Mademoiselle (2016) : le test complet du Blu-ray

Ah-ga-ssi

Réalisé par Park Chan-wook
Avec Kim Min-hee, Kim Tae-ri et Ha Jung-woo

Édité par The Jokers

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Le 21/04/2017
Critique

Mademoiselle

Entre la Corée et le Japon des années 1930, durant la colonisation japonaise. L’histoire mêle les trajectoires d’une jeune femme fortunée vivant recluse dans un gigantesque manoir par un vieil oncle lubrique, et d’un escroc sadique surnommé le « Conte ». Très intéressé par l’argent de la nantie, ce dernier va faire appel à une fille pickpocket, qu’il placera comme servante chez la riche héritière.

Franchement, quand on voit qu’un film comme Mademoiselle est reparti bredouille du Festival de Cannes, ou presque si l’on excepte le Prix Vulcain de l’artiste technicien remis par la CST (Commission Supérieure Technique) à la décoratrice Ryu Seong-hies, on se demande comment un tel Festival puisse encore être crédible. L’insaisissable réalisateur sud-coréen Park Chan-wook, connu dans le monde entier depuis Old Boy (2003), puis metteur en scène acclamé pour Lady Vengeance (2005), Je suis un cyborg (2006), Thirst (2009) et un passage par le cinéma américain avec son remarquable Stoker (2013), est de retour dans son pays avec Mademoiselle, splendide thriller psychologico-érotique. En 1930, alors que la Corée est occupée par les Japonais, une jeune femme prénommée Sookee (Kim Tae-Ri dans son premier rôle à l’écran) est engagée comme servante d’une riche nipponne, Hideko (Kim Min-Hee) vivant recluse dans un immense manoir sous la coupe d’un oncle tyrannique qui souhaite faire d’elle son esclave sexuel. Mais la petite bonne a un secret. Avec la complicité d’un escroc (Ha Jung-woo) se faisant passer pour un comte japonais, ils veulent mettre à exécution un plan diabolique.

Mademoiselle

Libre adaptation du roman Du bout des doigts - Fingersmith de l’écrivaine britannique Sarah Waters, publié en 2002, Mademoiselle foudroie le spectateur par sa virtuosité et la densité de son récit. Immédiatement séduit par l’histoire de ces deux femmes situées au coeur du récit, Park Chan-wook s’approprie le roman original pour livrer un véritable drame teinté de thriller, mais aussi véritable histoire d’amour aux rebondissements multiples et surprenants jamais dénués d’humour noir et aux scènes érotiques troublantes. Si l’action du roman se déroulait à Londres dans les années 1860, le cinéaste la délocalise pour son film en Corée pendant la colonisation japonaise des années 1930. Dans cette Corée soumise et à l’aube d’une époque moderne, Park Chan-wook convie le spectateur à un ballet composé d’arnaques et de faux-semblants parasité par l’irruption inattendue des sentiments. Les décors d’une richesse époustouflante reflètent alors la théâtralité des traditions et des (faux) rapports entre les personnages, mais c’était sans compter sur les sentiments qui allaient animer et enflammer les personnages de Sookee et de Mademoiselle, qui entament alors une passion amoureuse et charnelle, tandis qu’un homme, qui a envoyé la première au service de la seconde dans l’espoir que Mademoiselle accepte de l’épouser, est loin de se douter de ce retournement de situation. Qui est manipulé ? Qui manipule ? Chacun à tour de rôle.

Avec sa mise en scène étourdissante, la beauté de ses comédiennes, le soin immense apporté aux décors et aux costumes, ses scènes érotiques sulfureuses et la conduite rigoureuse de son récit découpé en trois actes (pour trois points de vue), Mademoiselle s’avère un conte féministe entre ombres et lumières, parfois difficile pour les nerfs (la guillotine des doigts), lente, mais toujours remarquable, fascinant, populaire et hypnotique. Et quelle photographie ! Osons le dire, ce thriller sadique et romanesque où les personnages se perdent dans un palais des glaces, où les miroirs seraient remplacés par des draps de soie, est le chef d’oeuvre de Park Chan-wook.

