Un + Une (2015) : le test complet du Blu-ray

Antoine ressemble aux héros des films dont il compose la musique. Il a du charme, du succès, et traverse la vie avec autant d’humour que de légèreté. Lorsqu’il part en Inde travailler sur une version très originale de Roméo et Juliette, il rencontre Anna, une femme qui ne lui ressemble en rien, mais qui l’attire plus que tout. Ensemble, ils vont vivre une incroyable aventure…

Avec près de 60 courts, longs métrages et documentaires à son actif en 60 ans de carrière, on pouvait penser que Claude Lelouch prendrait un peu de repos à 78 ans. C’était mal le connaître. Immédiatement après Salaud, on t’aime avec Johnny Hallyday, le cinéaste d’Un homme et une femme, Roman de gare et Tout ça… Pour ça !, reprend sa caméra à l’épaule et s’envole cette fois en Inde en emmenant avec lui Elsa Zylberstein et Jean Dujardin pour Un + Une. Ce dernier projet est en réalité sa première « oeuvre de commande ». Lors d’un voyage en avion qui reliait Los Angeles à Paris, les deux comédiens se retrouvent par hasard et entament une conversation sur un de leurs films cultes, Un homme qui me plaît, réalisé par Claude Lelouch en 1969. Une histoire d’amour improbable entre Jean-Paul Belmondo, qui incarne un compositeur, et Annie Girardot, qui joue une actrice. Un homme et une femme qui tombent amoureux à l’occasion d’un tournage à l’autre bout du monde. Une fois l’avion posé au sol, Elsa Zylberstein appelle Claude Lelouch et lui demande de leur écrire un film. Il n’en fallait pas plus au réalisateur pour imaginer Un + Une, une histoire d’amour entre « une canaille et une femme qui va s’encanailler en Inde » comme le déclare l’actrice principale.

Un + Une est un formidable cru. Romanesque, drôle, raffiné, émouvant, beau, une sorte de road movie à travers l’Inde, au bord du Gange, sur la route de la fertilité pour Anna qui espère rencontrer sur son chemin Mata Amritanandamayi Devi, mieux connue sous le nom d’Amma. Une comédie initiatique sur le sentiment amoureux et la découverte de soi. Jean Dujardin y apparaît particulièrement à l’aise dans un rôle finalement - en apparence du moins - très proche de lui, pétillant, charmeur, toujours prêt à balancer une vanne. Sa partenaire n’a pour ainsi dire jamais été filmée ainsi. Elsa Zylberstein apparaît d’emblée désirable, sensuelle, intrigante, drôle, intelligente, une femme que l’on a envie d’aimer. Lelouch la caresse littéralement avec sa caméra, capte ses sourires et ses yeux verts malicieux. L’alchimie entre les deux partenaires est réelle, l’évolution des personnages est palpable (le film a en plus été tourné dans l’ordre chronologique) et c’est pour cela que le film fonctionne si bien. On croit alors à ce coup de foudre instantané, même si elle est mariée à un ambassadeur français (Christophe Lambert, très bon) et lui, compositeur acclamé, carriériste, égoïste et homme à femmes, se voit demander en mariage par sa dernière conquête (Alice Pol).

Alors bien sûr nous sommes chez Claude Lelouch. Ce dernier ne peut s’empêcher de faire une apparition (sa voix reconnaissable au téléphone), d’intégrer une histoire de film dans le film (seul vrai bémol) et certains dialogues peuvent paraître trop écrits, interminables, redondants, mais Un + Une possède cette magie propre aux meilleurs films du réalisateur que l’on sent vraiment heureux et libre derrière la caméra. Il y a la force immense du sentiment amoureux qui parcourt Un + Une, une envie de lâcher-prise communicative dans ce chaos indien quotidien très bien filmé, photographié et mis en musique par Francis Lai. Pour résumer, il s’agit d’un des meilleurs films de Claude Lelouch.

Le test du Blu-ray d’Un + Une a été réalisé sur un check-disc. Le visuel de la jaquette reprend celui de la belle affiche du film. Le menu principal est très élégant, animé et musical.

Un très beau travail éditorial ! Nous commençons par l’incontournable making-of du film (13’), composé d’images de l’équipe au travail, d’entretiens passionnants avec les comédiens et Claude Lelouch. La genèse, les thèmes et les conditions de tournage du film sont abordés (le film a été tourné dans l’ordre chronologique), on y parle bien évidemment d’amour, les personnages sont bien dépeints et chacun y va de son compliment envers ses partenaires sans tomber dans la gratuité.

Le gros segment de cette interactivité est le module intitulé 1 réalisateur + 4 acteurs (40’). En complément du making of précédent, nous retrouvons cette fois encore les quatre comédiens principaux, Jean Dujardin, Elsa Zylberstein, Alice Pol, Christophe Lambert (qui reviennent sur la « méthode Lelouch ») et le cinéaste à travers des interviews réalisées pour la sortie du film. A ces propos souvent sans langue de bois, de nouvelles images, très impressionnantes, du tournage en Inde sont également dévoilées ici. Un superbe documentaire.

Nous passons ensuite au supplément Scènes en + (9’), qui s’avère un montage de quelques scènes ratées durant lesquelles Elsa Zylberstein et Jean Dujardin improvisent et se trouvent pris d’un fou-rire vraiment contagieux.

Outre des liens internet et un lot de bandes-annonces, Metropolitan livre également un montage composé des étreintes (le célèbre Darshan) de chaque membre de l’équipe avec Sa Sainteté Mata Amritanandamayi Devi, mieux connue sous le nom d’Amma, figure spirituelle contemporaine de l’Inde (7’).

Comme d’habitude, l’éditeur soigne son master HD qui se révèle exemplaire. Le label «  Qualité Metropolitan » » est donc encore une fois au rendez-vous pour le Blu-ray d’Un + Une. L’image bénéficie d’un codec AVC de haut niveau, des contrastes d’une densité jamais démentie, ainsi que des détails impressionnants aux quatre coins du cadre large. Certains plans étendus sont magnifiques et tirent entièrement parti de cette indispensable élévation en Haute définition. Les visages, filmés en gros plans, des comédiens peuvent être analysés sous toutes leurs coutures, la photo est ambrée et chaude, la clarté demeure frappante, tout comme la profondeur de champ, le piqué est affûté et les partis pris esthétiques merveilleusement restitués. Ce Blu-ray est évidemment une franche réussite technique et offre de fabuleuses conditions pour revoir le film de Claude Lelouch.

D’emblée, l’ensemble des enceintes est mis à contribution aux quatre coins cardinaux sur l’unique piste DTS-HD Master Audio 5.1. Les ambiances fusent de tous les côtés dès l’arrivée en Inde, la belle musique du fidèle Francis Lai bénéficie d’un traitement de faveur avec une large ouverture. Les dialogues ne sont jamais pris en défaut et demeurent solidement plantés sur la centrale tandis que les effets ne cessent d’être balancés, surtout lors des séquences de foule. L’éditeur joint également une piste Audiodescription, ainsi que les sous-titres français destinés au public sourd et malentendant.

Crédits images : © Les Films 13, Davis-Films, JD Prod, France 2 Cinéma