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REPORTAGE : Hong Kong Blues

Par Giuseppe Salza | Publié le
REPORTAGE : Hong Kong Blues

Voyage dans la patrie du entertainment en temps réel avec les US et le Japon, et ses marchés florissants du DVD et du VCD, où tout est disponible à bas prix… même les titres pas encore sortis



Comment faire pour voir ces jours-ci sur grand écran XXX, Signs, Austin Powers in Goldmember ou accessoirement Stuart Little 2, sans aller pour autant aux US ? Il suffit de faire un voyage dans le sens contraire des aiguilles d’une montre, et se rendre à Hong Kong, patrie du « day-and-date » en temps quasi réel avec les dernières sorties hollywoodiennes.


Un peu pour les filières asiatiques du piratage, et un peu aussi pour les goûts sophistiqués de son public (il faut voir des rames entières du MTR, le métro local, habillés au look de « XXX », pour se rendre compte jusqu’où le marketing peut se pousser), Hong Kong vit en synch avec l’entertainment nord-américain et les quartiers hi-tech de Tokyo.

Vous lisez « Entertainment Weekly » ? Il est dispo dès le lundi matin dans les kiosques de l’île de Hong Kong, quelques heures après les US. Le film que vous rêvez de voir ne sort que la semaine prochaine ? Il suffit de fouiner les pancartes des salles, plusieurs séances-preview ont lieu le week-end d’avant. Quant à Minority Report de Spielberg, il faudra aller dans les salles dans les quartiers éloignés de Kowloon pour le trouver, car il est sorti depuis un bon mois et demi…

Et ensuite, il y a un marché de la vidéo très florissant. A l’instar des autres Pays de l’Asie de Sud-Est (mais pas la Chine), Hong Kong se trouve dans la Zone 3 des DVD. Ou plutôt, correction, certaines sorties catalogue des arts martiaux sont en Zone ALL et NTSC, tandis que les produits des Studios et les titres locaux de renom sont Z3.


Cela dit, les nouveautés Z1 nord-américaines sont aussi disponibles en temps réel sur les bacs… au point que, dans un questionnaire joint au DVD Z3 du Voyage de Chihiro, Walt Disney Hong Kong demande aux consommateurs s’ils préfèrent acheter les Z1 ou les Z3…

Cette lutte intestine provoque des situations cocasses : il arrive parfois que des nouveautés hollywoodiennes sortent en Z3 AVANT le Z1. La preuve : nous avons acheté le DVD Z3 de La reine des damnés (dispo sur les bacs hongkongais depuis deux semaines), alors que le Z1 ne sort que le 27 août…

 


Mais pour parler du DVD, il faut d’abord considérer l’exception technologique du marché asiatique : le VCD. Même si ses qualités vidéo et audio ne sont pas comparables au DVD, le VCD jouit d’un parc machines immense… et d’une facilité enfantine pour fabriquer des disques pirate. Ainsi, les éditeurs sont obligés à faire des sorties simultanées DVD/VCD, et à casser les prix. Une nouveauté DVD coûte 20-22 €, tandis que le VCD officiel ne vaut que la moitié. Et tant qu’à faire, les éditeurs soignent bien leurs copies. Par exemple, le packaging du VCD de Le Seigneur des Anneaux : La Communauté de l’Anneau est beaucoup plus attrayant de celui du DVD…

Certes, on ne peut pas parler du marché de l’Asie du Sud-Est sans évoquer le piratage. La péninsule n’est plus le paradis des « Hong Kong silver » comme il y a quelques années : le quotidien « South China Morning Post » annonce régulièrement le démantèlement d’usines illégales de réplication, et les filières de piratage - se sont plutôt déplacées vers la Malaisie et les Philippines.

Mais le marché des copies pirate est encore plutôt florissant à Hong Kong. Dans les rues de Kowloon, quelques vendeurs à la sauvette proposent les VCD des derniers films en salle. Les DVD sont plus dans les « back office » : nous avons vu à la vente les versions clandestines de K-19, Lilo & Stitch, un XXX avec le logo Superbit (!), voire même Spy Kids 2, qui n’était pas encore sorti en salle à l’époque. Inutile de dire que les spécifications sont très fantaisistes (tout y est, même les sous-titres français). Le top pendant notre visite : un Lord of the Rings 2 (pas « Les deux tours », mais exactement comme nous l’avons écrit), avec synopsis incompréhensible et des acteurs inconnus. On regrette presque de ne pas l’avoir pris, histoire de voir quel film ils avaient mis dedans…

Mais Hong Kong n’a nullement besoin du piratage pour faire connaître son cinéma. Les éditeurs hongkongais ont appris depuis longtemps une simple vérité qui échappe encore aux professionnels français : TOUS les Zone 3 - nouveautés, titres catalogue, films d’autres Pays asiatiques - ont des sous-titres anglais. Pour les fans du cinéma asiatique, les bacs de HK offrent des ressources nirvanesques, d’autant plus que les prix des DVD chutent en dessous de 10 €, lorsqu’ils cessent être des nouveautés.


Dans le même esprit d’ouverture, plusieurs cinémas passent les nouveautés locales avec des sous-titres anglais (et mandarins). Voire davantage. Nous avons vu The Touch, le dernier film de Michelle Yeoh, dans une copie doublée en anglais. Le réalisateur Peter Pau a signé ce conte indianajonesque avec un oeil vers les marchés occidentaux : Ben Chaplin aux cotés de la belle Michelle, scénario par les français Julien Carbon et Laurent Courtiaud, musique composée par Basil Poledouris. Inutile de se faire des soucis pour l’arrivée du film dans les salles françaises : Miramax a racheté les droits internationaux de The Touch. Et si vous ne voulez pas attendre, vous savez ce qu’il vous reste à faire…

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