Réalisé par Declan O'Brien
Avec
Eric Roberts, Kerem Bursin et Sara Malakul Lane
Édité par Program Store
Sharktopus : Un requin croisé avec un poulpe géant est créé pour l’armée à partir de manipulations génétiques. Quand l’expérience tourne mal, le scientifique qui en est l’auteur tente d’arrêter le monstre.
Sharktopus Vs Pteracuda : Après la découverte de l’ADN d’un ptérodactyle, le Dr Rico Symes combine ce dernier à celui d’un barracuda, créant ainsi un monstre capable de terroriser terre, mer et air. Il perd le contrôle de sa créature et ne trouve qu’une solution ultime : lui opposer le nouveau Sharktopus. Un combat titanesque s’engage.
« Petite merde, tu roules pour qui ? Al-Qaida ? Greenpeace ? »
Alors… par où commencer… Après les méga requins qui croquent le Golden Gate, les requins dans la neige, les requins dans le sable, les requins à deux têtes, les requins qui envahissent Los Angeles et New York, voici le requin-pieuvre et le barracuda-ptérodactile. Je sais bien que vous rigolez, dixit Mozinor et son mémorable Bite it. Sharktopus (2010) et Sharktopus Vs Pteracuda (2014) s’avèrent deux formidables nanars aux effets spéciaux complètement cheap, interprétés par des acteurs en carton jamais crédibles. A la production ? L’immense Roger Corman qui bientôt du haut de ses 90 ans n’a jamais arrêté le cinéma et de produire tout ce qui lui passait sous la main. Diffusés sur Syfy, ces deux téléfilms parviennent à divertir sans mal puisque le but non dissimulé de ces entreprises est de permettre aux spectateurs de se moquer de tout, des ridicules images de synthèse, en passant par l’histoire complètement débile, le jeu éhonté des acteurs qui se foutent royalement de ce qu’ils sont en train de faire.
Aux commandes on trouve Declan O’Brien pour le premier opus, responsable de Détour mortel 3,4,5 et Une virée en enfer 3 (tout un programme donc) et Kevin O’Neill pour le second, qui nous avait réjouis avec L’Attaque de la Pom-Pom Girl géante, dont vous pouvez retrouver notre chronique en cliquant sur le lien.
C’est peut-être incroyable à dire, mais ces deux programmes que l’on pourrait qualifier de Télé-Pizza-Bière sont redoutablement mis en scène, comprenez par là que le montage frénétique fait qu’on ne s’y ennuie pas une seule seconde. C’est bien simple, le spectateur est emporté par la vague (clap-clap, merci) et n’a même pas le temps de se rendre compte de ce qui se passe, à part que des mecs à la chemise ouverte (pour montrer les tablettes Côte d’or) et au charisme d’endive tirent sur tout ce qui bouge en criant très fort, pendant que des nanas en bikini, qui font bronzette sur la plage (on ne compte même plus les plans), se font trucider, décapiter, empaler, désiliconer. Tous les personnages sont présentés comme des cons, journalistes, scientifiques, golden boys, touristes, soldats, animateurs radio, les pêcheurs locaux, tout ce beau monde inconnu ou presque (Eric Roberts est de la partie, tout comme Roger Corman dans un cameo), qui se font avoir dès les cinq premières minutes, quand leurs créatures hybrides se font immédiatement la malle une fois lâchées dans la nature.
Restent alors les 80 minutes durant lesquelles les réalisateurs peuvent se faire plaisir avec leur sang numérique et leurs bêbêtes aux dents affûtées. Et franchement, vous savez quoi ? C’est génial et on vous recommande vivement ce requin-pieuvre. Cela tombe bien puisque Sharktopus vs. Whalewolf, comprenez donc un nouvel hybride entre une baleine et un loup, fera bientôt son apparition.
Le boîtier Amaray contient les deux galettes. Le visuel de la jaquette, scindé en deux, est très attractif et saura attirer le cinéphile déviant. Les menus principaux sont animés et musicaux.
Seule la bande-annonce de Sharktopus Vs Pteracuda est disponible en guise d’interactivité.
Produits pour la télévision, Sharktopus et Sharktopus Vs Pteracuda ont été tournés en numérique et débarquent chez nous en DVD. Ces disques un peu tristounes peinent à donner un relief aux décors ou un piqué digne de ce nom, d’autant plus que les partis pris esthétiques sont guère reluisants. Si la clarté est agréable, quelques flous sporadiques subsistent, la définition chancelle quelque peu sur les séquences tournées sur fond vert, les noirs s’accompagnent de halos bizarres et le format paraît suspect. Demeure la propreté de l’image, mais bon, il n’y a rien d’étonnant non plus, puisque les téléfilms ont été réalisés en 2010 et 2014.
Les versions anglaise et française sont uniquement disponibles en Stéréo. Fracassantes et d’une remarquable fluidité, ces pistes instaurent un excellent confort acoustique et délivrent des dialogues avec une belle ardeur.
Crédits images : © Program Store