13 (2010) : le test complet du Blu-ray

Combo Blu-ray + DVD

Réalisé par Géla Babluani
Avec Sam Riley, Ray Winstone et Jason Statham

Édité par Metropolitan Film & Video

Voir la fiche technique

Avatar Par
Le 29/08/2013
Critique

Lorsque Vince tombe sur la promesse facile d’une fortune rapide, ce jeune homme modeste y voit la chance de sa vie. Endossant une fausse identité, il suit pas à pas les indices et les instructions codées et se lance dans l’inconnu. Pourtant, plus il approche du pactole, plus il se perd… Cet étrange jeu de piste va le conduire au centre d’un cercle de joueurs qui parient sur des vies humaines à travers des tournois de roulette russe. Désormais, Vince ne peut plus reculer. S’il veut réchapper de cet univers inhumain de pouvoir et d’argent, il va devoir avoir des nerfs solides et beaucoup de chance…

En 2005, le film 13 Tzameti avait été récompensé par le Lion du Futur (Prix de la meilleure première oeuvre) au Festival de Venise et primé à Sundance. Cette oeuvre sèche et radicale tournée en N&B plongeait alors les spectateurs au coeur d’un thriller palpitant et annonçait la naissance d’un grand cinéaste, Géla Babluani. Immédiatement repéré par Hollywood, ce film devait alors faire l’objet d’un remake. Le nom de Brad Pitt circulait alors beaucoup, tant à la production que devant la caméra, mais plus de nouvelles depuis.

Ce projet a finalement vu le jour avec le cinéaste Géla Babluani qui met en scène lui-même son propre remake, sobrement intitulé 13, avec un casting impressionnant : Sam Riley, Mickey Rourke, Jason Statham (étonnant), Michael Shannon, Ray Winstone, Alexander Skarsgård et Ben Gazzara dans l’une de ses dernières apparitions.

13 Tzameti était un premier film remarquable, à l’esthétique impeccable et soignée, au scénario machiavélique, un peu ovni, qui était malheureusement entaché par une interprétation médiocre. Ce remake apparaît nettement supérieur au film original grâce notamment au rôle principal interprété par Sam Riley, autrement plus charismatique, empathique et talentueux que George Babluani, le frère du réalisateur, qui incarnait le numéro 13 dans le film original.

L’expérience demeure identique, mais cette fois plus ancrée dans un monde « réaliste » puisque la crise économique sans précédent ayant émergé après la sortie du film original a entraîné une nouvelle pauvreté, notamment dans certaines bourgades laissées-pour-compte aux Etats-Unis, où tout est bon à prendre pour s’en sortir financièrement.

L’enfermement, la spirale infernale dans laquelle est plongée le personnage principal se fait sentir progressivement, le malaise s’installe, les scènes chocs aussi. Après la projection, on ne peut s’empêcher de repenser à ce mystérieux club aux paris mortels situé dans une forêt perdue.

13 est un remake très réussi, un film mystérieux au récit haletant dévoilant sa force et son suspense insoupçonnés au fur et à mesure que se remplissent les barillets. Les personnages entourant le numéro « 13 » sont sans identité et s’apparentent plus à des figures masquées, les dialogues sont souvent réduits à leur minimum avec une répétition de « faites tourner le barillet, arrêtez, braquez, levez le chien, quand l’ampoule s’allume on tire ! » déclamés par l’ahurissant Michael Shannon, arbitre de ce jeu macabre et sans issue.

Géla Babluani réussit une galerie de personnages iconoclastes et marquants. 13 est une oeuvre implacable véhiculant un message d’un rare pessimisme.

Présentation - 4,0 / 5

Le test a été réalisé sur check-disc. Le menu principal est animé et musical. La jaquette place Jason Statham au centre du reste du casting comme pour un film d’action, alors que le comédien est loin d’être le premier rôle et ne donne dans ce film aucun coup de poing. D’ailleurs, 13 n’est en aucun cas un film de castagne.

Bonus - 3,0 / 5

L’éditeur joint tout d’abord 12 minutes d’entretiens avec Jason Statham, Mickey Rourke, Ray Winstone, 50 cent, Michael Shannon, Sam Riley et le réalisateur Géla Babluani. Chacun s’exprime sur le film original, sur son remake, l’histoire et les personnages, avec suffisamment de professionnalisme pour ne pas tomber dans la promo gratuite.

S’ensuit un montage alternatif de 13, antérieur au montage définitif. Proposée en guise de supplément, cette nouvelle mouture du film est plus longue de six minutes et certaines séquences sont montées différemment. L’image a été recadrée en 1.78. Peu de choses diffèrent par rapport au montage final, si ce n’est la disposition des flashbacks qui ne sont plus présentés comme tels, mais qui intègrent le fil narratif traditionnel.

L’interactivité se clôt sur des liens internet.

Image - 4,0 / 5

Le cadre large est habilement exploité, les contrastes peut-être un peu trop poussés, mais toujours denses et le piqué très appréciable. La gestion du grain est aléatoire et fait partie intégrante de la photographie originale, la clarté est indéniable, la colorimétrie habilement restituée tant dans les gammes chaudes que sur les teintes glacées. Le codec AVC est solide comme un roc, les séquences se déroulant en extérieur sont les mieux loties avec un superbe relief et des détails plus riches. N’oublions pas les gros plans très précis, qui nous permettent d’analyser la tronche ahurissante et ravagée de Mickey Rourke, ainsi que la rosacée de Ray Winstone. Les points faibles de ce master HD demeurent les baisses de la définition constatables surtout lors des séquences de duels, certains plans se révèlent flous et l’étalonnage est de temps en temps déséquilibré.

Son - 4,0 / 5

La spatialisation des mixages anglais et français DTS-HD Master Audio 5.1 est concrète dès l’apparition des logos des maisons de production. En revanche, au jeu des différences, la version française l’emporte sur son homologue du point de vue ardeur, homogénéité des effets et délivrance de la musique. Dans les deux cas, les frontales sont en pleine forme, les enceintes latérales utilisées à bon escient et délivrent certes un lot modéré d’ambiances, mais toujours précises. En anglais, le niveau des dialogues aurait gagné à être plus élevé. Le roulement des barillets, des chiens relevés et des coups de feu donnent quelques frissons.

Crédits images : © Metropolitan

Configuration de test
  • Téléviseur 16/9 Sony LCD Bravia KDL-32W5710
  • Sony BDP-5350
  • Ampli Pioneer VSX-520
  • Kit enceintes/caisson Mosscade (configuration 5.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080p - Diagonale image 81 cm