Crimes et pouvoir (2002) : le test complet du Blu-ray

High Crimes

Réalisé par Carl Franklin
Avec Ashley Judd, Morgan Freeman et Jim Caviezel

Édité par 20th Century Fox

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Le 15/07/2013
Critique

Procureur redouté, Claire Kubik mène une vie de rêve à Marin County avec son mari Tom, un entrepreneur indépendant dont les affaires fonctionnent plutôt bien. Tous deux s’aiment, envisagent de fonder une famille, lorsqu’un crime imprévisible commis dans leur maison, un cambriolage qui tourne mal, déclenche une série d’événements qui font basculer leur paisible existence.

Peu après les faits, ils sont approchés par des agents du FBI qui, devant une Claire épouvantée, ne tardent pas à arrêter Tom. Leur motif : sous son vrai nom d’agent militaire clandestin Ronald Chapman, Tom aurait jadis assassiné des civils au Salvador, et cela fait maintenant quinze ans qu’il serait en fuite…

Remarqué en 1992 avec Un Faux mouvement puis avec Le Diable en robe bleue, le réalisateur Carl Franklin adapte le roman High Crimes de Joseph Finder, rebaptisé La Trahison aux deux visages dans nos contrées. Crimes et pouvoir est un thriller basique mais impeccablement interprété qui vaut essentiellement pour la parfaite alchimie du duo Morgan Freeman et Ashley Judd, parfaitement dirigés, qui se retrouvent cinq ans après Le Collectionneur.

Crimes et pouvoir ne brille pas par son intrigue quelque peu tarabiscotée et encore moins par son rythme souvent poussif. Cependant, il n’est pas interdit d’y prendre un peu de plaisir, ne serait-ce que pour admirer l’élégance et la beauté d’Ashley Judd dans le rôle d’une avocate luttant envers et contre tous pour prouver l’innocence de son conjoint (Jim Caviezel), ancien US Marine, traduit en cour martiale militaire pour crime de guerre. Morgan Freeman joue tout dans la cool attitude et laisse agir facilement son charisme dévastateur, Adam Scott dans la peau d’un jeune juriste désigné d’office amène un peu d’humour à l’ensemble et Amanda Peet se promène en petite tenue.

De son côté, Carl Franklin soigne sa mise en scène, l’esthétique et le cadre. En revanche, son film pèche par ses rebondissements invraisemblables avec pour cerise sur le gâteau un twist final voulu déroutant, mais qui ne dépasse pas l’effet du simple pschitt en raison de l’effet anesthésiant du manque d’ardeur de l’entreprise.

Présentation - 3,5 / 5

La jaquette, glissée dans un boîtier classique de couleur bleue, n’est guère reluisante. Il en est de même pour le menu, fixe et musical.

Bonus - 4,0 / 5

On ne s’y attendait pas, la galette HD de Crimes et pouvoir est bien garnie en suppléments :

On commence par le commentaire audio de Carl Franklin (VOST). Calme, placide même, mais ayant toujours beaucoup de choses à dire sur son film, le réalisateur se montre plutôt à l’aise de l’exercice et livre un commentaire plaisant, pas inoubliable certes, mais remplissant aisément et largement le cahier des charges. Le travail avec les comédiens, la mise en scène, le rapport aux spectateurs, les lieux de tournage, le montage, la musique, tout y est abordé et ponctué par quelques anecdotes qui divertissent autant qu’ils informent. Notons que ce commentaire date déjà puisqu’il a été enregistré avant même la sortie du film en 2002.

Crimes et pouvoir est basé sur le roman La Trahison aux deux visages (1998) de Joseph Finder, écrivain américain spécialisé dans les récits d’espionnage et les thrillers. Dans l’excellent segment Mystère militaire (7’), il revient sur les changements ou plutôt les trahisons inévitables imposées par Hollywood pour la transposition de son oeuvre à l’écran. Faisant une petite apparition dans Crimes et pouvoir, Joseph Finder raconte également quelques anecdotes liées au tournage du film.

Dans Le FBI à Union Square, une consultante du Federal Bureau of Investigation insiste sur le côté réaliste voulu par Carl Franklin lors de la scène d’arrestation, le tout marqué par des images de tournage et du cinéaste à l’oeuvre avec ses comédiens.

Une avocate dresse ensuite les points communs et les différences notables entre le droit pénal militaire et la justice civile dans le module Une tout autre justice (5’). Cette fois encore, certaines images nous dévoilent l’envers du décor et la préparation des acteurs.

Comment déjouer un détecteur de mensonges ? (6’) La consultante du FBI aperçue dans les segments précédents répond à cette question en expliquant d’abord le but et le fonctionnement de ce procédé, puis comment faire en sorte d’enrayer la machine. Cela peut toujours servir si vous vous retrouvez dans le pétrin, mais chut, on ne vous a rien dit !

Un tout petit supplément de 2 minutes se focalise ensuite sur le tournage de la séquence de l’accident de voiture avec un petit comparatif avant/après.

Nous arrivons au bout de cette section avec un reportage de 7 minutes consacré à Ashley Judd et Morgan Freeman, véritables amis dans la vie, dont la parfaite entente sur le tournage comme en dehors des prises est incontestable. Par ailleurs, les deux comédiens s’étaient déjà donnés la réplique en 1997 dans Le Collectionneur.

L’interactivité se clôt sur la bande-annonce (VO).

Image - 3,5 / 5

Mine de rien, Crimes et pouvoir a déjà une dizaine d’années. Fox s’est souvenu de ce petit film et lui redonne un peu de peps à travers ce master HD. Les couleurs sont ravivées, le piqué sensiblement renforcé, mais dans l’ensemble le Blu-ray de Crimes et pouvoir ne fait pas non plus d’éclats. Le cadre large est beau mais les détails manquent souvent à l’appel, quelques fourmillements demeurent notables et la gestion du grain est parfois hasardeuse. En dehors de cela, la copie est très propre, les gros plans sont soignés, en particulier l’éclat des yeux des comédiens, et les contrastes sont nettement plus convaincants sur les teintes froides que sur les scènes chatoyantes, pas assez harmonieuses. Finalement, les séquences nocturnes jouissent le plus de l’apport HD et se révèlent les plus belles et ciselées de cette édition.

Son - 3,5 / 5

Ce n’est pas une réelle surprise, la version originale est la seule dans le lot à bénéficier d’une promotion en DTS-HD Master Audio 5.1. Mais cette montée en grade n’apporte pas grand-chose au final, à part peut-être en ce qui concerne un meilleur environnement musical. Hormis des dialogues bien délivrés par la centrale, les latérales demeurent étonnamment timides. Les scènes en extérieur s’accompagnent bien de petites ambiances naturelles, mais cela reste trop épisodique. La version française, avec la belle voix de Benoît Allemane qui double Morgan Freeman, n’est elle disponible qu’en DTS 5.1. Mises à part les scènes plus agitées (l’arrestation, l’accident de voiture et l’affrontement final) où la piste anglaise l’emporte aisément du point de vue dynamique, c’est kif-kik en ce qui concerne le spectre sonore frontal.

Configuration de test
  • Téléviseur 16/9 Sony LCD Bravia KDL-32W5710
  • Sony BDP-5350
  • Ampli Pioneer VSX-520
  • Kit enceintes/caisson Mosscade (configuration 5.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080p - Diagonale image 81 cm