Réalisé par Francis Veber
Avec
Gérard Depardieu, Pierre Richard et Anaïs Bret
Édité par EuropaCorp
Après 5 ans de prison, Lucas a décidé de devenir honnête. Le jour de sa sortie, il est pris en otage par Pignon, un chômeur de longue date obligé de commettre un hold-up pour soigner sa fille. Accusé à tort, Lucas est obligé de s’enfuir avec son ravisseur…
Lucas : Je suis pas en cavale, j’ai été pris en otage. Et si mon ravisseur n’est pas là dans 10 secondes, je te tire une balle dans le cul !
Francis Veber clôt en beauté sa trilogie reposant sur l’alchimie de l’immense duo Pierre Richard (François Pignon est de retour) - Gérard Depardieu, après La Chèvre (1981) et Les Compères (1983). Moins burlesque que les deux précédents films du réalisateur, Les Fugitifs se révèle beaucoup plus sensible et offre à Pierre Richard un de ses plus beaux rôles au cinéma. Le grand blond n’a jamais paru aussi fragile et cassé que dans ce film, un magnifique clown triste qui émeut autant qu’il fait rire. On appelle ça le génie.
Francis Veber continue d’exploiter la relation de deux hommes que tout oppose et qui pourtant deviennent amis sur le chemin parcouru. Nous retrouvons les éléments qui font la griffe inimitable du cinéaste, des dialogues finement ciselés, une mécanique d’orfèvre, des seconds rôles soignés en particulier Jean Carmet qui bouffe l’écran en vétérinaire complètement largué (« Extraire une balle ? Il a avalé la baballe ? Il a avalé la baballe en jouant ! »), auxquels s’ajoutent cette fois des scènes tendres avec l’étonnante petite Anaïs Bret, devant laquelle le monstre Depardieu se fait encore plus petit.
De son côté, Vladimir Cosma signe une de ses plus belles partitions, surtout durant le final où le trio s’éloigne vers un avenir meilleur, probablement la plus belle séquence de tout le cinéma de Francis Veber. Les Fugitifs est un triomphe en 1986, attire près de 4,5 millions de spectateurs et connaîtra même un remake en 1989 intitulé Les Trois fugitifs, avec Nick Nolte et Martin Schort et réalisé par… Francis Veber.
Le test a été réalisé sur check-disc. Le menu principal est animé sur une des séquences du film.
Malheureusement, aucun bonus n’est disponible, même pas une bande-annonce.
L’élévation HD (1080p, AVC) des Fugitifs permet aux couleurs de retrouver un peu de peps, une clarté évidente, une stabilité ainsi qu’un nouveau relief. La propreté de la copie est indéniable, la texture argentique flatteuse et la définition fort appréciable. Quelques fourmillements sont tout de même à signaler. Le piqué est souvent doux et manque de mordant, surtout sur les séquences sombres et nocturnes, tout comme dans le cabinet du vétérinaire aux lumières vertes et jaunes peu reluisantes. La gestion du grain devient aléatoire et les visages des comédiens deviennent un peu rosés.
Si l’on excepte volontiers quelques légers flous intempestifs, revoir Les Fugitifs dans ces nouvelles conditions techniques est vraiment très agréable et donne un sérieux coup de jeune au film de Francis Veber.
La piste française DTS-HD Master Audio Mono 2.0 des Fugitifs est plutôt percutante. Aucun souffle n’est à déplorer, ni aucune saturation dans les aigus. Les dialogues sont vifs, toujours bien détachés, la musique de Vladimir Cosma est délivrée avec une belle ampleur. L’ensemble est aéré, propre, fluide et dynamique. Quelques couacs demeurent constatables durant le générique de fin, mais ces fluctuations étaient d’origine.
Notons également l’absence de sous-titres français destinés au public sourd et malentendant, un comble pour cette comédie populaire.
Crédits images : © EuropaCorp