Infiltré (2013) : le test complet du Blu-ray

John Matthews, un homme d’affaires, est dévasté lorsque son fils Jason, 18 ans, est condamné à dix ans de prison : il a été arrêté en possession d’un paquet de drogue envoyé par un de ses amis, mais il ignorait tout de son contenu. John propose alors un marché au procureur : il va infiltrer le plus redoutable des cartels de la drogue afin d’en faire tomber les têtes en échange d’une réduction de peine. Au coeur de l’organisation, il va mettre la vie de beaucoup de monde en jeu, à commencer par la sienne…

Ayant opéré avec succès sa transition du catch au cinéma en 2001 dans Le Retour de la Momie dans lequel il incarnait le Roi Scorpion - avant d’avoir son propre film en 2002 - Dwayne Johnson, The Rock pour les intimes, a su imposer un indéniable charisme et une puissante décontraction du haut de son mètre 93. Longtemps connoté « relève de Schwarzenegger », Dwayne Johnson a ensuite promené ses muscles dans des productions misant avant tout sur son physique, jusqu’à intégrer la franchise Fast & Furious dès le cinquième épisode, ainsi que le deuxième opus de G.I. Joe.

Avec Infiltré, le comédien espère opérer un nouveau virage dans sa carrière, amorcé grâce à Richard Kelly avec Southland Tales, en rangeant ses biceps - momentanément - au vestiaire et en pariant un peu plus sur son jeu d’acteur. Le problème est qu’Infiltré manque singulièrement de rythme et The Rock peine souvent à convaincre dans les scènes dramatiques, en particulier lors de ses diverses confrontations avec son fils. L’ami Dwayne en fait beaucoup dans les hochements de tête compatissants, le regard mouillé, la voix étranglée et la moue pour attendrir. Même chose, on pouffe quand il est mis à terre par des petits dealers qui lui arrivent à la taille.

Infiltré repose sur la tronche de Dwayne Johnson, que l’on prend plaisir à suivre dans ses pérégrinations, pourtant peu plausibles malgré l’estampillage « inspiré de faits réels ». Non, le gros problème est qu’Infiltré, malgré son affiche prometteuse, patine dès sa première partie et peine sérieusement à retenir l’attention du spectateur. Mis en scène par Ric Roman Waugh, ancien cascadeur de gros films d’action des années 90, ce thriller sur le trafic de stupéfiants s’enlise progressivement en raison d’un scénario trop léger et de l’absence quasi-totale de séquences mouvementées. Même The Rock semble s’endormir derrière son volant, c’es dire !

Reste Susan Sarandon, capable de tirer n’importe quelle série B ou Z vers le haut, ce qui est encore le cas ici, tout comme Barry Pepper que l’on retrouve toujours avec autant de plaisir de film en film. Dommage, car la scène finale où la tôle se froisse un peu est bien emballée et l’on regrette sincèrement que le film ne soit pas du même acabit.

Le test a été réalisé sur check-disc. Le menu principal est élégant, animé et musical.

L’éditeur joint un commentaire audio (VOSTF) du réalisateur Ric Roman Waugh accompagné de son monteur Jonathan Chibnall. Les deux complices ne sont pas avares en anecdotes sur le tournage et commencent à converser dès l’apparition du logo au cheval ailé. Nos deux interlocuteurs se renvoient constamment la balle, tout y est longuement abordé, le fond étant habilement croisé avec la forme. Cependant, on attendait que le monteur parle un peu plus de son boulot.

S’ensuit un making of de 50 minutes, divisé en trois parties, la genèse, le casting et le tournage proprement dit. Les comédiens et le réalisateur abordent les conditions de prises de vues, les scènes d’action, les thèmes abordés et l’histoire vraie à l’origine du film. Dynamique, promo comme il le faut, voici un documentaire qui complète parfaitement Infiltré.

Un lot de bandes-annonces, des liens internet et une poignée de scènes coupées (6’) peu dispensables complètent également cette interactivité.

Le label « Qualité Metropolitan » est évidemment au rendez-vous avec ce master HD d’Infiltré. L’image bénéficie d’un codec AVC de haut niveau, renforçant les contrastes, ainsi que les détails aux quatre coins du cadre large et les plans capturés caméra à l’épaule. Certains panoramas nocturnes sont magnifiques et tirent entièrement parti de cette élévation en Haute-Définition. La trogne de The Rock peut être analysée sous toutes ses coutures, les ombres et les lumières s’accordent parfaitement avec des scènes ambrées en extérieur et plus froids dans les repaires des trafiquants, le tout ayant été entièrement repris au niveau de l’étalonnage. En dépit de quelques fléchissements, ce Blu-ray est évidemment une franche réussite technique.

Cette fois encore et bien que le film soit étonnamment avare en scènes d’action, les mixages anglais et français DTS-HD Master Audio 5.1 assurent un maximum. Il faut dire que la musique composée par Antonio Pinto, peu réputé pour ses fines partitions (Lord of War, L’amour au temps du choléra) est aussi omniprésente que pesante, et jouit surtout d’une spatialisation constante grâce au soutien énergique des latérales. Les dialogues sont souvent murmurés mais toujours nets, la balance frontale est puissante et tout se met enfin en branle à partir de la fusillade (54e minute) et de la poursuite finale avec un beau ramdam de tous les diables. Le caisson de basses peut enfin se réveiller ! Au jeu des différences, la piste française se révèle moins riche, dense et naturelle que son homologue mais contentera largement les allergiques à la version originale.

Nous trouvons également une piste française en Audiodescription, ainsi que les sous-titres français destinés au public sourd et malentendant.

Crédits images : © Metropolitan