La Fiancée du monstre (1955) : le test complet du DVD

Bride of the Monster

Réalisé par Ed Wood
Avec Bela Lugosi, Tor Johnson et Tony McCoy

Édité par Rimini Editions

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Le 09/03/2015
Critique

Photo La fiancée du monstre

Dans cette région reculée des Etats-Unis, chacun connaît la maison abandonnée au coeur des marais. Les rumeurs vont bon train, car plusieurs disparitions ont été signalées aux alentours. Certains affirment qu’un monstre y aurait élu domicile. En réalité, les lieux abritent les étranges expériences du docteur Vornoff. Après la disparition de plusieurs personnes, un officier de police et une jeune journaliste mènent l’enquête.

Grâce ou à cause de Tim Burton, Edward Davis «  Ed  » Wood Junior (1924-1978) est connu comme étant «  le plus mauvais cinéaste de toute l’histoire du cinéma  ». Ce qui est bien sûr réducteur et surtout totalement faux, puisque fondé uniquement sur le fait que ce metteur en scène qui vouait sa vie au cinéma ne disposait alors que de moyens extrêmement limités.

Réalisé en 1955, La Fiancée du monstre (Bride of the Monster), troisième film du réalisateur, n’est en rien une série Z puisque Ed Wood fait fi d’un budget - considéré comme étant l’un des plus réduits de l’histoire du cinéma - très modeste (euphémisme) pour livrer un petit film fantastique respectueux du genre avec son savant fou - qui mène des expériences sur une race de surhommes atomiques ! - incarné par Bela Lugosi, 74 ans, éternel comte Dracula, ici dans une de ses dernières apparitions au cinéma, mais aussi sa maison lugubre au fond des marécages, sa créature sans ciboulot mais sauvée par son grand coeur, (le catcheur Tor Johnson), sa pieuvre géante actionnée par des filins tandis que les pauvres victimes s’agitent seules dans les tentacules de caoutchouc pour simuler leur étouffement.

Photo La fiancée du monstre

Le réalisateur, acteur, producteur, scénariste et monteur Ed Wood emballe sa petite série B en véritable passionné, même s’il est vrai que les erreurs et maladresses techniques et de continuité, les effets spéciaux amateurs et l’utilisation de stock-shots peuvent ternir l’image de cette jubilatoire Fiancée du monstre. Les amateurs du genre seront comblés car il y a tout Ed Wood dans cette histoire vite emballée-vite vue (1h10), largement reconstituée dans le film de Tim Burton, on rit beaucoup grâce à un second degré bien senti (ou involontaire c’est vrai), le récit est sympa, les acteurs ont fait des caisses et c’est pour cela que ça fonctionne bien.

En dépit de sa réputation, La Fiancée du monstre est probablement le seul film de son auteur rentable au box-office. Mais le plus important est qu’il soit fructueux pour le coeur des cinéphiles, ce qu’il est assurément. L’oeuvre d’Ed Wood mérite amplement d’être redécouverte puisque sincère et transpirant d’un amour sans bornes pour le cinéma et le divertissement.

Photo La fiancée du monstre

Édition - 7 / 10

Le DVD de La Fiancée du monstre repose dans un boîtier classique, dans lequel la jaquette au visuel couleur très soigné est glissée. Le recto indique que le film est disponible en version N&B restaurée et dans sa version couleur inédite. L’ensemble est glissé dans un surétui cartonné. Le menu principal est animé et musical.

En guise de petit-four, Rimini Edition nous gratifie d’une présentation du film qui nous intéresse et de son cinéaste par la même occasion, par les historiens du cinéma Florence Cheron et Christophe Champclaux (14’). L’hommage de Tim Burton à celui qui est appelé (à tort) «  le plus mauvais réalisateur de tous les temps  » est évidemment évoqué, mais nos deux interlocuteurs réalisent surtout une réhabilitation de l’oeuvre d’Ed Wood. On les remercie grandement pour cela.

Photo La fiancée du monstre

C’est un grand plaisir de découvrir La Fiancée du monstre dans sa version couleur inédite réalisée par Legend Films en 2008, d’autant plus que la copie est réellement plaisante. Si quelques petits blancs demeurent visibles, surtout sur les fonds noirs, la copie affiche une étonnante stabilité, la propreté est de mise, le grain bien géré, le piqué étonnant, les contrastes tenus et la colorimétrie spécifique à dominante marron-verte ne bave pas. Les puristes seront ravis d’apprendre que la version originale N&B est également au programme, en dépit du fait que l’image est cette fois fort médiocre, et ne peut rivaliser avec la copie couleur du point de vue de la définition. Flous, poussières, griffures, léger décalage d’image, barre parasite à droite de l’écran, c’est plutôt dommage. La qualité technique est donc forcément décevante pour cette mouture N&B, même si revoir une oeuvre d’Ed Wood ainsi n’est pas dérangeant.

Seule la version anglaise est disponible avec des sous-titres français inamovibles. Les craquements et souffle se font plus présents sur la version N&B, également plus couverte. Si votre choix s’est porté sur la version couleur, les dialogues s’avèrent plus aérés, propres et fluides.

Photo La fiancée du monstre

Crédits images : © Rimini Editions

Configuration de test
  • Téléviseur 16/9 Sony LCD Bravia KDL-32W5710
  • Sony BDP-5350
  • Ampli Pioneer VSX-520
  • Kit enceintes/caisson Mosscade (configuration 5.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080p - Diagonale image 81 cm
Note du disque
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Franck Brissard
Le 26 février 2015
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