Zoolander 2 (2016) : le test complet du Blu-ray

Blue Steel. Le Tigre. Magnum… Des regards si puissants qu’ils arrêtent des shuriken en plein vol et déjouent les plans de domination mondiale les plus diaboliques. Un seul top model est capable de conjurer autant de puissance et de beauté dans une duck-face : Derek Zoolander ! Quinze ans après avoir envoyé Mugatu derrière les barreaux, Derek et son rival/meilleur ami Hansel, évincés de l’industrie de la mode suite à une terrible catastrophe, mènent des vies de reclus aux deux extrémités du globe. Mais lorsqu’un mystérieux assassin cible des popstars célèbres, les deux has-been des podiums se rendent à Rome pour reconquérir leur couronne de super mannequins et aider la belle Valentina, de la Fashion Police d’Interpol, à sauver le monde. Et la mode.

Il aura fallu quinze années pour que Ben Stiller se décide enfin à mettre en scène le deuxième volet de Zoolander. Sorti quinze jours après les attentats du 11 septembre 2001, Zoolander, personnage créé en 1996 à l’occasion de la cérémonie des VH1 Fashion Awards, avait rencontré un succès d’estime, sans casser la baraque, avec à peine 45 millions de dollars de recette sur le sol américain pour un budget de 28 millions. Le reste du monde l’avait carrément ignoré. Mais Zoolander a ensuite connu une très belle exploitation en DVD et a acquis depuis un statut de film culte auprès de nombreux fans de Ben Stiller. Pendant plus de dix ans, ces derniers n’ont eu de cesse de réclamer une suite au comédien-producteur-scénariste. C’est désormais chose faite. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que Ben Stiller s’est reçu une des plus grosses volées de bois vert de l’année 2016. Doté d’un budget confortable de 50 millions de dollars, Zoolander 2 a tout juste remboursé sa mise initiale, sans compter le budget promotionnel que l’on imagine conséquent.

Justin Theroux (scénariste de Tonnerre sous les tropiques), Ben Stiller, Nicholas Stoller (réalisateur de Sans Sarah, rien ne va !, 5 ans de réflexion, Nos pires voisins 1 & 2) et John Hamburg (scénariste de la trilogie Mon beau-père et moi) ont donc pris leur temps pour imaginer la suite des aventures des mannequins Derek Zoolander et Hansel McDonald, en tenant compte des années qui ont passé. Cette sixième mise en scène de Ben Stiller ne révolutionnera certainement pas la comédie américaine et risque d’en irriter beaucoup avec son côté bling-bling, mais honnêtement, le contrat est rempli. Même si la photo est laide, les décors souvent hideux et l’humour balourd, on rit des conneries de ces deux mannequins has-been qui tentent un comeback sur les podiums quinze années après leur heure de gloire.

Les guest-stars se bousculent au portillon : Penélope Cruz joue la carte du décolleté de luxe (toutes les vannes tournent autour de son généreux tour de poitrine) et Benedict Cumberbatch la carte du transgenre, Justin Bieber, dans son propre rôle, se fait trucider dans les cinq premières minutes (on applaudit), Sting, Billy Zane, Kiefer Sutherland, Susan Boyle, Naomi Campbell, Katy Perry, Susan Sarandon, Ariana Grande, MC Hammer, même Anna Wintour, Kate Moss, Valentino Garavani et Marc Jacobs comblent les trous du scénario comme ils le peuvent en montrant qu’ils savent ce qu’est le 2e voire le 36e degré de l’humour, même si pour le coup la satire du milieu de la mode s’en trouve amoindrie par «  complicité  ». Mais ceux qui volent la vedette à chaque apparition sont Will Ferrell, de retour et hilarant dans le rôle de Mugatu et Kristin Wiig, méconnaissable dans la peau liftée (euphémisme) de la créatrice Alexanya Atoz.

