Cold in July (Juillet de sang) (2014) : le test complet du Blu-ray

1989. Texas. Par une douce nuit, Richard Dane abat un homme qui vient de pénétrer dans sa maison. Alors qu’il est considéré comme un héros par les habitants de sa petite ville, il est malgré lui entraîné dans un monde de corruption et de violence.

Cold in July est le quatrième long métrage du réalisateur Jim Mickle, remarqué en 2006 avec Mulberry Street, puis avec Stake Land en 2010 et We Are What We Are en 2013. Après trois films d’horreur, le cinéaste livre un thriller prenant, sombre et remarquablement interprété par un trio d’acteurs en parfaite osmose. Dans son premier grand rôle au cinéma, Michael C. Hall s’éloigne de son rôle culte de Dexter et s’avère remarquable dans la peau de ce personnage de monsieur tout-le-monde qui se transforme en vengeur amateur. Il faut dire qu’il est solidement épaulé par deux vieux briscards en pleine forme, Sam Shepard et Don Johnson. Les deux vétérans rivalisent de charisme et bouffent littéralement l’écran.

Le thriller sied bien au metteur en scène, qui chiade son cadre, l’esthétique et l’ambiance. La musique signée Jeff Grace (La Dernière piste, Night Moves), s’inspire de certaines mélodies au synthé des films mythiques de «  Big  » John Carpenter et imprègne Cold in July d’une aura particulière, entre le fantastique (dans les scènes de nuit surtout) et le western nimbé d’un parfum vintage réjouissant.

Cette adaptation du roman de Joe R. Lansdale (Bubba Ho-Tep) ne manque pas d’humour noir, s’avère très violente dans sa dernière partie, plus classique et prévisible certes, mais Cold in July est une redoutable série B de luxe qui flattera et marquera facilement l’esprit des cinéphiles.

Le test du Blu-ray de Cold in July, édité chez Wild Side, a été réalisé sur un check-disc. Le visuel de la jaquette reprend celui de l’affiche du film. Le menu principal est animé et musical.

Le chat noir hérissé accompagne le film de sa bande-annonce, des credits du disque, d’une séquence réalisée en animatique (1’30”) et surtout de 9 scènes coupées (17’), proposées avec le commentaire audio du réalisateur en option. Ce dernier est accompagné, mais rien n’indique qui sont les autres intervenants. Principalement coupées ou raccourcies pour une question de rythme, ces séquences laissées sur le banc de montage méritent qu’ on s’y attarde puisqu’elles prolongent la présentation du personnage joué par Don Johnson, ainsi que l’intimité de Richard et Ann. Une sous-intrigue de Richard surveillé par les Fédéraux a également été rejetée au montage final. Notons que contrairement au film, ces scènes coupées sont proposées en 1080p !

Cold in July a été tourné en numérique. S’il n’y a rien à redire concernant la luminosité de certaines séquences, la définition apparaît bien trop douce, le piqué souvent émoussé sur les scènes en intérieur et les détails manquent souvent à l’appel. Certes la HD permet de plus apprécier les séquences diurnes, mais nous avons la plupart du temps l’impression de regarder un DVD amélioré plutôt qu’un Blu-ray, au format 1080i qui plus est. La colorimétrie est plutôt vive, à la fois chaude dans certaines alcôves feutrées et froides avec des teintes bleues-grises, le master est évidemment très propre et les noirs joliment concis.

L’éditeur a soigné le confort acoustique et livre deux mixages DTS-HD Master Audio 5.1 français et anglais, autant dans les scènes d’affrontements secs que dans les séquences plus calmes. Les quelques pics de violence peuvent compter sur une balance impressionnante des frontales comme des latérales, avec les balles qui environnent le spectateur dans la dernière partie. Les effets annexes sont très présents et dynamiques, les voix solidement exsudées par la centrale, tandis que le caisson de basses souligne efficacement chacune des actions au moment opportun. La spatialisation, surtout musicale, est en parfaite adéquation avec le ton du film.

Les sous-titres français sont imposés sur la version anglaise et le changement de langue impossible à la volée nécessite le retour au menu contextuel.

Crédits images : © The Jokers / Le Pacte