Mademoiselle

Présentation - 4,0 / 5

Le test du Blu-ray de Mademoiselle, disponible chez M6 Vidéo, a été réalisé à partir d’un check-disc. Une édition Blu-ray limitée (non testée) contient un deuxième Blu-ray du film en version longue inédite (167’ - VOST, soit 23 minutes supplémentaires) que nous n’avons pas pu obtenir. La version du film chroniquée est donc celle du montage cinéma. Le menu principal est animé et musical, tandis que la jaquette du Blu-ray normal reprend le visuel de l’affiche française du film.

Mademoiselle

Bonus - 1,0 / 5

Concernant l’interactivité, c’est carrément la misère. Si la jaquette indique un making of, la présentation du film au Festival de Cannes et une interview du réalisateur, nous déchantons rapidement puisque la durée du premier bonus est de 5 minutes, le second 1’30 et le dernier 1’40 ! Cela serait revenu à la même chose de ne rien proposer du tout !

Ces featurettes n’apportent évidemment rien de conséquent. L’image est d’ailleurs affublée d’un bandeau noir sur lequel sont apposés les sous-titres français, probablement pour en dissimuler d’autres. On y voit rapidement le réalisateur à l’oeuvre avec ses comédiens, tandis que l’équipe s’exprime face à la caméra sur les conditions de tournage et l’histoire du film. Le photocall et la montée des marches de l’équipe à Cannes ne nous intéressent pas, pas plus que la minuscule interview du réalisateur dans le dernier « supplément ».

Cette section se clôt sur la bande-annonce.

Mademoiselle

Image - 5,0 / 5

Pour la première fois de sa carrière, Park Chan-wook a tourné un de ses film en numérique, au moyen de la très convoitée caméra Arri Alexa XT Plus, afin de pouvoir utiliser un objectif anamorphique. On ne saurait faire mieux. Le cinéaste signe sa septième collaboration avec le chef opérateur Chung-hoon Chung. Les magnifiques partis pris esthétiques originaux sont magnifiquement rendus à travers ce Blu-ray d’une folle élégance et aux couleurs étincelantes. Le piqué est affûté, la profondeur de champ impressionnante, les contrastes fabuleusement riches, les détails abondent aux quatre coins du cadre large, tandis que le codec AVC consolide l’ensemble avec fermeté, y compris sur les très nombreuses scènes se déroulant dans la demeure ou en basse lumière. Apport HD indispensable et même primordial pour ce titre et même top démo pour ce Blu-ray (1080p).

Mademoiselle

Son - 5,0 / 5

Si elle s’avère aussi parfaite que la version originale, évitez bien évidemment de visionner Mademoiselle en français ! En coréen/japonais comme en français, l’environnement acoustique est tout aussi incroyable que la photographie. Les deux versions jouissent d’un écrin DTS-HD Master Audio 5.1 particulièrement enivrant, immersif et riche. La balance frontale rivalise d’effets et d’énergie avec les latérales, le caisson de basses intervient à bon escient, tandis que les dialogues demeurent toujours ardents sur la centrale. Toutes les séquences en extérieur s’accompagnent automatiquement d’ambiances naturelles. L’éditeur joint également deux pistes Stéréo plutôt fracassantes.

Mademoiselle

Crédits images : © M6 Vidéo

Configuration de test
  • Téléviseur 16/9 Sony LCD Bravia KDL-32W5710
  • Sony BDP-5350
  • Ampli Pioneer VSX-520
  • Kit enceintes/caisson Mosscade (configuration 5.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080p - Diagonale image 81 cm
Note du disque
Avis

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CritiKs Moviz
Le 17 mai 2018
« The Handmaiden » un très bon thriller disposant d’une histoire passionnante, d’une intrigue très bien construite avec quelques visuels érotiques. Le développement est astucieusement construit à travers trois actes distincts. La photographie est très réussie et les décors, les véhicules et les costumes permettent de s’immerger pleinement dans l’atmosphère de la période visitée. La distribution offre de très bonnes prestations, n’hésitant pas à payer de leur personne. L’ensemble est un divertissement très agréable que l’on peut aisément recommander.
Lire ma critique complète : https://wp.me/p5woqV-5Xp

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