Night Call (2014) : le test complet du Blu-ray

Nightcrawler

Réalisé par Dan Gilroy
Avec Jake Gyllenhaal, Michael Papajohn et Marco Rodríguez

Édité par Orange Studio

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Le 10/04/2015
Critique

Photo Night Call

Branché sur les fréquences radios de la police, Lou parcourt Los Angeles la nuit à la recherche d’images choc qu’il vend à prix d’or aux chaînes de TV locales. La course au spectaculaire n’aura aucune limite…

Après Tony Gilroy, scénariste de la saga Jason Bourne, puis metteur en scène de Michael Clayton, Duplicity et Jason Bourne : L’héritage, son frère John, monteur talentueux des films de son aîné, il faudra désormais compter sur le troisième frangin Gilroy, Dan, à qui l’on doit les scenarii de Two for the Money, Real Steel et Jason Bourne : L’héritage. Avec Night Call, son premier long métrage en tant que réalisateur, Dan Gilroy frappe fort et signe un véritable coup de maître en embarquant ses deux frères, Tony à la production et John au montage.

Véritable relecture du film de vampires, Night Call se focalise sur les médias «  à sensation  », qui capitalisent sur la recherche et la diffusion de faits divers violents, sanglants et criminels, en misant sur le voyeurisme malsain des téléspectateurs, avides de ce genre de spectacle en plein essor. Ce nouveau divertissement attire Lou, un jeune trentenaire solitaire et insomniaque qui vit de larcins, qui va y voir une opportunité pour se lancer dans ce commerce de vautours. Armé d’une caméra et d’un scanner de la police, il parcourt la ville de Los Angeles à la recherche d’accidents de voitures, d’agressions, de crimes, en essayant d’être le premier sur les lieux, filmer l’hémoglobine, si possible en gros plan, pour vendre ensuite ses images aux chaînes de télévision les plus généreuses.

Photo Night Call

Lou est incarné par Jake Gyllenhaal, dans son plus grand rôle. Métamorphosé avec près de 15 kilos en moins, émacié, yeux globuleux, regard fou, sourcils épais, glacial, il livre une immense et stupéfiante prestation, injustement oubliée aux Oscar. A ses côtés, cela fait plaisir de retrouver Rene Russo dans un rôle important, loin de ses apparitions dans les deux Thor. Elle est également parfaite dans la peau de cette directrice des informations pour une chaîne de télévision locale, qui ne cesse de violer les règles de déontologie - dans le but de faire de l’audience, donc du profit, pour pouvoir conserver son poste - jusqu’au point de non-retour, en poussant Lou, autodidacte, à lui rapporter des vidéos de plus en plus violentes afin obtenir le scoop ultime.

Ces pleins pouvoirs vont permettre à Lou d’aller jusqu’au bout de sa folie. Il engage même un bras-droit (Riz Ahmed, très bon), un pauvre type au bout du rouleau, sans domicile, sans ressources, en profitant de sa naïveté et lui promettant une montagne de fric en bout de course.

Sérieusement investi dans son personnage - euphémisme - Jake Gyllenhaal est exceptionnel et hypnotise les spectateurs. Réellement flippant, le comédien promène sa silhouette filiforme comme un coyote affamé, prêt à dévorer la carcasse sanguinolente qui se présenterait devant sa gueule. Dans la sauvage mégalopole de Los Angeles, merveilleusement filmée et éclairée de nuit, il erre au volant de sa voiture, reniflant le scoop à venir, jusqu’à provoquer lui-même le drame afin d’être certain d’être au bon endroit au bon moment.

Night Call est un immense thriller, cynique, sauvage, immoral, en un mot essentiel. 


Photo Night Call

Présentation - 3,5 / 5

Le test du Blu-ray de Night Call a été réalisé sur un check-disc. La jaquette reprend le visuel de l’affiche du film, très efficace. Le menu principal est quant à lui animé et musical.

Bonus - 3,0 / 5

La fratrie Gilroy est au complet dans le commentaire audio, disponible en version originale sous-titrée en français. Le réalisateur et scénariste Dan, le monteur John (frère jumeau de Dan) et le producteur Tony. Les trois frangins s’accordent, mais s’opposent aussi parfois sur les choix de mise en scène, se respectent, s’aiment et se révèlent évidemment complices tout au long de ces deux heures passées en leur compagnie. Dan Gilroy revient sur la genèse de Night Call, les difficultés pour réunir le financement malgré la présence de Jake Gyllenhaal en haut de l’affiche, les conditions de tournage la nuit et le timing serré. Tony Gilroy, l’aîné, supervise un peu l’ensemble et donne son avis parfois contesté par ses deux frères quant à l’interprétation ou les partis pris du film. Un très bon commentaire audio.

L’éditeur joint ensuite une featurette promotionnelle (5’), composée d’interviews de l’équipe du film et d’images de tournage. L’ensemble reprend en gros ce qui est détaillé minutieusement à travers le commentaire audio précédent. L’intérêt est donc tout à fait relatif, pour ne pas dire nul.

L’interactivité se clôt sur la bande-annonce du film, une galerie de photos et un teaser dit «  viral  » dans lequel Lou s’adresse directement aux spectateurs sur son boulot.

Photo Night Call

Image - 5,0 / 5

Pour la superbe photo de son film, Dan Gilroy s’est octroyé les services du grand chef-opérateur Robert Elswit (Boogie Nights, Michael Clayton, Duplicity, The Town). Armé de sa caméra numérique Arri Alexa XT (pour les scènes de nuit) et d’une Panavision Panaflex Millennium XL2 35mm (pour les scènes diurnes), le directeur de la photographie plonge les personnages dans une pénombre froide et angoissante. Si nous devons vous donner un conseil, c’est de visionner Night Call dans une pièce très sombre afin de jouir des volontés artistiques originales et surtout afin de mieux plonger dans l’ambiance des séquences nocturnes. Le Blu-ray immaculé édité par Orange Studio restitue habilement la profondeur des contrastes et les éclairages stylisés, en profitant à fond de la Haute Définition. Le piqué est aiguisé comme la lame d’un scalpel, la copie d’une stabilité à toutes épreuves et les scènes diurnes lumineuses et parfaitement saturées. Ce Blu-ray (1080p) est superbe.

Son - 5,0 / 5

Les mixages anglais et français DTS-HD Master Audio 5.1 restituent merveilleusement les dialogues, la musique, les ambiances nocturnes foisonnantes de Los Angeles. La balance frontale est joliment équilibrée, les latérales interviennent évidemment sur toutes les séquences en extérieur, tandis que le caisson de basses ne se gène pas pour souligner chaque séquence agitée. La spatialisation musicale est percutante et le confort acoustique assuré. Il en est de même pour les pistes Stéréo, de fort bon acabit, qui conviendront aisément à ceux qui ne seraient pas équipés sur la scène arrière.

Les sous-titres français destinés au public sourd et malentendant sont également disponibles.

Photo Night Call

Crédits images : © Concorde Filmverleih GmbH

Configuration de test
  • Téléviseur 16/9 Sony LCD Bravia KDL-32W5710
  • Sony BDP-5350
  • Ampli Pioneer VSX-520
  • Kit enceintes/caisson Mosscade (configuration 5.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080p - Diagonale image 81 cm