce.

Le premier long métrage réalisé par Clint Eastwood est de retour dans les bacs en Blu-ray. Ce master HD (1080p) permet aux spectateurs de redécouvrir Un frisson dans la nuit dans les meilleures conditions techniques possibles. Les volontés artistiques du grand chef opérateur Bruce Surtees, collaborateur de Clint Eastwood dans les années 70-80 (Josey Wales hors-la-loi, Firefox, l’arme absolue) sont respectées, tout comme le grain original heureusement conservé et élégant. Les noirs sont concis, la clarté flatteuse sur les scènes diurnes, le piqué est inédit (plus probant après le générique), la restauration indéniable (même si quelques points et poussières demeurent), les détails sur le cadre large sont plaisants et les contrastes pointus, y compris sur les séquences en intérieur. Les gammes chatoyantes sont harmonieuses, certaines couleurs sont ravivées (voir les credits de couleur verte en ouverture). Le codec AVC consolide l’ensemble avec brio. Un beau lifting.

Comme pour les Blu-ray de Sierra torride et de Joe Kidd, la piste française DTS mono 2.0 s’accompagne d’un souffle, plusieurs grincements, saturations dans les aigus et des dialogues parfois étouffés demeurent notables. Du point de vue technique, la version originale DTS-HD Master Audio 2.0 l’emporte aisément sur son homologue, sans aucune commune mesure d’ailleurs, car plus aérée, fluide et dynamique. La musique de Dee Barton et les divers morceaux jazz entendus dans le film sont percutants sur la piste anglaise, et beaucoup plus confidentiels sur la version française.

Dans la version française, Clint Eastwood est doublé par Jean Lagache, qui allait ensuite prêter sa voix au comédien américain dans Joe Kidd, Le Canardeur, La Sanction et L’Evadé d’Alcatraz.

Photo Un Frisson dans la nuit

Crédits images : © Universal Pictures

Configuration de test
  • Téléviseur 16/9 Sony LCD Bravia KDL-32W5710
  • Sony BDP-5350
  • Ampli Pioneer VSX-520
  • Kit enceintes/caisson Mosscade (configuration 5.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080p - Diagonale image 81 cm
Note du disque
6,25 / 10
Avis

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Franck Brissard
Le 4 juin 2015
On se souviendra longtemps du regard fou de Jessica Walter, de la beauté de Donna Mills, sans oublier le jeu de Clint Eastwood lui-même, remarquable dans le rôle de cet animateur radio qui va voir sa vie volée en éclats. Un premier film très réussi.

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