Legend (2015) : le test complet du Blu-ray

Réalisé par Brian Helgeland
Avec Tom Hardy, Emily Browning et Paul Anderson

Édité par Studiocanal

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Le 23/06/2016
Critique

Legend

Londres, les années 60. Les jumeaux Reggie et Ronnie Kray, célèbres gangsters du Royaume-Uni, règnent en maîtres sur la capitale anglaise. À la tête d’une mafia impitoyable, leur influence paraît sans limites. Pourtant, lorsque la femme de Reggie incite son mari à s’éloigner du business, la chute des frères Kray semble inévitable…

Brian Helgeland fut un des scénaristes les plus en vue des années 1990. On lui doit les histoires des excellents Assassins de Richard Donner, L.A. Confidential de Curtis Hanson. Puis les années 2000-2010 ont été tout aussi marquantes grâce à ses collaborations de prestige avec Clint Eastwood (Mystic River), Tony Scott (Man on Fire), Paul Greengrass (Green Zone) et Ridley Scott (Robin des Bois). Egalement réalisateur, Brian Helgeland signe Payback en 1999 (même si un tiers du film a été retourné après son départ), Chevalier en 2001, Le Purificateur en 2003 et 42, sorti en 2013 et inédit dans nos contrées en raison de son sujet trop américain, un biopic sur Jackie Robinson, une légende du baseball. Le cinéaste revient derrière la caméra avec Legend, pour lequel il signe également le scénario.

Dans Legend, il se penche sur l’histoire des frères jumeaux Ronald «  Ronnie  » Kray et Reginald «  Reggie  » Kray, mythiques gangsters anglais originaires du quartier pauvre de Hoxton, aussi connus dans leur pays qu’Al Capone aux Etats-Unis. Ces grands noms du crime organisé de l’East End de Londres ont eu leur heure de gloire dans les années 1950-1960. Spécialistes du braquage à main armée, des agressions, des rackets, des incendies, les frères Kray étaient craints et respectés. Si Reggie était plus «  équilibré  », Ronnie était lui reconnu comme étant schizophrène paranoïde. Egalement gérants de boîtes de nuit à la mode, les frères Kray ont côtoyé du beau monde jusqu’à leur arrestation en 1968 et condamnés à trente ans de prison en 1969.

Legend

Afin d’interpréter ces vrais jumeaux qui ont fait régner la terreur sur le Swinging London, Brian Helgeland a jeté son dévolu sur le très demandé Tom Hardy. Capable du meilleur (Locke, Quand vient la nuit, Des hommes sans loi) comme du pire (The Revenant, Mad Max : Fury Road, Batman - The Dark Knight Rises), le comédien n’est jamais aussi bon et convaincant que lorsqu’il joue des mecs tarés ou psychologiquement instables. Il peut donc s’en donner à coeur joie dans ce double-rôle, s’avère excellent et parvient à nous faire oublier le subterfuge technique quand il se donne la réplique avec l’accent cockney ou lorsqu’il se bat contre lui-même.

Brian Helgeland s’inspire de la biographie sur les jumeaux Kray, publiée en France en 1972 en deux tomes sous le titre Les Jumeaux de la violence, Londres dans la nuit pour le premier, et C’est râpé, frangin, Londres dans la nuit pour le second. Si Legend est bien documenté, le film demeure trop classique et croule sous une musique-juke-box omniprésente, ainsi qu’une voix-off qui commente inutilement l’action. La reconstitution est sobre et concluante, mais le scénario passe souvent du coq à l’âne et s’avère plutôt une évocation de quelques faits divers, vrais ou faux, qui ont contribué à la légende éponyme des deux frangins. Le rythme est en dents de scie et le réalisateur peine à maintenir l’intérêt, surtout sur un film de plus de deux heures. Heureusement, Brian Helgeland n’omet pas l’émotion dans son récit grâce à la poignante et belle interprétation de la comédienne Emily Browning (Sucker Punch, Sleeping Beauty), qui incarne Frances Shea, le grand amour de Reggie.

Malgré ses défauts et s’il n’atteint pas la grande réussite qu’était récemment Strictly Criminal, dans le portrait dressé d’une grande figure du crime, Legend est un polar pas déplaisant, qui se laisse suivre grâce à l’interprétation de haute volée, quelques séquences étonnantes de violence et à l’élégance de sa mise en scène.

Legend

Présentation - 4,0 / 5

Le spectateur est invité à sélectionner le menu principal «  Reggie  » ou «  Ronnie  ». Les deux menus principaux alternatifs sont animés et musicaux. Le test du Blu-ray de Legend, disponible chez Studiocanal, a été réalisé sur un check-disc.

Bonus - 2,5 / 5

Au programme de cette section, 30 minutes d’interviews promotionnelles ! Brian Helgeland et les comédiens Emily Browning, Christopher Eccleston, David Thewlis, Sam Spruell et Taron Egerton se plient au jeu de l’entretien réalisé pour les DVD-Blu-ray, avec les questions qui apparaissent sur des panneaux. Les propos sont robotiques, peu naturels, bien appris par coeur. L’absence de Tom Hardy fait aussi cruellement défaut. Chacun s’exprime sur l’histoire du film, les conditions de tournage, le travail avec Tom Hardy, les personnages. Mais nous ne retenons rien de ces interviews.

Même chose en ce qui concerne le module intitulé La légende des frères Kray (13’30) qui se contente de compiler les témoignages d’anciens associés, écrivains ou habitants du quartier qui ont connu les jumeaux Kray.

L’interactivité se clôt sur la bande-annonce en version française.

Legend

Image - 5,0 / 5

Les partis pris esthétiques sont respectés avec une fabuleuse gestion des contrastes (tranchants) et des séquences sombres aussi soignées. Le piqué est également savamment pris en charge par un codec AVC de haute volée et demeure ciselé tout du long. La superbe photo du chef opérateur Dick Pope (Another Year, Be Happy) est superbement retranscrite avec un beau lot de détails sur les séquences diurnes, aux quatre coins du cadre large. Ces dernières sont d’ailleurs lumineuses, la profondeur appréciable, la colorimétrie froide, vive, contraste avec les spots chauds et bigarrés des séquences en intérieur, tandis que le relief demeure palpable. N’oublions pas la densité des noirs et la clarté des blancs. Au final, Studiocanal nous livre un remarquable master HD de Legend.

Son - 4,5 / 5

Comme pour l’image, l’éditeur a soigné le confort acoustique et livre deux mixages Dolby Atmos - Dolby TrueHD français et anglais, autant dans les scènes d’affrontements secs que dans les séquences plus calmes. Quelques séquences sortent de lot, à l’instar de la baston entre les deux frères. Les mixages imposent une balance impressionnante des frontales comme des latérales, des effets annexes très présents et dynamiques, des voix solidement exsudées par la centrale. La spatialisation est en parfaite adéquation avec le ton du film.

L’éditeur joint également les sous-titres français, destinés au public sourd et malentendant, ainsi qu’une piste en Audiodescription. Les sous-titres français ne sont pas imposés sur la version originale.

Legend

Crédits images : © Studiocanal

Configuration de test
  • Téléviseur 16/9 Sony LCD Bravia KDL-32W5710
  • Sony BDP-5350
  • Ampli Pioneer VSX-520
  • Kit enceintes/caisson Mosscade (configuration 5.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080p - Diagonale image 81 cm
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Franck Brissard
Le 25 juin 2016
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