Computer Chess

Computer Chess (2013) : le test complet du DVD

Réalisé par Andrew Bujalski
Avec Kriss Schludermann, Tom Fletcher et Wiley Wiggins

Édité par Contre-Allée

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Le 06/01/2015
Critique

Début des années 1980, le temps d’un weekend dans un hôtel, de jeunes génies de l’informatique s’affrontent lors d’un tournoi de programmes de jeu d’échecs. Les problèmes relationnels (notamment avec la seule fille du groupe) et la proximité d’un séminaire de thérapie de couple new-age vont changer la donne et rendre la situation plus qu’étrange.

Andrew Bujalski (Funny Ha Ha, Mutual Appreciation, Beeswax), le « parrain » du mouvement ultra-indépendant Mumblecore aka le cinéma de la communication, est de retour avec Computer Chess, une oeuvre inclassable, déroutante et singulière, la première du cinéaste à trouver le chemin des salles françaises. Présenté au Festival de Sundance en 2013, cet OFNI a remporté le prix Alfred P. Sloan, récompense attribuée aux films qui se focalisent sur la science. Car Computer Chess, entièrement tourné en N&B avec une caméra vidéo des années 1970, plus précisément la Sony AVC-3260, se penche sur les stupéfiantes découvertes sur l’intelligence artificielle, aux prémices de l’ère digitale. Les informaticiens ne gouvernent pas encore le monde, mais s’y préparent !

Du point de vue visuel, Computer Chess réjouit avec ce N&B hésitant, ses contrastes aléatoires et son grain spécifique. Andrew Bujalski nous renvoie 35 ans dans le passé avec des effets simples, sans charger la reconstitution mais en recréant une atmosphère réaliste, vintage, un phrasé, des attitudes et une philosophie de vie sur le point de basculer dans une nouvelle ère. C’est ce réalisme qui apporte avant tout dans Computer Chess, car il faut bien avouer que l’histoire n’avance pas réellement et que le film tourne finalement à la démonstration formelle. Si on ne s’ennuie pas vraiment, le temps peut paraître long, surtout que le film semble toujours hésiter entre le documentaire (très réussi avec les génies penchés sur leur mastodonte alors le top de la technologie) et la fiction (complètement anecdotique), un cul entre deux chaises qui déséquilibre la balance, pas forcément du bon côté.

Andrew Bujalski s’amuse donc à dépeindre un univers hermétique, avec un évident respect même s’il semble lui-même dépassé par son sujet. Du coup Computer Chess ne raconte pour ainsi dire pas grand-chose, on reste en dehors, on ne ressent aucune empathie, et notre curiosité n’est guère rassasiée. Bujalski s’éparpille dans son récit en se focalisant sur des personnages secondaires, à peine esquissés, en rendant quelques menus hommages à Shining dans les couloirs inquiétants d’un hôtel, avec un humour voulu fantaisiste qui tombe le plus souvent à plat. Film conceptuel, Computer Chess mérite le coup d’oeil, mais ne marquera pas forcément les esprits.

Présentation - 4,5 / 5

Computer Chess est choyé par Contre-Allée et apparaît dans un très beau slim-digipack. La sérigraphie est élégante, le menu principal animé et musical.

Bonus - 2,5 / 5

13 minutes de suppléments qui se répartissent en cinq modules ! Autant vous dire que les bonus vont droit au but !

Le segment Vidéo Crowdfunding (3’) est une petite vidéo détournée durant laquelle le réalisateur Andrew Bujalski présente le projet de Computer Chess à des producteurs réticents, ce qui le conduit à faire appel aux dons pour pouvoir financer son nouveau bébé.

Le même Andrew Bujalski détaille ensuite la caméra Sony AVC-3260 avec laquelle il a entièrement tourné Computer Chess (5’).

S’ensuit une présentation, pour le moins original, du film au Festival de Sundance en 2013 (3’), ainsi qu’une vidéo commandée à Bujalski par le New York Times en août 2013 (1’). Le but était de leur dévoiler son univers. Nous y voyons un canard qui déclare « Nous sommes des espèces narcissiques qui créons des appareils complexes pour tout capturer dans l’univers ».

L’interactivité se clôt sur un lot de plans laissés sur le banc de montage (2’) et un lot de bandes-annonces.

Le slim-digipack renferme également un très beau livret de 12 pages comprenant une interview et la bio-filmo du cinéaste Andrew Bujalski, quelques photos et affiches du film.

Image - 4,0 / 5

Difficile de juger la qualité du master 1.33 de Computer Chess en raison des partis-pris esthétiques adoptés par Andrew Bujalski et son directeur de la photographie Matthias Grunsky : tournage en vidéo via une Sony AVC-3260, N&B, grain aléatoire, blancs parfois incandescents, flous inhérents aux conditions de prises de vues, contrastes denses, noirs charbonneux. Comme les volontés artistiques originales sont respectées, qu’il n’y a absolument rien à signaler d’ennuyeux et que l’ensemble demeure constamment flatteur pour les rétines, nous n’hésitons pas à accorder la note de 4/5 à l’image si particulière de ce film.

Son - 3,5 / 5

Seule une piste stéréo est disponible. Heureusement, ce mixage se révèle suffisant et harmonieux. Les dialogues sont dynamiques, le confort acoustique agréable.

Crédits images : © Contre-Allée Distribution © Kino Lorber © Rapid Eye Movies

Configuration de test
  • Téléviseur 16/9 Sony LCD Bravia KDL-32W5710
  • Sony BDP-5350
  • Ampli Pioneer VSX-520
  • Kit enceintes/caisson Mosscade (configuration 5.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080p - Diagonale image 81 cm
Note du disque
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Franck Brissard
Le 9 décembre 2014
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