Top of the Lake (2013) : le test complet du Blu-ray

Réalisé par Jane Campion
Avec Elisabeth Moss, David Wenham et Peter Mullan

Édité par ARTE ÉDITIONS

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Le 11/12/2013
Critique

Tui, une jeune fille âgée de 12 ans et enceinte de 5 mois, disparaît après avoir été retrouvée dans les eaux gelées d’un lac du coin. Chargée de l’enquête, la détective Robin Griffin se heurte très rapidement à Matt Mitcham, le père de la jeune disparue qui se trouve être aussi un baron de la drogue mais aussi à G.J., une gourou agissant dans un camp pour femmes. Très délicate, l’affaire finit par avoir des incidences personnelles sur Robin Griffin, testant sans cesse ses limites et ses émotions…

En 2009, Jane Campion signe Bright Star, son chef-d’oeuvre. Quatre ans plus tard, la réalisatrice néo-zélandaise oscarisée en 1994 pour le scénario de La Leçon de piano revient avec une mini-série écrite en collaboration avec Gerard Lee, un de ses complices de toujours avec qui elle avait déjà signé les courts-métrages Passionless Moments (1983) et Sweetie (1989).

Largement influencé par l’univers de Twin Peaks, cette enquête menée sur une disparition prenant pour cadre une petite bourgade peuplée par des habitants étranges, c’est surtout du côté de la série Millénium que lorgne Top of the Lake, à tel point que l’on ne peut s’empêcher de dresser quelques parallèles tant sur le fond (la violence faite aux femmes, le viol, l’inceste, la pédophilie, la lutte entre le bien et le mal, une famille au passé douteux, une quête initiatique) que la forme (paysages isolés où la nature tente de reprendre ses droits sur l’âme damnée des êtres humains) de la série ayant révélé Noomi Rapace.

C’est d’ailleurs là que le bât blesse, le spectateur parvient trop souvent à anticiper les (rares) rebondissements et retournements de situations de cette mini-série qui s’épuise au fil des six épisodes d’une heure. Du coup, on s’en remet au personnage principal, génialement interprété par Elisabeth Moss, révélée par la Scientologie série Mad Men, qui est l’âme de cette entreprise et incontestablement la seule et unique raison de voir Top of the Lake, même si ses partenaires, notamment le sensationnel Peter Mullan, épaulent brillamment la comédienne. Son personnage est clairement le plus intéressant et paradoxal. Certes, Jane Campion instaure une atmosphère poisseuse, mystérieuse et étouffante dès le premier épisode, tout comme un rythme (trop) contemplatif, mais tout cela pour pas grand-chose, comme si la réalisatrice ne savait pas quoi en faire. On passe d’un personnage (bien trop nombreux d’ailleurs) à l’autre sans véritable intérêt, les rebondissements sont mal amenés (comme le passé de Robin qui ressurgit) et balancés dans l’espoir de relancer la mécanique qui ne fait que ronronner, les fausses pistes ne prennent pas, tandis que le spectateur commence à s’impatienter.

Jane Campion passe bien trop de temps sur certaines séquences complètement ratées, à l’instar de toutes les scènes du groupe de femmes brisées par la violence des hommes, mené par une gourou (ridicule) interprétée par Holly Hunter, l’élément le plus risible de Top of the Lake. Epaulée à la mise en scène par Garth Davis, Jane Campion paraît finalement prisonnière de son dispositif, épure les séquences intéressantes et s’attarde sur certains éléments narratifs finalement plombants et accessoires. L’émotion ne prend pas. Cruelle déception.

Présentation - 4,5 / 5

Le visuel de la jaquette, glissée dans un boîtier classique de couleur bleue, est très beau. La mini-série est divisée en deux disques à la sérigraphie sobre. Le premier disque comprend les trois premiers épisodes, la deuxième galette les trois derniers et les suppléments. Les menus principaux sont animés et musicaux, dans le ton du générique. Le boîtier est glissé dans un surétui cartonné.

