Heli (2013) : le test complet du DVD

Au Mexique, la famille d’Estela, une jeune fille de 12 ans est prise dans un engrenage de violence lorsque celle-ci tombe amoureuse d’un jeune policier impliqué dans un détournement de drogue.

Prix de la mise au Festival de Cannes 2013, Heli est réalisé par Amat Escalante (Sangre, Los Bastardos). Ce troisième long métrage impose définitivement le cinéaste mexicain dans la cour des grands et traite de la violence contemporaine, malheureusement quotidienne et banale dans son pays, ainsi que des conditions de vie souvent déplorables de ses habitants, laissés pour compte, vivant dans la peur et souvent les premières victimes innocentes d’un système laissé aux mains des cartels.

Magistralement réalisé et magnifiquement photographié, Heli repose essentiellement sur le jeu de comédiens non professionnels et néanmoins exceptionnels, mais aussi et surtout sur la représentation de situations souvent extrêmes et barbares, ici une scène de torture à ne pas mettre devant tous les yeux. Montrer pour dénoncer, avec une tension permanente, tel est le parti pris d’Amat Escalante et le moins que l’on puisse dire c’est que Heli ne laisse pas indifférent et met mal à l’aise les spectateurs dès l’ahurissante et marquante première séquence. Il n’y a pas que ce prologue qui reste dans la mémoire bien après la projection. On en ressort bouleversés, avec un goût de fer dans la bouche et la gorge serrée. Du très grand cinéma, viscéral et renversant.

L’éditeur soigne une fois de plus le service après-vente. Le DVD repose dans un superbe slim-digipack, très élégant, jusqu’à la sérigraphie du disque. Le visuel de la jaquette diffère de l’affiche du film, mais s’avère tout aussi beau. Le menu principal est quant à lui fixe et musical.

Cette section repose essentiellement sur un excellent making of (44’), composé de nombreuses images de tournage, du plateau, du réalisateur Amat Escalante avec ses comédiens. Ces derniers interviennent également afin d’évoquer leur collaboration avec le cinéaste, notamment la petite Andrea Vergara.

Blaq Out livre également un lot de scènes coupées (9’).

L’interactivité se clôt sur la bande-annonce.

Cela devient récurrent chez Blaq Out, nous sommes ici en présence d’un fabuleux master SD qui n’a absolument rien à envier à une édition HD. Le rendu, même en DVD, demeure spectaculaire. Les contrastes affichent une densité ahurissante, la clarté est de mise, la colorimétrie est chiadée, le relief est incroyable et le piqué aussi acéré que si nous étions en présence d’un Blu-ray. De jour comme de nuit, en extérieur comme en intérieur, l’ensemble demeure flatteur pour les yeux. Cette resplendissante copie démontre tout le potentiel d’un DVD traditionnel quand un éditeur y met vraiment les moyens. Encore une franche réussite de la part de l’éditeur !

Deux choix possibles, une écoute frontale riche et dynamique en Stéréo, ou bien une spatialisation solide et un plus grand confort acoustique en Dolby Digital 5.1. Dans les deux cas, l’écoute demeure ardente, fait une large place aux dialogues. Les effets latéraux et ambiances naturelles pointent habilement le bout de leur nez, le caisson de basses intervient aux moments opportuns.

L’éditeur joint également les sous-titres français destinés au public sourd et malentendant.

Crédits images : © Blaq Out