Pension complète (2015) : le test complet du DVD

Réalisé par Florent-Emilio Siri
Avec Gérard Lanvin, Franck Dubosc et Pascale Arbillot

Édité par Studiocanal

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Le 25/05/2016
Critique

Pension complète

François et Charlotte dirigent ensemble un hôtel-restaurant gastronomique au bord de la mer mais leur relation conjugale n’est pas au beau fixe : obsessionnel acharné, François veut sa première Étoile au Guide Michelin tandis que Charlotte, à l’aube de la quarantaine, ne rêve que d’un premier enfant. Cette situation, déjà compliquée, va littéralement exploser le jour où le premier mari de Charlotte, Alex, débarque dans leur vie alors que tout le monde le croyait mort dans le terrible tsunami de 2004…

Si son thriller hollywoodien avec Bruce Willis, Otage en 2005, était intéressant et n’avait pas mérité d’être conspué un peu partout, le réalisateur Florent Emilio-Siri (Nid de guêpes) n’a jamais su rebondir après. L’Ennemi intime n’était qu’un pétard mouillé prétentieux, Cloclo un des pires biopics français, qui n’a d’ailleurs pas eu le succès escompté auprès des producteurs. Comme se refaire ? En acceptant une comédie, sa première, qui sur le papier a tout pour attirer les spectateurs dans les salles grâce au duo vedette de Camping (auquel il est d’ailleurs fait allusion) de Fabien Onteniente, Franck Dubosc et Gérard Lanvin.

Pension complète est le remake de La Cuisine au beurre de Gilles Grangier, triomphe de l’année 1963 avec plus de 6 millions de spectateurs en salles. Le film de Florent Siri (crédité sans Emilio, mais nous ne sommes pas dupes) a été monté sur le nom des deux comédiens autour d’un budget inconnu mais qu’on imagine très confortable. Seulement voilà, rien, absolument rien ne fonctionne dans cette pantalonnade éculée - qui reprend peu ou prou la même histoire jadis portée par Bourvil et Fernandel - où Gérard Lanvin, éclairé aux UVA et dont le bronzage s’accentue au cours d’une même séquence, tire encore une fois la tronche. Seul Franck Dubosc parvient à tirer son épingle du jeu. Il faut dire que depuis Fiston, son jeu s’est affiné et l’acteur-humoriste s’avère sobre de film en film. C’est peu dire qu’il vaut bien mieux que cette Pension complète qui ressemble à un épisode blindé de tune de la série Camping Paradis qui serait mis en scène par Uwe Boll avec un tube disco des années 80 qui démarre toutes les trente secondes.

Peut-être qu’Emilio-Siri aurait dû intituler son film L’Ennemi intime 2 pour faire venir plus de quidams puisqu’il n’a été vu que par 250.000 spectateurs dans les salles. Les vannes tournent autour du tsunami de 2004, d’une série de baffes, d’une chute en raison d’une marche manquée, de la stérilité du personnage de Dubosc, de l’alcoolisme de celui d’Audrey Dana, de Lanvin qui ressemble à un gitan, de Pascale Arbillot qui veut tomber enceinte mais dont le mari ne se rend pas compte que sa femme a aussi le feu aux fourneaux. Cerise le gâteau, quand on demande au réalisateur pourquoi l’histoire se déroule en Corse, celui-ci tente d’intellectualiser sa réponse : « J’ai choisi ce lieu unique car j’aime l’idée du huit clos au cinéma, cela permet de créer une véritable immersion pour le spectateur. Et puis il y a avait ces « layers » qui permettent au cinéma de jouer avec l’inconscient. Par exemple, les cuisines, la salle de restaurant et les appartements sont travaillés en « couche freudienne » . Les cuisines c’est le « ça » pulsionnel de la bouffe et du sexe, le restaurant c’est le « moi » identitaire du conflit et les chambres qui représentent les refuges du « surmoi » ou les personnages s’interdisent ». Il ne tient qu’à vous de vous faire une idée sur la chose, cette comédie bling-bling à la photo passée à l’or fin et à l’eau de javel, plus préoccupée à en mettre plein la vue qu’à faire rire.

Pension complète

Présentation - 3,0 / 5

Le DVD de Pension complète repose dans un boîtier Amaray classique de couleur blanche. La jaquette reprend le visuel de l’affiche du film. Même chose pour le menu principal, fixe et muet, d’un autre temps. Vu le peu de succès rencontré dans les salles, le film n’est pas disponible en Blu-ray.

Bonus - 3,0 / 5

Studiocanal livre la bande-annonce de Pension complète, mais aussi et surtout un making of de 46 minutes ! Ce documentaire sans aucune voix-off compile des instantanés du tournage (le clap montre que le film s’intitulait alors « La Grande cuisine »), filmés sur le vif, proposés parfois dans un montage fatigant. On se rend compte alors qu’il y avait bien un réalisateur à bord et que les scènes ont été répétées avec les comédiens. Chose appréciable, ce making of montre tous les techniciens à l’oeuvre, y compris ceux qui agissent dans l’ombre et qui arrivent bien avant l’équipe principale afin de veiller au bon déroulement des prises de vues matinales. Pas déplaisante, cette petite plongée dans les coulisses d’un long métrage s’avère même beaucoup plus passionnante que le film lui-même.

Pension complète

Image - 4,0 / 5

Les partis pris esthétiques quelque peu douteux de la photographie passent sans mal le cap du petit écran. La colorimétrie est vive même si elle manque cruellement de naturel, les teintes bleues sont omniprésentes (tout semble avoir été repris en postproduction) et la lumière jaune-orangée - on a l’impression de porter des lunettes de soleil - qui éclaire constamment les comédiens fatigue les yeux. Heureusement que le film ne dure qu’1h15 ! Les détails sont plutôt riches, tout comme les contrastes, la luminosité indéniable (presque aveuglante par moments) et le relief est également appréciable. Seuls bémols : quelques moirages et un grain parfois hasardeux.

Pension complète

Son - 4,0 / 5

La spatialisation profite surtout à la bande originale du film, qui fait office de jukebox toutes les trente secondes, tandis que le caisson de basses appuie sensiblement quelques gags. Les voix sont nerveuses sur la centrale, les ambiances naturelles ne manquent pas (quand l’orage gronde) et l’ensemble demeure suffisamment dynamique. Le mixage stéréo se révèle également riche même si les effets latéraux manquent évidemment à l’appel. L’éditeur joint une piste Audiodescription ainsi que des sous-titres français destinés au public sourd et malentendant.

Pension complète

Crédits images : ©

Configuration de test
  • Téléviseur 16/9 Sony LCD Bravia KDL-32W5710
  • Sony BDP-5350
  • Ampli Pioneer VSX-520
  • Kit enceintes/caisson Mosscade (configuration 5.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080p - Diagonale image 81 cm
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Franck Brissard
Le 25 mai 2016
Les vannes tournent autour du tsunami de 2004, d’une série de baffes, d’une chute en raison d’une marche manquée, de la stérilité du personnage de Dubosc, de l’alcoolisme de celui d’Audrey Dana, de Lanvin qui ressemble à un gitan, de Pascale Arbillot qui veut tomber enceinte mais dont le mari ne se rend pas compte que sa femme a aussi le feu aux fourneaux. Il ne tient qu’à vous de vous faire une idée sur la chose, cette comédie bling-bling à la photo passée à l’or fin et à l’eau de javel, plus préoccupée à en mettre plein la vue qu’à faire rire.

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