Nous, les gosses (1941) : le test complet du Blu-ray

Édition Collector Blu-ray + DVD

Réalisé par Louis Daquin
Avec Louise Carletti, Raymond Bussières et Gilbert Gil

Édité par Pathé

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Le 21/01/2019
Critique

Nous les gosses

Un élève d’une école primaire brise par accident la grande verrière de son école. Un véritable élan de solidarité se manifeste alors pendant la récréation : tous ses camarades décident de le soutenir en travaillant pendant les vacances afin de payer la reconstruction. Mais un voyou du coin s’empare de leurs économies…

Premier film mis en scène en solo par Louis Daquin (1908-1980), après avoir co-réalisé Le Joueur avec Gerhard Lamprecht, Nous, Les Gosses est un témoignage. Après avoir assisté des cinéastes de renoms tels que Julien Duvivier, Abel Gance et Jean Grémillon sur un grand nombre de films, Louis Daquin, qui n’était pas prédestiné à faire du cinéma, aura cependant acquis une certaine notoriété auprès des historiens du septième art. Si son travail est réévalué aujourd’hui, c’est sans doute parce que son style de mise en scène était novateur pour l’époque. Nous, Les Gosses le prouve bien. Tout est perceptible, du tournage en studio (studios de Joinville) aux mouvements de caméra (dont beaucoup sont réalisés à la grue), Nous, Les Gosses est une vraie prouesse artistique et technique pour un film français du début des années 1940.

Dans une école primaire pour garçons de la proche banlieue parisienne, au cours d’un match de football dans la cour de récréation, le ballon atterrit dans la grande verrière et la démolit. Le responsable du coup de pied fatal est un enfant issu d’une famille pauvre. Les grandes vacances sont proches, ses camarades d’école décident de s’unir et de s’entraider pour l’aider à rembourser le prix de la restauration d’une nouvelle verrière en travaillant pendant l’été.

Nous les gosses

C’est dans ce sens que le film est un réel document d’archive. Louis Daquin, Résistant inscrit au Parti Communiste français, n’a jamais rejoint la France de Vichy. Contrairement à certaines oeuvres de l’époque comme L’Assassin habite… au 21 d’Henri-Georges Clouzot ou L’Assassinat du Père Noël de Christian-Jaque, Nous, Les Gosses n’est pas financé par la Continental, société de production créée en 1940 par Joseph Goebbels et dirigée par Alfred Greven, mais par Pathé. Nous, Les Gosses est pourtant un film qui se déroule pendant cette France dirigée par le Maréchal Pétain, avec pour thème principal la jeunesse et la cohésion.

Si le film est avant tout traité comme étant une comédie, il n’en demeure pas moins qu’il contient son lot de scènes dramatiques, où l’on voit notamment certaines familles assez pauvres élever leurs enfants. Bien que Nous, Les Gosses ne parle jamais ouvertement de politique, le propos reste pourtant social. Louis Daquin le rappelle constamment, même en adoptant le point de vue des enfants, confrontés tout du long au monde adulte. C’est ce qui en fait sa grande force.

Nous les gosses

Outre les dialogues signés Marcel Aymé, le casting est particulièrement réussi, autant chez les adultes que les chez les gamins. Louise Carletti, malgré un jeu très théâtral, se démarque de ses camarades, tout comme Gilbert Gil (Pépé le Moko de Julien Duvivier), très bon dans le rôle de l’instituteur. Celui que nous retenons le plus est le grand Raymond Bussières, en passe de devenir l’un des comédiens français les plus prisés des années 1940-50, dans le rôle de Gaston, le bad guy du film, impressionnant et imposant tout le long du film, jusqu’à sa scène finale, dont la très bonne mise en scène de Daquin ne fait que ressortir son immense talent.
On pense beaucoup à La Guerre des boutons réalisé par Yves Robert, triomphe de l’année 1962, dont le film a forcément puisé son inspiration dans celui de Louis Daquin. Nous, Les Gosses est donc une oeuvre engagée dissimulée sur la situation de la France sous l’Occupation, mais aussi et surtout un divertissement de qualité.

Critique et test technique, Kévin Cattan et Franck Brissard.

Nous les gosses

Présentation - 3,5 / 5

Le test du Blu-ray de Nous, Les Gosses, disponible chez Pathé, a été réalisé à partir d’un check-disc. Le menu principal est animé et musical.

Bonus - 2,5 / 5

L’entretien autour du film avec Thomas Baurez et Jonathan Broda (HD, 23’) tente de replacer le film dans son contexte et dans la carrière de Louis Daquin. Les deux hommes ne sont pas avares en informations, mais il y a beaucoup de répétition et de satisfaction sur le film.

Les trois autres bonus sont des vidéos provenant des actualités Pathé d’époque : Allocution du Maréchal aux écoliers français (SD, 3’), Vichy : Dessins d’enfants adressés à Pétain (SD, 1’) et À Paris, en Centre d’éducation professionnelle (SD, 1’). Des archives très courtes, mais forcément intéressantes, situant la jeunesse française sous le régime de Vichy.

Nous les gosses

Image - 4,5 / 5

Le transfert HD a fait l’objet d’une numérisation en 4K, et d’une restauration en 2K. Les images sont impressionnantes tant le master est propre. Les noirs ne sont jamais trop profonds, et il n’y a jamais de saturation. Quelques baisses de la définition lors des rapides fondus enchaînés. Le film est présenté au format 1.37 avec un encodage en AVC pour une image en 1080p.

Son - 4,0 / 5

La piste française 2.0 DTS-HD Master Audio a également été nettoyée, mais on peut toutefois constater un léger souffle qui n’empêche évidemment pas l’écoute du film. Une piste Audiovision est également au programme, ainsi que des sous-titres anglais et français destinés au public sourd et malentendant.

Nous les gosses

Crédits images : © Pathé

Configuration de test
  • Téléviseur 16/9 Sony LCD Bravia KDL-32W5710
  • Sony BDP-5350
  • Ampli Pioneer VSX-520
  • Kit enceintes/caisson Mosscade (configuration 5.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080p - Diagonale image 81 cm