Caprica, le "nouveau renouveau" de la science fiction à la télévision arrive
Le coup d’envoi de la nouvelle série phare de Sci Fi Channel, une « prequel » de Battlestar Galactica, vient d’être donné aux Etats Unis : Caprica.
Caprica. 58 ans avant "La Chute". Les dirigeants des Douze Colonies de Kobol donnent le feu vert au projet CYbernetic LifefOrm Node, pour s’acquitter des basses besognes. Ces créatures robotiques - mieux connues sous le nom de CYLON - se révolteront contre leurs créateurs et anéantiront notre civilisation.
Dans les livres d’histoire du futur, ces événements sur Caprica sont la plus grosse boulette de l’Humanité. Et dans l’imaginaire "inoffensif" du petit écran, Caprica est la très attendue prequel de la nouvelle version de Battlestar Galactica.
Après un passage très remarqué sur Sci-Fi Channel aux Etats-Unis, ce pilote vient de sortir (en version longue et non censuré) en DVD Zone 1 et VOD, et devrait traverser l’Atlantique dans les mois qui viennent. Viendra ensuite une première saison de la série TV : 18 épisodes déjà en cours de production.
Mais revenons au pilote. Quelle claque !
En fait, c’est un long-métrage de 92 minutes qui lance de multiples histoires parallèles et des thèmes variés. Comme de nombreuses séries ces dernières années (24 heures chrono, Lost, Fringe, Sarah Connor…), les gros moyens sont là et ça se voit tout de suite. Lumières, décors, effets sonores, la qualité est certainement supérieure à ce que l’on peut voir parfois au cinéma.
Les acteurs sont vaguement familiers sans pour autant être des stars. Daniel Graystone est joué par Eric Stoltz (déjà vu dans Grey’s Anatomy et de nombreux petits rôles au cinéma), alors que sa fille Zoe est jouée par Alessandra Toreson (quelques épisodes de séries ici et là : Les experts en 2009, Sarah Connor Chronicles en 2008), Joseph Adama est joué par Esai Morales (vu dans les séries Jericho, Vanished ou encore NYPD Blue).
Le pilote de Caprica a été conçu pour être parfaitement accessible aux personnes qui n’ont pas suivi Battlestar Galactica, et ceux qui n’ont jamais croisé un Cylon de leur vie. Les habitués de la série s’amuseront en revanche à reconstituer les liens généalogiques, et à retrouver les grandes thématiques de Galactica.
Premier thème abordé, la réalité virtuelle. Une sorte de retour de Matrix, l’introduction de Daniel Graystone (inventeur du procédé de réalité virtuelle dans la série) ressemble beaucoup à la prise en main de Neo dans le film de 1999. Ce thème cyberpunk par excellence, apporte son lot de questions. Une personne n’est-t-elle faite finalement que de mémoires et de capacité de traitement ? Daniel Graystone l’affirme dans la série :
Sais-tu ce qu’est ton cerveau, Joseph ?
C’est une base de données et un processeur. C’est tout.
Juste de l’info et la recette pour s’en servir.
(en VO) :
You know what your brain is, Joseph?
It’s a database and processor. That’s all.
Information and a way to use it.
Deuxième thème abordé, la religion. Les habitants de Caprica adhère globalement à un système de croyance aux multiples dieux. Du coup, la croyance en un dieu unique est l’apanage d’un groupuscule terroriste nommé "Soldiers of The One" ! Plus osé, le fait de croire de façon aveugle en un dieu unique et omnipotent est présenté très clairement comme du fanatisme dangereux :
Ca ne vous inquiète pas, ma Soeur, ce genre de vision absolutiste de l’univers ? Les notions de bien et de mal fixées par un seul être omniscient et omnipotent dont l’avis ne peut être remis en question et au nom duquel les actes les plus horribles peuvent être acceptés sans contestation ?
(en VO) :
It doesn’t concern you, Sister, that kind of absolutist view of the universe? Right and wrong determined solely by a single all-knowing, all-powerful being whose jugement cannot be questioned, and in whose name the most horrendous of acts can be sanctioned without appeal?
On a du mal à en croire ses oreilles. De telles parolles prononcées par l’équivalent d’un agent du FBI dans une série américaine ? Quel choc… où va l’Amérique !
Troisième thème a peine effleuré dans le pilote mais central pour la suite : la cybernétique, les robots. Avec le temps, nous apprendrons tout sur la gestation des Cylons et leur prise de conscience.
Alors que dans l’ensemble le pilote semble orienter la série vers des études de personnages et leurs liens au sein du cercle familial, le côté science fiction promet également de l’action pure et dure.
Il va falloir maintenant attendre 2010 pour savourer les 18 épisodes de la première saison. En attendant, vous pouvez retrouver tous les DVD de la série Battlestar Galactica en cliquant sur les jaquettes au fil de cet article.