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DOSSIER DECLIC - Entretien avec Cédric Littardi

Par Giuseppe Salza | Publié le
DOSSIER DECLIC - Entretien avec Cédric Littardi

Le directeur artistique de Déclic Images s’exprime sur les choix éditoriaux du label, la double casquette Déclic/Kaze et sur tout ce qui précède la sortie des anime en DVD




- Dans sa politique DVD, Déclic s’est orientée jusqu’aujourd’hui sur le pur SF/science-fantasy (Blue Seed, El-Hazard..) ou sur les séries de notre enfance (Cobra, Mondes engloutis..). NieA_7 donne en revanche l’impression que vous essayez de sortir du « moulage », pour diversifier votre audience et vos produits. Est-ce le cas ?

La politique de Déclic Images s’est au départ divisée en deux pôles :
- Les séries « tous publics » de notre enfance.
- Les séries inédites pour jeunes adultes.
Or, il se trouve que dans ce domaine, une grosse majorité de la production est de SF/Fantasy. Y compris NieA_7. Partant de ce principe, le sorties sont plutôt liés à ce qui est publié au Japon de bien et de neuf destiné à ce genre d’audience.

- Tenez-vous compte de la « core audience » des VHS, ou les acheteurs de DVD ont-ils un profil et des goûts différents ?

Le marché spécialisé pour jeunes adultes est tout simplement en train de passer de la VHS vers le DVD. Nous sommes face à une clientèle exigeante en termes de qualité, et très équipée technologiquement. En revanche, la clientèle des séries « classiques » est encore beaucoup plus tournée vers le VHS. En tout état de cause, les enfants seront les derniers à se mettre aux DVD : d’une part, parce qu’ils ont moins de référents qualitatifs (bien que dans certains cas ils soient étonnants), de l’autre, parce qu’ils bénéficient souvent dans leur chambre d’un magnétoscope et que même si la maisonnée s’équipe en lecteur DVD, il n’est pas encore envisagé d’en avoir un second pour eux.


- Manga et Déclic ont un patrimoine de droits de saga anime. Quel est le raisonnement pour placer et échelonner en DVD des sagas plutôt que d’autres ?

A terme, tout devrait sortir en DVD. A condition de bénéficier des droits d’exploitation sur ce support, ce qui est généralement le cas. Le premier impératif est celui décrit plus haut (le public). Ensuite, bon nombre de facteurs rentrent en jeu tels que : l’existence ou non d’une version française, la possession de la version originale, la qualité des masters, la durée restante des droits… Bref, un vrai casse-tête à résoudre à chaque fois.

- Certaines sagas sont sorties uniquement en VF (Robotech, Cobra..), ce qui n’a pas été du goût de tout le monde. Comme le choix des titres est tellement vaste, pourquoi ne pas décider de les reporter de 6-9 mois, jusqu’à l’obtention de sources VO satisfaisantes ?

Pour plusieurs raisons. D’abord dans certains cas, il n’existe pas de « VO ». C’est le cas pour Robotech. D’autre part, les droits ne courent pas toujours suffisamment longtemps pour envisager d’attendre. Dans le cas de Cobra le raisonnement est le suivant : faut-il passer 9 mois à faire des sous-titrages et faire attendre le public, ou pas ? La réponse à cette question n’est pas évidente, d’autant plus que se rajoute à cela un facteur économique.

Je pense que la meilleure réponse à apporter à cela, est la suivante : faire la sortie en DVD immédiatement avec ce qui est disponible, et si le titre le mérite travailler sur une version complète de meilleure qualité, en prenant le temps qu’il faudra pour sortir un produit de haut niveau. A partir du moment où les gens sont prévenus et qu’ils ont le choix, ça me paraît la meilleure solution pour tout le monde.

Personnellement, je n’aurais pas envie d’être obligé d’acheter Cobra en coffret VHS si je veux la voir, alors que je peux avoir la même chose sur une édition DVD remastérisée d’une excellente qualité, sans avoir à attendre 1 an.

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- Déclic a un catalogue 99% séries/OAV et 1% films (Kamui). Est-ce que d’autres films sont prévus, ou Déclic se spécialisera uniquement dans les sagas ?

Là encore, c’est conjoncturel. Peu de films sont produits au Japon chaque année et l’acquisition de ceux-ci se fait à un prix très élevé, d’autant plus que les producteurs nippons ont de plus en plus le souhait de les vendre à des Majors pour exploitation cinéma sur les territoires internationaux.

- A quel point en es-tu avec ta double casquette Kaze/Déclic (Cédric Littardi est actuellement directeur de Kaze et directeur artistique de Déclic - N.d.A.) ? Est-ce qu’il y a d’autres rapprochements entre les deux sociétés ?

Déclic s’orientera de plus en plus vers les produits « classiques » tous publics alors que KAZE reprendra progressivement les programmes pour jeunes adultes et adolescents. La collaboration ne se passe pas trop mal.

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