Le Manoir de la terreur (1963) : le test complet du DVD

Horror

Réalisé par Alberto De Martino
Avec Gérard Tichy, Leo Anchóriz et Ombretta Colli

Édité par Artus Films

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Le 24/03/2015
Critique

Photo Le Manoir de la terreur

En Angleterre, à la fin du XIXème siècle, Emily Blackford retourne dans le château familial, habité par son frère. Entre la froideur de son frère, et les cachotteries de la gouvernante, les fantômes du passé ressurgissent : Emily est hantée par l’incendie accidentel qui a coûté la vie à son père. Mais il semble que ce dernier ne soit pas tout à fait mort. Et qu’il tient sa fille responsable de sa misère, s’étant promis de lui faire payer avant ses 21 ans. Soit avant 5 jours.

Dès 1956 et Les Vampires, de Riccardo Freda, le cinéma italien s’empare du gothique. Châteaux mystérieux, couloirs sombres, oubliettes, vampires, fantômes, jeunes filles sexy apeurées… La reine de l’épouvante Barbara Steele donne la réplique aux ténébreux Christopher Lee ou Walter Brandi. Freda (L’Effroyable secret du Dr Hichcock), Mario Bava (Le Masque du démon, Les Trois visages de la peur), et Antonio Margheriti (Danse macabre, La Sorcière sanglante) donnent ses lettres de noblesse au genre. Ils sont suivis de près par les artisans du Bis : Massimo Pupillo (Cimetière pour morts-vivants, Vierges pour le bourreau), Renato Polselli (L’Orgie des vampires), Camillo Mastrocinque (La Crypte du vampire). Le Manoir de la terreur, réalisé par Alberto de Martino en 1963, s’inspire de La Chute de la maison Usher d’Edgar Allan Poe et demeure un grand classique du genre.

Le metteur en scène des Sept Gladiateurs, Persée l’invincible et plus tard du Triomphe d’Hercule et de Django tire le premier, livre une de ses oeuvres les plus inspirées, magnifiquement photographiée en N&B par le chef opérateur espagnol Alejandro Ulloa, qui ravit autant les yeux que les sens, tout comme la composition au diapason de Carlo Franci.

Si le récit - concocté par Bruno et Sergio Corbucci - demeure somme toute classique et la fin attendue, Le Manoir de la terreur, coproduction italo-espagnole, distille ses effets avec efficacité en jouant avec les codes d’un genre qui sont devenus attendus, mais qui fonctionnent ici à plein régime avec son château lugubre paumé dans la forêt, un ciel crépusculaire zébré d’éclairs, ses personnages ambigus qui semblent tous avoir quelque chose à cacher, ses jeunes vierges à la peau diaphane, sa prophétie ancestrale.

Le Manoir de la terreur est symbolique d’une époque et d’un courant cinématographique et reste une très belle référence dans le registre de l’épouvante gothique.

Photo Le Manoir de la terreur

Présentation - 4,0 / 5

Le DVD du Manoir de la terreur repose dans un boîtier Amaray classique. La jaquette, estampillée Les chefs d’oeuvre du gothique est très attractive avec un visuel chiadé du plus bel effet. Le menu principal est fixe et musical. Joyeux anniversaire à Artus Films qui souffle ses dix bougies cette année !

Bonus - 3,0 / 5

En plus d’un lot de bandes-annonces et d’un diaporama comprenant des affiches du film et des photos d’exploitation, Artus Films nous gratifie d’une excellente et passionnante présentation du Manoir de la terreur par le spécialiste du cinéma de genre(s), Alain Petit (33’). Ce dernier débute en replaçant le film d’Alberto de Martino dans le cinéma gothique italien, en évoquant quelques classiques du genre réalisés durant cet âge d’or. Alain Petit en vient ensuite au film qui nous intéresse et s’intéresse au réalisateur, aux figures imposées, aux décors, aux personnages et donc au casting proprement dit.

Photo Le Manoir de la terreur

Image - 4,5 / 5

Difficile de faire mieux ! Fort d’un master au format 1.66 respecté (16/9 compatible 4/3) et d’une compression solide comme un roc, ce DVD en met souvent plein les yeux dès l’introduction avec une définition étincelante du N&B qui laisse souvent pantois. Les contrastes sont d’une densité impressionnante, les noirs profonds, les blancs lumineux et le grain original préservé. En dehors d’une ou deux séquences peut-être moins définies, cela demeure franchement anecdotique car les très nombreuses séquences sombres sont tout aussi soignées que les scènes plus claires, le piqué est tranchant, la stabilité de mise, les détails étonnent par leur précision et la profondeur de champ permet d’apprécier la composition des plans d’Alberto de Martino et la photo du chef opérateur Alejandro Ulloa. On ne peut qu’applaudir devant la beauté de la copie !

Son - 4,0 / 5

Deux choix possibles, deux écoutes frontales, riches et dynamiques, instaurant un grand confort acoustique. En italien comme en français, l’écoute en Mono demeure ardente et fait une large place aux dialogues, ainsi qu’à la composition de Carlo Franci. Les effets annexes pointent habilement le bout de leur nez. Les sous-titres français ne sont pas imposés.

Photo Le Manoir de la terreur

Crédits images : © Artus Films

Configuration de test
  • Téléviseur 16/9 Sony LCD Bravia KDL-32W5710
  • Sony BDP-5350
  • Ampli Pioneer VSX-520
  • Kit enceintes/caisson Mosscade (configuration 5.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080p - Diagonale image 81 cm
Note du disque
Avis

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francis moury
Le 14 mars 2019
Pas de commentaire.
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Franck Brissard
Le 25 mars 2015
Un classique de l'épouvante transalpin, qui s'il ne brille pas par son histoire se voit néanmoins transcendé par une magnifique photographie.

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