Albert à l'Ouest (2014) : le test complet du Blu-ray

La couardise d’Albert au cours d’une fusillade donne à sa fiancée volage la bonne excuse pour le quitter et partir avec un autre. Une belle et mystérieuse inconnue arrive alors en ville et aide le pauvre Albert à enfin trouver du courage. Des sentiments s’immiscent entre ces deux nouveaux alliés, jusqu’au jour où le mari de la belle, un hors-la-loi célèbre, découvre le pot-aux-roses, et n’a plus qu’une idée en tête : se venger. Albert aura-t-il le courage nécessaire pour venir à bout du bandit ?

Seth MacFarlane est le créateur des séries animées American Dad!, Family Guy et Les Griffin. Comédien, doubleur, scénariste, réalisateur, producteur, monteur et même chanteur (comme nous avons pu le voir aux Oscars en 2013), ce talentueux homme orchestre avait signé avec Ted un succulent premier long métrage, couronné par un triomphe international avec près de 550 millions de dollars de recette.

Après cet excellent premier coup d’essai, Seth MacFarlane revient avec une nouvelle comédie jubilatoire, déjantée et irrévérencieuse, Albert à l’ouest, véritable western respectueux du genre, tout en étant un pastiche génial. C’est peu dire que les zygomatiques sont mis à rude épreuve et on en ressort aussi comblé que Ted. Les blagues et références s’enchaînent sur un rythme maîtrisé sur près de deux heures de spectacle, les acteurs s’en donnent à coeur joie, Seth MacFarlane lui-même - pour la première fois en haut de l’affiche en chair et en os - mais aussi la sublime Charlize Theron, Giovanni Ribisi, Amanda Seyfried, Liam Neeson, Neil Patrick Harris et Sarah Silverman, et les dialogues sont irrésistibles.

Tourné au Nouveau-Mexique, Albert à l’ouest est également chiadé sur le plan visuel avec des décors magnifiques et la photo riche et variée signée Michael Barrett, chef opérateur de Ted. Bercé par les productions Spielberg des années 1980, Seth MacFarlane en profite pour rendre un bel hommage à l’un de ses films préférés, Retour vers le futur III, que nous tairons ici afin de laisser la surprise aux spectateurs, même si l’info a malheureusement fuité depuis.

Si certains déploreront sa durée, deux heures pour une comédie cela peut être long, le temps passe très vite si on se met immédiatement dans l’ambiance décalée et gentiment vulgaire de l’entreprise, qui reflète les conditions déprimantes de vie de l’époque à travers un personnage moderne, libre et ouvert d’esprit. Western très bien mis en scène et écrit donc, mais aussi comédie-romantique potache, parfois scato, doublé d’un récit initiatique, Albert à l’ouest comblera les fans de l’univers de Seth MacFarlane.

Le test a été réalisé sur check-disc. Le menu principal, fixe et musical, déçoit et s’avère guère recherché.

C’est souvent le cas sur les Blu-ray édités par Universal, nous trouvons un commentaire audio avec le réalisateur, comédien, scénariste et producteur Seth MacFarlane, accompagné de la comédienne Charlize Theron et des coscénaristes Alec Sulkin et Wellesley Wild, disponible en version originale sous-titré en français. Les trublions réalisent un commentaire détendu, drôle et plein d’informations. Seth MacFarlane est très l’aise dans l’exercice et ses partenaires le suivent sans difficulté dans un dialogue construit et agréable sur la genèse du projet, le casting, les conditions de tournage…

Nous trouvons ensuite une ouverture alternative (3’) peu convaincante et bavarde, ainsi qu’une fin alternative (1’) qui montre Louise (Amanda Seyfried) et Foy (Neil Patrick Harris) débarquer au Mexique, espérant y commencer une nouvelle vie après l’humiliation de ce dernier.

Universal livre ensuite un making of divisé en 3 modules, Il était une fois un ou ouest différent (10’), Une poignée de saleté…dans la bouche (11’) et Le bon, la brute et la population de plus en plus décroissante (7’). Toute l’équipe du film intervient pour promouvoir Albert à l’ouest tandis que les images de plateau dévoilent l’envers du décor. L’ambiance était évidemment on ne peut plus détendue, même si les conditions climatiques extrêmes ont souvent ralenti les prises de vue. Le casting est passé au peigne fin avec tous les qualificatifs et superlatifs habituels. Les costumes, les décors, la reconstitution, la musique, et même les caméos de plusieurs stars et vedettes sont y ici abordés.

Ne manquez pas la section consacrée aux séquences coupées, longues et alternatives (11’), qui montrent les divers essais, tentatives et impros des comédiens, notamment lors du trip d’Albert.

L’interactivité se clôt sur le bêtisier (6’).

Universal signe un sans-faute avec ce master HD immaculé d’Albert à l’ouest et c’est tant mieux car les comédies aussi ont souvent besoin d’être soignées en Blu-ray. Tout d’abord, c’est la clarté et le relief des séquences diurnes qui impressionnent et flattent la rétine. Les couleurs sont chatoyantes, le piqué vigoureusement acéré, les détails abondent aux quatre coins du cadre large, restituant admirablement la beauté des paysages et les contrastes affichent une densité remarquable. Ajoutez à cela une profondeur de champ constante, des ambiances tamisées séduisantes et des teintes irrésistibles et vous obtenez le nec plus ultra de la HD. Un transfert très élégant mais rien de très étonnant quand on sait qu’Albert à l’ouest a été tourné avec la caméra numérique Sony CineAlta PMW-F55.

Même si le mixage français DTS 5.1 est évidemment en retrait par rapport à la version originale DTS-HD Master Audio 5.1, les deux pistes créent un confort acoustique totalement immersif et dynamique, à l’instar du superbe score signé Joel McNeely, ardemment délivré par l’ensemble des enceintes dès le générique en ouverture. Les dialogues sont exsudés avec fracas sur la centrale, les effets frontaux sont pétaradants et les latérales distillent constamment leur lot d’effets naturels et saisissants. Toutefois, évitez l’horrible version française. N’oublions pas le caisson de basses qui intervient à bon escient.

Crédits images : © Universal Pictures