G.I. Joe 2 : Conspiration (2013) : le test complet du Blu-ray

Après avoir été trahie et décimée par une organisation terroriste, l’équipe des GI Joe réalise que le gouvernement a été infiltré et que notre monde est au bord de la destruction. Sans alliés, sans renforts et sans personne à qui se fier, Roadblock et ses GI doivent identifier l’ennemi pour tenter de sauver notre civilisation. Ils font alors appel à celui qui a donné son nom à leur corps d’élite : Joe Colton.

Portées par les 2,6 milliards de dollars accumulés sur trois films avec les Transformers au cinéma, la compagnie de jouets et de jeux pour enfants Hasbro et la Paramount ont décidé en 2009 de sortir d’autres joujoux du placard en les animant avec de vrais acteurs avec les célèbres G.I. Joe. Résultat des courses et malgré les critiques désastreuses, plus de 300 millions de dollars ont été récoltés. Une suite était donc à prévoir, voilà que déboule G.I. Joe : Conspiration mis en scène par un certain John M. Chu, réalisateur de Sexy Dance 2, Sexy Dance 3D, Justin Bieber : Never Say Never… Ouais, bon.

Avouons-le d’emblée, cette suite surpasse le premier volet qui croulait sous les effets spéciaux numériques et l’action bourrin. Ce deuxième opus apparaît comme une copie un peu plus modérée et se paye même le luxe d’envoyer paître la star du premier film Channing Tatum au bout de 25 minutes (sur la version longue) pour se focaliser sur les muscles et la tronche géniale de Dwayne Johnson, nouveau venu qui reprend allègrement cette nouvelle franchise et qui s’impose sans mal dans cet univers de gros calibres, de véhicules blindés et gadgets technologiques en tous genres. G.I. Joe était fait pour lui.

A ses côtés, Bruce Willis vient faire une participation plutôt sympathique dans le rôle-titre (le créateur des G.I. Joe) en murmurant ses dialogues, les yeux à la Droopy et le sourire en coin, Adrianne Palicki (la Wonder Woman de la série avortée) apporte ce qu’il faut de décolleté et de moue sexy, Ray Park revient dans le rôle du soldat masqué Snake Eyes (de là à dire qu’il est le plus charismatique il n’y a pas loin à aller), Jonathan Price est également de retour dans le rôle du président des Etats-Unis dont on ne sait jamais le nom.

La réalisation est assez soignée, la séquence dans les montagnes est un excellent moment, les combats lorgnant sur Street Fighter et Mortal Kombat sont mieux chorégraphiés, plus prenants, et à ce titre la nouvelle recrue, notre Elodie Yung nationale découverte dans Millénium, les hommes qui n’aimaient pas les femmes de David Fincher, ne ménage pas ses efforts et s’impose très rapidement au milieu des soldats burinés.

Alors certes quelques éléments font rire (beaucoup même) car trop ridicules, à l’instar du Cobra Commander qui ressemble à un rejeton de Dark Vador, le Blind Master incarné par le rappeur RZA (à mourir de rire), mais ce G.I. Joe : Conspiration, plus militaire, moins numérique, vaut nettement l’achat d’un gros paquet de pop-corn et qu’on remise au placard son cerveau pendant deux heures pour se déconnecter un peu de la réalité. Oui on avoue, le spectacle est assuré, on passe un bon moment avec toutes ces blagues trouvées dans un paquet de Carambar et toutes ces explosions. C’est tout ce qu’on demandait.

La jaquette, glissée dans un boîtier classique de couleur bleue, reprend le style de l’affiche du premier film, entre feu et glace, même si la présence d’Elodie Yung du côté des forces obscures étonne, mais bon, il faut bien réussir à caser les principaux personnages ! Le menu principal du Blu-ray est un peu cheap, animé et musical. Cette édition contient également le DVD du film dans son montage cinéma.

Le Blu-ray présente le film agrémenté de nouvelles séquences d’action et met notamment en avant le personnage de Jinx interprété par la belle Elodie Yung. Ce montage est très efficace et apporte un plus indéniable par rapport à la version sortie dans les salles.

Le DVD comprend un commentaire audio du réalisateur John M. Chu et du producteur Lorenzo di Bonaventura (VOSTF) et trois modules de six minutes.

Le Blu-ray s’accompagne d’autres suppléments, en particulier un making of très complet de 56 minutes. Divisé en six parties, ce documentaire très promotionnel est constitué d’innombrables et d’impressionnantes images du tournage, de la préparation des combats - y compris ceux présents dans la version longue - et des scènes clés du film comme l’affrontement des ninjas dans les montagnes qui est largement disséqué plan par plan, avec les commentaires des responsables des effets spéciaux. Le producteur Lorenzo di Bonaventura est un peu la star de ce supplément et intervient en grand manitou sur l’ensemble des segments. Des commerciaux et concepteurs de chez Hasbro font une grosse promo sur leurs jouets, les dessins préparatoires abondent, les deux scénaristes se félicitent d’avoir vendu une histoire dépourvue d’enjeux dramatiques, les acteurs sont heureux d’être là, un tour d’horizon est fait sur les personnages (et donc les figurines correspondantes), les décors du film sont passés au crible, tout comme les costumes, les véhicules. Bien que n’ayant travaillé qu’une semaine, Bruce Willis se voit passer de la pommade qui lui protégera le crâne pendant encore longtemps. Pour les fans, Channing Tatum n’intervient que dix secondes à la toute fin.

Enfin, le Blu-ray dispose également de trois scènes coupées (4’), présentant notamment l’assassinat du Président du Pakistan, ainsi qu’un hommage très patriotique avec petite salve d’honneur des trois G.I Joe rescapés, rendue à leurs frères d’armes tombés au combat. C’est beau.

C’est de plus en plus en rare donc nous tenons à le souligner, G.I. Joe : Conspiration est un blockbuster qui a été tourné en 35 mm et cela se voit. Le grain argentique est très élégant, flatteur pour les mirettes et la texture demeure palpable tout du long. La colorimétrie est vive voire étincelante, le relief omniprésent, les contrastes fermes, la clarté aveuglante, le piqué acéré malgré une petite baisse de régime sur les scènes plus sombres. Les détails ne sont pas en reste et fourmillent aux quatre coins du cadre large 2.40, sur les innombrables décors mais aussi sur les costumes que l’on peut analyser sous toutes leurs coutures. N’oublions pas la constante profondeur de champ, qui double le plaisir lors de la fameuse séquence de l’affrontement en haute montagne.

Paramount sort l’artillerie lourde avec une version originale Dolby True HD 7.1 ! Autant dire que nous vous déconseillons de visionner ce film tard le soir au risque de vous faire arrêter pour tapage nocturne. Dès l’apparition des étoiles du logo Paramount, les latérales distillent des effets latéraux qui ne s’arrêteront jamais. Le caisson de basses démarre et se déplace presque tout seul sur le plancher, la musique d’Henry Jackman (Kick-Ass, X-Men : Le Commencement, Abraham Lincoln, Vampire Hunter) explose, c’est parti pour une succession de déflagrations, de bastons et de fusillades, surtout que ça ne rigole pas quand Dwayne Johnson prend la pétoire !

A côté, la piste française fait pâle figure avec son petit encodage Dolby Digital 5.1, même si elle conviendra aux allergiques à la version originale, avec son ouverture sympatoche des enceintes frontales, des arrière qui assurent et son doublage honteux mais rigolo. Un film « d’auteur » hollywoodien qui rend sourd et qui anesthésie, mais qu’on aime bien !

Crédits images : © Paramount