The Iceman (2012) : le test complet du Blu-ray

Tirée de faits réels, voici l’histoire de Richard Kuklinski, surnommé « The Iceman », un tueur à gages qui fut condamné pour une centaine de meurtres commandités par différentes organisations criminelles new-yorkaises. Menant une double vie pendant plus de vingt ans, ce pur modèle du rêve américain vivait auprès de sa superbe femme, Deborah Pellicotti, et de leurs enfants, tout en étant secrètement un redoutable tueur professionnel.

Lorsqu’il fut finalement arrêté par les fédéraux en 1986, ni sa femme, ni ses filles, ni ses proches ne s’étaient douté un seul instant qu’il était un assassin. Pourquoi l’est-il devenu, et comment a-t-il réussi à continuer pendant si longtemps ?

The Iceman s’inspire de la double vie de Richard Kuklinski (1935-2006), mari, père modèle de deux petites filles, aimé par sa famille et ses amis, tous ignorants qu’il est en réalité un redoutable, méticuleux et glacial tueur à gages (surnommé « Ice Man ») de la mafia américaine, considéré encore aujourd’hui comme l’un des plus violents de son époque. Le réalisateur israélien Ariel Vromen, qui avait signé le médiocre Danika en 2006, corrige le tir de son précédent film avec The Iceman, thriller noir et violent largement influencé par le style d’Abel Ferrrara (le sublime Nos funérailles surtout) et de Martin Scorsese (Mean Streets), se déroulant dans un New York des années 1970 élégamment reconstitué.

Si The Iceman vaut avant tout le déplacement c’est pour l’excellent Michael Shannon qui prête sa gueule taillée à la serpe au dangereux criminel d’origine polonaise qui a travaillé comme homme de main pour plusieurs « familles mafieuses » et tué plus de cent personnes (revendiquées) durant ses trente ans de « carrière ». The Iceman retrace en 1h45 le parcours de ce monstre, dans sa vie « professionnelle » mais aussi dans sa vie de famille, notamment avec sa femme, impeccablement campée par une Winona Ryder à fleur de peau, et ses deux enfants.

Le récit est classique : ascension, gloire, décadence, arrestation en 1986, panneau final indiquant le destin des personnages avant le générique. Si le cinéaste aurait gagné à élaguer son histoire dont l’intérêt tend à s’émousser, The Iceman repose sur une réalisation soignée, un cadre léché, une photographie inspirée et un casting haut de gamme excellemment dirigé auquel s’ajoutent Ray Liotta (qui fait tout le temps le lien avec Les Affranchis), Chris Evans, James Franco, Robert Davi, Stephen Dorff et même David Schwimmer nanti d’une grosse moustache broussailleuse, de cheveux longs et gras ramenés en catogan sur la nuque.

Il est certain que The Iceman ne serait rien sans Michael Shannon, incarnation parfaite de ce tueur dépourvu d’émotions et de remords, qui avait pour habitude de maquiller l’heure de la mort de ses victimes en congelant leurs corps dans une chambre froide. Ce comédien caméléon, aussi excellent dans Man of Steel que dans Take Shelter, Bug, Premium Rush, est l’un des plus précieux et fascinants du cinéma américain d’aujourd’hui.

Le test a été réalisé sur check-disc. Le produit sur le commerce est un Blu-ray combo, sous fourreau, qui inclut également le DVD du film. Le menu principal est très beau, animé et musical.

Outre des liens internet et un lot de bandes-annonces, nous trouvons un petit making of traditionnel de 8 minutes, constitué d’images de tournage et d’interviews avec les comédiens, le réalisateur et les producteurs.

Les partis pris esthétiques stylisés, du chef opérateur Bobby Bukowski (The Messenger) sont habilement restitués, mais entraînent un piqué aléatoire et quelque peu émoussé, des couleurs froides qui manquent parfois de concision et des flous sporadiques. Le récit de The Iceman se déroule sur une vingtaine d’années et la photo caractérise chaque décennie au moyen de filtres, textures, décors et costumes qui ont parfois un peu de mal à passer le cap du petit écran. Les visages sont détaillés à souhait et les plans rapprochés impressionnent, mais un léger voile blanchâtre occasionne quelques pertes de la définition. Heureusement, le codec AVC made in Metropolitan consolide suffisamment l’ensemble. Les séquences diurnes s’en sortent haut la main et font honneur au support HD.

Vous pouvez compter sur les mixages DTS-HD Master Audio 5.1 anglais et français pour vous plonger délicatement mais sûrement dans l’ambiance du film. L’action demeure souvent réduite dans The Iceman et la spatialisation est essentiellement musicale. Toutes les enceintes sont néanmoins habilement exploitées, sans esbroufe, les voix sont très imposantes sur la centrale et se lient à merveille avec la balance frontale, riche et dense, ainsi que les enceintes latérales qui distillent quelques effets naturels. Le caisson de basses se mêle également à la partie et les coups de feu sont particulièrement frappants. Notons que la version originale l’emporte sur la piste française (trop axée sur les voix), se révèle plus naturelle et homogène, y compris du point de vue de la spatialisation musicale.

L’éditeur joint également une piste française en Audiodescription, ainsi que les sous-titres français destinés au public sourd et malentendant.

Crédits images : © Metropolitan