Réalisé par Rebecca Zlotowski
Avec
Tahar Rahim, Léa Seydoux et Olivier Gourmet
Édité par France.TV Distribution
De petits boulots en petits boulots, Gary est embauché dans une centrale nucléaire. Là, au plus près des réacteurs, où les doses radioactives sont les plus fortes, il tombe amoureux de Karole, la femme de Toni. L’amour interdit et les radiations contaminent lentement Gary. Chaque jour devient une menace.
Si Céline Sciamma (Naissance des pieuvres, Tomboy) et Katell Quillévéré (Un poison violent, Suzanne) ont su transformer leur redoutable coup d’essai en coup de maître avec leur deuxième film, on ne peut pas en dire autant de Rebecca Zlotowski, révélée fin 2010 avec Belle épine. Le film avait du mal à convaincre, mais offrait à Léa Seydoux un rôle complexe dont elle s’acquittait indiscutablement.
Pour Grand Central, la réalisatrice retrouve la comédienne mais ne convainc guère avec une direction d’acteurs médiocre (Léa Seydoux est ici vraiment mauvaise), une histoire poussive, et surtout une absence totale d’émotions. Le comble pour une « passion » - sexuelle mais jamais sensuelle ni crédible - supposée se dérouler dans l’univers des travailleurs du nucléaire.
Il n’y a pas grand-chose à retenir de Grand Central malheureusement, à part peut-être la prestation d’Olivier Gourmet (comme toujours) et surtout celle de Denis Ménochet qui n’en finit pas d’étonner d’un rôle à l’autre. Sur une musique de Rob aussi réussie et planante que celle qu’il avait déjà composée pour Belle épine, Grand Central impose des personnages à peine esquisser, qui se regardent, qui murmurent - Tahar Rahim n’est que l’ombre de lui-même et irrite très souvent avec sa voix monocorde - tandis que Rebecca Zlotowski pose son spectaculaire décor de la centrale nucléaire, certes original et bien filmé, mais qu’elle ne parvient pas à exploiter.
Outre le couple vedette, les autres personnages gravitent autour d’eux sans exister véritablement. Le spectateur ne ressent aucun attachement pour eux et deviennent même détestables. Finalement, la représentation du quotidien dangereux des sous-traitants chargés de décontaminer les centrales, (les meilleures scènes du film) avec le risque permanent d’être irradié, interpelle le plus. Cette dimension documentaire l’emporte largement sur l’histoire d’amour à laquelle on ne parvient jamais à adhérer. Ses protagonistes ne s’apparentent finalement qu’à des pantins sans âme, plongés malgré eux dans un décor quasi-fantastique dans lequel ils s’affrontent, sans pourtant jamais se rencontrer.
Le test a été réalisé sur check-disc. France Télévisions Distribution reprend l’interface commune pour l’ensemble de ses éditions. Le menu principal est animé sur la musique de Rob.
Outre la bande-annonce du film, nous trouvons 8 minutes de séquences non retenues. N’attendez rien de ces scènes laissées sur le banc de montage, à moins que vous ne trouviez un intérêt à voir Tahar Rahim et ses potes se faire toaster du pain au fer à repasser.
Le Blu-ray est au format 1080i. La belle photographie de Georges Lechaptois (Belle épine, Twentynine Palms) qui allie à la fois les couleurs chatoyantes capturées en 35 mm (pour les scènes en extérieur) et les gammes froides filmées en numérique (les séquences dans la centrale) aurait mérité un bien meilleur traitement. En effet, les détails manquent à l’appel, certes la clarté est de mise mais le piqué manque de mordant, les scènes sombres sont les plus mal loties et certains visages demeurent blafards. Les plans très rapprochés ne sont pas aussi bien définis que nous l’espérions et les noirs manquent parfois de concision. Ajoutez à cela quelques légers artefacts de la compression et des baisses de la définition, ainsi qu’une gestion parfois aléatoire des contrastes et vous obtenez une édition HD tout juste moyenne.
C’est un peu mieux, même si le mixage français DTS-HD Master Audio 5.1 parvient tout juste à créer une immersion acoustique probante grâce au très beau thème musical de Rob, qui avait déjà signé l’excellente bande originale de Belle épine. Les ambiances naturelles viennent souvent à manquer sur les séquences en extérieur et l’ensemble se révèle souvent timide. Le report des voix est solide, la balance frontale fait gentiment son boulot (surtout dans les centrales), mais beaucoup de scènes reposent essentiellement sur les enceintes avant. A titre de comparaison, la version Stéréo finit par l’emporter sur la 5.1 du point de vue fluidité et homogénéité des voix avec les effets et la musique.
L’éditeur joint également les sous-titres français destinés au public sourd et malentendant, ainsi qu’une piste Audiodescription pour aveugles et malvoyants.
Crédits images : © FTD