Principalement tourné en Italie, à Rome et dans les mythiques studios de Cinecittà, Zoolander 2 repousse les limites du clinquant, à travers les couleurs de la photo, inspirées du Technicolor des films italiens des années 1960, ainsi que les costumes, créés pour l’occasion en partenariat avec de véritables designers, créateurs et monteurs de l’industrie de la mode, afin de trouver un équilibre entre la véritable Haute Couture et l’aspect bande dessinée et fantaisiste voulu par Ben Stiller.

Cette séquelle est souvent fatigante, cela crie et gesticule dans tous les sens, c’est volontairement débile et survolté, et malgré son rythme en dents de scie, cela fonctionne souvent grâce à des gags «  hénaurmes  » et l’investissement de tous les comédiens.

Le test du Blu-ray de Zoolander 2, disponible chez Paramount, a été réalisé à partir d’un check-disc. Le menu principal reprend en fond l’excellent générique de fin, et s’avère animé et musical.

Deux modules servent de making of dans cette section. Le premier, L’Héritage de Zoolander (9’) donne la parole à toute l’équipe, acteurs et producteurs, qui reviennent sur le succès rencontré par Zoolander, non pas au cinéma, mais en DVD et grâce aux réseaux sociaux, qui ont contribué à en faire un film culte. Quelques images de tournage des deux Zoolander viennent illustrer ces propos.

Comme son titre l’indique, le deuxième segment Tous les chemins mènent à Rome (8’) se focalise sur les prises de vue en Italie. La même équipe que dans le bonus précédent évoque cette fois le tournage «  amazing  » dans la capitale italienne et dans les studios de Cinecittà. L’occasion pour Ben Stiller de montrer ses connaissances en matière de cinéma transalpin en citant des films de Fellini ou de Vittorio de Sica.

Le supplément suivant (8’) rend hommage au comédien de stand-up Drake Sather, qui a créé le personnage de Zoolander pour Ben Stiller en 1996 à l’occasion de la cérémonie des VH1 Fashion Awards. Ben Stiller, mais aussi Judd Apatow reviennent sur cet humoriste grinçant, célèbre aux USA mais inconnu dans nos contrées, né en 1959 et disparu prématurément en 2004. Des images dévoilent ses one-man show plein d’humour noir, qui ont inspiré moult comiques américains d’aujourd’hui.

L’interactivité se clôt sur un faux spot publicitaire pour un produit de la gamme d’Alexanya Atoz (Kristen Wiig). Une minute trente de bonheur !

Le master HD édité par Paramount restitue habilement les volontés artistiques du chef opérateur Daniel Mindel (Star Wars 7 : Le Réveil de la Force, Star Trek Into Darkness), des couleurs chaudes et clinquantes, pour ne pas dire criardes, des contrastes léchés ainsi qu’un relief constamment palpable. Ces partis pris esthétiques bigarrés sont savamment pris en charge par une compression sans failles, la définition demeure exemplaire sur tous les plans et tout du long, sur les scènes sombres comme sur les lumineuses séquences diurnes. Les détails sont légion sur le cadre large, le piqué aiguisé et la copie éclatante. C’est superbe.

La version française doit se contenter d’une toute petite piste Dolby Digital 5.1 complètement dépassée et c’est bien dommage car l’environnement acoustique est tout aussi percutant que la photographie. Heureusement, la version originale jouit d’un écrin DTS:X, équivalent du Dolby Atmos, que nous avons testé ici en 5.1. Un mixage particulièrement immersif et riche. La balance frontale rivalise d’effets et d’énergie avec les latérales, le caisson de basses intervient souvent et à bon escient (l’affrontement final), tandis que les dialogues demeurent toujours ardents sur la centrale. La précision est de mise tout du long. Toutes les séquences en extérieur s’accompagnent automatiquement d’ambiances naturelles. La bande-son, constamment spatialisée, est explosive.

Crédits images : © Paramount Pictures