Réalisé par Philippe Fourastié
Avec
Bruno Cremer, Jacques Brel et Annie Girardot
Édité par M6 Vidéo
Dans les années 1910, sous l’influence de Jules Bonnot, quatre anarchistes convaincus, Raymond-la-science, Garnier, Carouy et Soudy, choisissent la violence pour attaquer la société bourgeoise et faire triompher leurs idées révolutionnaires. Lancé à leurs trousses, Jouin, sous-chef de la sûreté, les traque sans relâche…
Cela faisait près de dix ans que le réalisateur Philippe Fourastié (Un choix d’assassins) désirait mettre en scène La Bande à Bonnot, son deuxième et malheureusement dernier long-métrage pour le cinéma.
Désireux de s’attacher à la réalité historique, le cinéaste reconstitue les années 1910 avec élégance (décors, costumes, véhicules) et se montre particulièrement à l’aise dans les scènes d’action, de braquages, de meurtres commis par le groupe d’asociaux et d’idéalistes de la Bande à Bonnot, qui doit son nom à Jules Bonnot, célèbre anarchiste français mort en 1912, qui n’hésitait pas à utiliser l’automobile pour s’enfuir après leurs attaques à main armée et laisser sur place policiers et gendarmes… alors à cheval ou à vélo. L’assaut mettant un point final aux activités de la bande est encore aujourd’hui très impressionnant et ambitieux dans le cinéma français de la fin des années 60.
Interdit aux moins de 18 ans à sa sortie en raison de son discours politique jugé trop radical en cette période enflammée de 1968 - il ne fallait tout de même pas que ce film donne de mauvaises idées aux jeunes révolutionnaires voyons ! - La Bande à Bonnot bénéficie d’un casting de haut vol mené par un Bruno Cremer impérial (comme toujours devrait-on dire) dans le rôle du leader froid et impitoyable, mais aussi et surtout Jacques Brel qui dans son deuxième film en tant qu’acteur affirme bel et bien une grande sensibilité de comédien, mais aussi une fougue, une énergie, un naturel confondant dans le rôle de Raymond Callemi alias Raymond-la-science.
La sérigraphie du DVD reprend les couleurs de la jaquette et de la collection des Classiques Français SNC. Le menu principal est animé sur des extraits du film.
Outre des notes de production (sans véritable intérêt) et un lot de bandes-annonces, l’éditeur joint un documentaire sur la carrière de Jacques Brel au cinéma (32’).
Le journaliste Jacques Lévy revient sur les débuts du chanteur devant la caméra d’André Cayatte en 1967 dans Les Risques du métier (grand succès avec 3,5 millions d’entrées) après avoir fait ses adieux à la scène quelques mois auparavant. Jacques Brel tournera 10 films entre 1967 et 1973 et en réalisera même deux, Franz (1972) et Le Far West (1973). Si Jacques Lévy évoque les succès et les échecs de Jacques Brel au cinéma, ainsi que son idylle avec Annie Girardot, il se penche évidemment plus sur La Bande à Bonnot en replaçant le film dans son contexte.
Le master de La Bande à Bonnot a été restauré en HD de fond en comble et cela se voit. Si l’on excepte un générique marqué par quelques tremblements et diverses scories, la copie affiche une nouvelle fraîcheur. Les couleurs semblent ravivées, surtout les teintes rouges, l’éclat des séquences en extérieur est flatteur, la stabilité est de mise et les contrastes semblent plus fermes. Les scènes sombres sont néanmoins poreuses et marquées par quelques pertes de la définition et du piqué. Dans l’ensemble, l’image est très jolie, à part deux ou trois raccords de montage énormes dans le coin supérieur droit, et le confort de visionnage est indiscutable.
Il n’y a pas grand-chose à dire concernant le mixage Mono d’origine (qui a également subi un beau dépoussiérage) instaurant des conditions acoustiques sans esbroufe, mais dont l’ensemble reste toutefois marqué par les années qui ont passé. Les dialogues sont souvent couverts et grinçants, la musique s’accompagne de quelques saturations sans toutefois être parasitée par un souffle quelconque. Notons l’absence de sous-titres destinés au public sourd et malentendant.
Crédits images : © SNC/M6 Vidéo