Martin Scorsese au musée, l'hommage à un géant du cinéma

La Cinémathèque Française de Paris accueille une riche expo consacrée au réalisateur italo-américain. Visite guidée et filmo essentielle…

L'une des grandes actualités cinéma de la rentrée est l'Exposition Scorsese, qui se déroule à la Cinémathèque Française de Paris depuis le 14 octobre 2015 et jusqu'au 14 février 2016. Après les hommages fulgurants à Kubrick et Tim Burton, cette nouvelle expo offre un aperçu complet et inédit d'un des plus grands réalisateurs du cinéma américain. Visite guidée.

Conçue par la Deutsche Kinemathek de Berlin et passée ensuite à Turin et Genève, l'expo Scorsese est un hommage multimédia à Martin Scorsese réparti en une demie douzaine de thèmes. Chaque section est intelligement costruite avec des pièces rares - des photos, story-boards, costumes, accessoires ou objets de tournage, avec une multitude de projections d'extraits en boucle.

Chroniques de l'âme de New York

L'hommage débute par les origines et les lieux de l'enfance. Fils d'une famille d'immigrés italiens, Scorsese a grandi dans le quartier new-yorkais de Little Italy, qu'on reverra à l'écran dans Mean Streets. L'expo illustre l'importance des liens familiaux et les rapports hommes-femmes dans son cinéma (Les Affranchis, Raging Bull, Le Temps de l’innocence…). On voit même des replicas de la table de la salle à manger et du poste TV de la maison d'enfance de Scorsese…

Les chapitres suivants sont consacrés à la ville de New York (dont Scorsese a été l'un des plus grands cartographes, avec Woody Allen) et à ses anti-héros torturés - comme le Travis Bickle de Taxi Driver. On peut admirer plusieurs story-boards des séquences finales de Taxi Driver, les tests des tatouages de Les Nerfs à vif et un immense diorama de la péninsule de Manhattan.

Influences cinéphiles, séquences virtuoses

L'espace dédié aux influences - surtout hitchockiennes - de Scorsese, réserve une surprise : la projection en boucle sur grand écran de The Key to Reserva (2007), un film publicitaire espagnol où le réalisateur découvre des morceaux d'un (faux) scénario de Hitchcock et tourne la séquence clé d'un crime à l'opéra en style 100% Hitch, avec Simon Baker (The Mentalist) dans le rôle principal.

Martin Scorsese est aussi un virtuose du langage cinématographique. L'expo présente le travelling à 360° de Tom Cruise autour de la table de billard de La Couleur de l’argent, la séquence mythique en Steadycam des Affranchis emmène dîner sa conquête à un restaurant à la mode en passant par l'éntrée de service. On voit aussi un montage nerveux d'une scène des Les Infiltrés et le découpage du dernier combat de Raging Bull, où Scorsese et Thelma Schoonmaker se sont directement inspirés de la séquence de la douche de Psychose. Petit clin d'oeil aussi au magicien des génériques Saul Bass, qui a collaboré à quatre reprises avec Martin Scorsese.

Une salle de l'exposition est consacrée aux influences musicales du cinéaste italo-américain, qui a réalisé une demie-douzaine de documentaires musicaux (dont Shine a Light, le film-concert de référence des Rolling Stones), le clip vidéo de Michael Jackson Bad et le malheureux musical avec Liza Minnelli New York, New York.