Bonus - 4,0 / 5

From the Bottom of the Lake (51’) : Ce documentaire exceptionnel propose une véritable plongée dans le processus créatif de Jane Campion et de son co-scénariste Gerard Lee. Filmés (à contrecoeur) par Clare Young, comme l’indique un panneau en introduction, les deux scénaristes échangent, discutent dans leur petit refuge de Devon en Angleterre, où ils préparent le pilote d’une série télévisée policière pour la BBC. Top of the Lake prend forme devant nos yeux, sans propos promotionnels inutiles. Les thèmes de la mini-série sont explorés, Jane Campion (au fond de son lit) parle de la difficulté de créer, tandis que Gerard Lee cherche l’inspiration en faisant la vaisselle. Dans une seconde partie, tout ce petit monde revient en Australie et en Nouvelle-Zélande pour constituer le casting, trouver les lieux où se dérouleront le tournage. Jane Campion instaure des ateliers d’improvisations avec ses comédiens, y compris avec Holly Hunter qui s’effondre en larmes au cours d’une séance. S’ensuivent quelques images issues du tournage et du plateau où la réalisatrice s’entretient avec ses acteurs. Voici un très bon et véritable making of !

Comme tout ou presque a été dit dans le supplément précédent, le segment Behind the Scenes (5’) ne sert finalement qu’à condenser certains propos de l’équipe. Sur le plateau, les comédiens, Jane Campion et Gerard Lee, les producteurs, présentent rapidement l’histoire et les personnages de Top of the Lake.

Il en va de même pour les courtes interviews d’Elisabeth Moss (2’) et d’Holly Hunter (2’), qui ne font que présenter les personnages, les thèmes de la série, le tout illustré par des images de tournage.

Image - 3,5 / 5

Bon… honnêtement, nous sommes déçus. D’emblée, il est évident que le piqué est émoussé. Si les couleurs sont ternes, les séquences sombres et nocturnes posent problème avec de sérieuses pertes de la définition, des plans flous, une image poreuse et un bruit vidéo suspect. Les paysages, finalement peu nombreux, manquent singulièrement de relief, les détails ne sont jamais satisfaisants, les visages sont lisses et parfois blafards. Alors certes la photo du chef opérateur Adam Arkapaw (Animal Kingdom) participe à la plongée dans l’atmosphère voulue par Jane Campion, mais cette édition Blu-ray ne rend aucunement hommage aux partis pris esthétiques glacés ! Le codec AVC tente de consolider comme il le peut les indéniables artefacts de la compression, les contrastes sont bien trop légers à notre goût et rares sont les plans qui profitent pleinement de cet apport HD. Ces galettes Blu-ray sont au format 1080i… ceci explique peut-être cela.

Son - 4,5 / 5

Là en revanche c’est beaucoup mieux ! Bien que nous ne disposions que de deux pistes DTS-HD Master Audio Stéréo en anglais et en français, le confort acoustique est total ! Ces deux mixages parviennent sans mal à créer une spatialisation. Les dialogues sont exsudés avec force, les effets et ambiances annexes sont riches, amples et variés. Nul besoin de monter le volume pour profiter pleinement de la bande-son. Les sous-titres sont amovibles.

L’éditeur joint également les sous-titres français destinés au public sourd et malentendant.

Crédits images : © See-Saw Films

Configuration de test
  • Téléviseur 16/9 Sony LCD Bravia KDL-32W5710
  • Sony BDP-5350
  • Ampli Pioneer VSX-520
  • Kit enceintes/caisson Mosscade (configuration 5.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080p - Diagonale image 81 cm
Note du disque
Avis

Moyenne

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Philippe Gautreau
Le 22 février 2014
Une série policière qui sort résolument des sentiers battus...
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Franck Brissard
Le 5 décembre 2013
Pas de commentaire.

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