Réalisé par Antonio Margheriti
Avec
Klaus Kinski, Lee Van Cleef et Ernest Borgnine
Édité par Artus Films
À Hongkong, un milliardaire, appuyé par divers gouvernements et par l’International Drug Agency, décide de détruire l’entrepôt où un redoutable trafiquant de drogue thaïlandais stocke des tonnes d’opium. Un commando, sous la houlette de Robin Wesley, s’entraîne durement afin de commencer l’opération au plus vite. Au jour J, les mercenaires sont si bien aguerris qu’ils bousculent sans peine la petite armée qui leur est opposée, s’emparent d’un hélicoptère et mènent à bien leur mission. Mais, sur terre, la situation est plus compliquée qu’il n’y paraît…
Réalisé par l’éclectique et inclassable Anthony M. Dawson aka Antonio Margheriti (1930-2002), metteur en scène des illustres Opération Goldman en 1966, Django, la mort est là (1968), Contronatura (1969), La Brute, le Colt et le Karaté (1974) et Pulsions cannibales (1980), Nom de code : Oies sauvages (Geheimcode Wildgänse en allemand et Arcobaleno Selvaggio en italien, est un film estampillé eighties malgré son casting old school. Rendez-vous compte, Klaus Kinski (cocaïné), Lee Van Cleef (constamment bourré), Ernest Borgnine, Lewis Collins, Manfred Lehmann et Mimsy Farmer réunis devant la même caméra ! Tout ce beau monde joue à la guéguerre dans une jungle du style Center Parc, alors que le film a bel et bien été tourné en Chine et aux Philippines. Un milliardaire Hongkongais recrute une troupe de mercenaires pour démanteler un réseau de trafiquants d’opium dans le Triangle d’Or asiatique, entre le Laos, la Thaïlande et le Cambodge. Alors que la mission débute avec succès, les Oies Sauvages vont se trouver face à une véritable milice paramilitaire aux ordres du cartel. Bref, le scénario est prétexte pour tout faire péter et de ce point de vue-là nous ne sommes pas déçus ! Tout explose du début à la fin dans Nom de code : Oies sauvages, ersatz avoué des Oies sauvages d’Andrew V. McLagen (1978).
Toujours soucieux des attentes de son public, Antonio Margheriti sait que les spectateurs sont venus voir son film pour être divertis. Très généreux, le cinéaste sait en mettre plein la vue, en donnant à son film des airs de superproduction, malgré un budget passé essentiellement dans le salaire des comédiens et les effets pyrotechniques. Malgré tout, Nom de code : Oies sauvages annonce des films du calibre de Rambo II (la mission), qui sortira l’année suivante sur les écrans, ou même Portés disparus avec l’ami Chuck, tourné la même année que le film de Margheriti. Nous sommes en plein territoire Bis transalpin. Antonio Margheriti n’est certainement pas un manchot et emballe soigneusement son joujou comme un grand gamin.
Rien n’est crédible et pourtant on y prend un pied d’enfer. Le film renvoie à notre enfance, à l’instar de la course-poursuite avec des voitures en modèles réduits dans un tunnel en chantier, ou quand on jouait à la guerre avec les copains dans la cour de récré, sauf qu’il s’agit ici de grandes vedettes, ou qui ont eu leur heure de gloire, qui prennent la pétoire en mitraillant tout ce qui bouge.
Chant du cygne du cinéma d’exploitation italien, Nom de code : Oies sauvages est un formidable divertissement, fantaisiste, décomplexé, drôle, très bien mis en scène, avec de l’action et de l’aventure non-stop.
Le DVD de Nom de code : Oies sauvages, édité chez Artus Films, repose dans un boîtier Amaray classique. La jaquette, sobrement estampillée Guerre est très attractive avec un visuel chiadé du plus bel effet. Le menu principal est fixe et musical.
Nom de code : Oies sauvages s’accompagne d’un diaporama d’affiches et de photos, mais aussi d’un lot de bandes-annonces et d’une présentation du film par le dessinateur et expert en cinéma de genre Curd Ridel (26’). Au cours de ce segment intitulé Une poignée de mercenaires, notre interlocuteur dresse surtout un portrait et la biographie du réalisateur et des comédiens, tout en passant en revue quelques-unes de leurs oeuvres les plus marquantes. Dommage que Curd Ridel ne revienne pas sur le film proprement dit.
La copie 2.35 est belle. L’image de Nom de code : Oies sauvages s’avère plutôt élégante et le master affiche une indéniable propreté, le grain est plutôt bien géré excepté durant les credits en ouverture et sur les scènes plus sombres. En effet, la texture y est plus grumeleuse, les contrastes aléatoires, les poussières un peu plus visibles et la luminosité décline. Mais en dehors de cela et hormis divers fourmillements, la stabilité est de mise, les couleurs - en dehors du générique - sont correctes et les détails agréables.
L’éditeur propose les versions allemande et française. Cette dernière bénéficie d’un doublage amusant, un peu à la Mozinor, le report des voix est un peu sourd et le rendu moins aéré que son homologue. Sur les deux pistes, les effets annexes sont ardents, surtout sur les séquences d’affrontements avec les rafales et les explosions à foison. Dynamiques et vives, les deux options acoustiques ne déçoivent pas.
Crédits images : © Artus Films