Charlie Countryman (2013) : le test complet du Blu-ray

Bouleversé par la mort de sa mère, Charlie Countryman quitte les Etats-Unis et atterrit dans l’une des villes les plus survoltées d’Europe : Bucarest. En plein deuil, seul parmi des inconnus, entre virées en boîte et trip hallucinogènes, il rencontre la très énigmatique Gabi… et en tombe violemment amoureux. Harcelée par son ex, un dangereux caïd local, Gabi tente toutefois de repousser Charlie pour mieux le protéger… Mais rien ne fait entendre raison au jeune homme - pas même la peur de mourir. Pour Charlie Countryman, cet amour-là vaut tous les sacrifices…

Grâce - ou à cause, c’est selon - à l’horrible saga Transformers, Shia LaBeouf a véritablement lancé sa carrière après quelques seconds rôles dans I, Robot et Constantine. Entre les étrons de Michael Bay, le jeune comédien aura signé quelques films particulièrement réjouissants comme L’Oeil du mal, Wall Street : L’Argent ne dort jamais, Des hommes sans loi, Indiana Jones et le Royaume du crâne de cristal. Non, joker pour ce dernier. Il ne faut pas oublier sa très belle prestation dans le film à sketches New York, I Love You, dans le segment réalisé par Shekhar Kapur.

Après son apparition tout aussi convaincante dans Nymphomaniac de Lars von Trier, ses navrantes déclarations hautes en couleur ont malheureusement et comme bien souvent prit le pas sur le plus important. C’est le cas de ce Charlie Countryman, réalisé par Fredrick Bond, sorti en catimini dans les salles, dans lequel le charisme du comédien est très bien exploité par le cinéaste suédois venu de la pub et du clip vidéo.

Il est toutefois dommage que les tics hérités de ses anciennes oeuvres parasitent Charlie Countryman, car même si Fredrick Bond a le sens du cadre, les effets clipesques irritent à plusieurs reprises. On sent le cinéaste désireux d’en mettre plein la vue - et les oreilles avec une BO abrutissante - du début à la fin, virant parfois au mauvais Baz Luhrmann, surtout durant le dernier tiers. Il n’empêche que Charlie Countryman, malgré son aspect fourre-tout, parvient à retenir l’attention du spectateur du début à la fin grâce à l’interprétation de ses acteurs principaux donc, y compris celle de l’exquise Evan Rachel Wood et du stupéfiant Mads Mikkelsen, mais aussi grâce à une énergie contagieuse, le sens du cadre du réalisateur et l’ambiance dépaysante de Bucarest.

Une romance décalée et mouvementée, des personnages barrés, une esthétique bariolée, voici un premier long métrage singulier en forme de gros trip sous acide, on raconte même que Shia LaBeouf a tourné l’intégralité du film sous LSD, Actors Studio quoi !

La jaquette, très soignée, reprend le visuel de l’affiche du film et se voit glissée dans un boîtier classique transparent. Le menu principal est joliment animé et musical.

Heureusement, Marco Polo Production se rattrape du point de vue technique ! L’image de ce Blu-ray au format 1080p ( AVC) frôle la perfection. D’emblée, les contrastes affichent une densité remarquable. Un léger grain donne à l’ensemble une texture flatteuse, la clarté est de mise, la définition subjugue, les couleurs sont riches, élégantes et variées, les noirs denses, le piqué est suffisamment acéré - on suppose qu’il aurait pu l’être encore plus - aux quatre coins du cadre large, les détails abondent et les nombreuses scènes nocturnes, souvent éclairées avec les néons environnants, sont vraiment très belles. L’apport HD demeure omniprésent et indispensable pour bien rentrer dans ce trip acidulé. Voilà un beau début pour cet éditeur !

Comme pour l’image, l’éditeur a soigné le confort acoustique et livre deux mixages DTS-HD Master Audio 5.1 français et anglais, autant dans les scènes agitées que dans les séquences plus calmes. Les quelques pics de violence peuvent compter sur une balance impressionnante des frontales comme des latérales. Les effets annexes sont bien présents et dynamiques, les voix solidement exsudées par la centrale, tandis que le caisson de basses souligne efficacement la bande originale quelque peu survoltée. La spatialisation musicale est luxuriante. Les sous-titres français sont imposés sur la version originale et le changement de langue impossible à la volée.

Crédits images : © Marco Polo Productions